D’ici
à la fin de cette année 2002, toutes les mairies de notre pays devraient
avoir en leur sein une cellule anti-sida, disposant d’hommes et
de femmes bien formés pour sensibiliser et encadrer les populations
sur cette pandémie.
C’est
le noble objectif visé par le Projet d’appui aux opérations communales
(PACOM) et la Banque mondiale qui ont accepté de financer un important
séminaire de formation ouvert depuis lundi à l’hôtel Président de
Yamoussoukro. Et qui regroupera jusqu’à samedi prochain, plus de
150 maires et agents municipaux. En effet, l’institution municipale
est l’échelon de l’administration territoriale le plus proche de
la population, et le maire, en tant que premier magistrat de la
commune, est le mieux placé pour vivre et partager les joies et
les peines de ses administrés. C’est pourquoi, mieux formés, ils
peuvent construire une riposte mieux adaptée et efficace contre
le Vih/Sida. Car, comme l’a souligné M. Coulibaly Gervais, directeur
général de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire,
c’est près de 1,5 million d’Ivoiriens qui risquent cette maladie
d’ici à l’an 2005 si une action de proximité n’est pas vigoureusement
menée dans nos collectivités. C’est pourquoi, il s’est félicité
de cette décentralisation de la lutte. Pour sa part, M. Djéha Djokouéhi,
directeur de cabinet du ministre Sangaré Assana, devait dire un
grand merci à l’Alliance ivoirienne des maires sur le Vih/Sida qui
a initié ce séminaire, avant d’exhorter toutes les communes de Côte
d’Ivoire à y adhérer pour une action plus concertée contre le mal
du siècle. Cela, a-t-il dit, permettra la mise en service de la
déclaration de Yamoussoukro faite par les maires le 30 novembre
1999. Pour le maire d’Abidjan, M. N’Koumo Mobio, président de l’Alliance,
le sida n’est pas une fatalité. C’est pourquoi il a demandé au Pacom
et à la Banque mondiale de continuer à les soutenir dans leur démarche.
N’DRI CELESTIN
Des
médecins de la Sous-région formés à mieux cerner la pandémie
Ils
sont venus du Cameroun, du Togo, du Burkina Faso, du Niger, de Côte
d’Ivoire pour prendre part à la onzième session du cours régional
d’épidémiologie. Cette session qui a pris fin hier vendredi à l’Institut
national de santé publique (INSP) d’Adjamé, a permis, pendant trois
semaines aux médecins apprenants, de se familiariser selon Dr Ayé,
avec l’étude des caractéristiques des épidémies et autres maladies
dans la population. Le sida étant une pandémie, les participants
à la rencontre scientifique d’Abidjan se sont donnés les moyens
de rédiger désormais des enquêtes épidémiologiques, d’établir entre
autres des plans de surveillance épidémiologique. C’est-à-dire,
avoir par exemple une idée du taux de prévalence du sida notamment
dans un espace sociologique et géographique donné. De sorte à amener
les décideurs, techniciens ou autorités médicales, politiques, à
prendre des mesures ad hoc.
Docteur Marie Laga, directeur du projet Retroci, organisateur principal
de la présente édition, tout comme le Pr. Djeha, directeur de cabinet
représentant les ministres Assana Sangaré (Chargée de la Lutte contre
le sida) et Abouo N’Dori (Santé publique) et bien d’autres intervenants
à la clôture de cet atelier, se sont félicités d’une chose : l’efficacité
de ces cours qui concourent au renforcement des systèmes de santé
publique. En marge de la cérémonie, l’équipe conduite par Dr Sankara
Olga a été primée pour l’étude concernant l’ “ évaluation des pratiques
de prévention des infections (au Vih-Sida) dans la maternité du
CHU de Treichville ”. Ce travail a été motivé par un constat : le
taux de prévalence à l’infection du Vih-Sida est de 10 à 12% en
Côte d’Ivoire. Autres réalités : la femme représente la cible la
plus vulnérable ; une féminisation progressive (marquée) à l’infection
du Vih/Sida ; une prévalence élevée chez les femmes enceintes d’où
les mesures de prévention à l’infection. Autrement dit, la maternité
et le service gynécologique du CHU seraient des lieux à grands risques
d’exposition au sang et au liquide biologique. Parce que le personnel
médical ne prendrait pas suffisamment de précaution relativement
au port de gants, à l’“aseptisation” des tables d’accouchement et
des injections…
Au
total, ce protocole qui a été primé met l’accent sur les risques
d’infection dans les structures de santé (gynécologie, maternité…).
DOUH-L-PATRICE
Médicaments
essentiels: la liste complétée avec les anti-retro viraux
L’Organisation
mondiale de la Santé (Oms) a annoncé le lundi 22 avril dernier la
parution des premières directives thérapeutiques pour le traitement
du Vih/sida dans des environnements pauvres. Parmi ces directives
il y a l’inclusion des antirétroviraux dans la liste des médicaments
essentiels de l’organisation. Parmi ces médicaments figurent la
névirapine et la zidovudine – précédemment recommandées pour la
prévention de la transmission mère-enfant mais aujourd’hui préconisées
pour le traitement du VIH chez les adultes et les enfants.
Les
nouveaux médicaments inclus dans la liste sont l’abacavir, la didanosine,
l’éfavirenz, l’indinavir, la lamivudine, la lopinavir ; le nelfinavir,
le ritonavir à faible dose, le saquinavir et la stavudine. Lorsqu’ils
sont utilisés efficacement dans les associations recommandées, les
antirétroviraux augmentent l’espérance de vie et améliorent la qualité
de la vie des personnes infectées par le VIH. La décision d’ajouter
les antirétroviraux à la liste fait suite à une recommandation du
Comité d’experts de l’utilisation des médicaments essentiels, un
groupe d’experts indépendant réuni par l’OMS. Elle se fonde sur
une analyse rigoureuse des données actuelles concernant l’efficacité
des anti-rétro viraux dans les pays en développement, qui montre
que ces médicaments peuvent être utilisés de manière sûre et efficace
dans les environnements pauvres. Les sélections effectuées par le
Comité permettent de choisir entre différentes associations de plusieurs
médicaments, dont beaucoup sont aujourd’hui d’un coût de plus en
plus abordable dans les pays en développement. En Côte d’Ivoire
tous ces médicaments anti-rétroviraux existent et souvent sous forme
de générique.
La
première liste modèle de médicaments essentiels a été publiée par
l’OMS en 1977 et a été réactualisée depuis tous les deux ans. Elle
doit servir d’exemple aux pays pour mettre au point leur propre
liste de médicaments essentiels en fonction de leurs besoins de
santé prioritaires. A la fin de 1999, 156 Etats membres de l’OMS
avaient des listes officielles de médicaments essentiel ; 127 d’entre
elles avaient été réactualisées au cours des cinq années précédentes.
B. Z (Source Oms)
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=10600
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