Principale
cause de mortalité chez les moins de cinq ans la malaria n'épargne
aucune couche sociale sur le continent. Cette seconde édition a
mis un accent particulier en direction des populations les plus
vulnérables : les enfants et les femmes en grossesse.
L'ETAT
des lieux a de quoi inquiéter. Chaque année environ 300 millions
de cas aigus de paludisme sont enregistrés dans le monde. Un million
de personnes en meurent chaque année, avec 90% des victimes enregistrées
sur le seul continent africain. C'est pour inverser cette tendance
dévastatrice que les chefs d'États et de gouvernement africains
ou leurs représentants réunis à Abuja Nigeria) ont pris l'engagement
de "Faire reculer paludisme FRP" à travers la déclaration dite d'Abuja.
Dans
le prolongement de cette déclaration, la journée du 25 avril de
chaque année a été déclarée Journée africaine de lutte contre le
paludisme. Hier, le Gabon, à l'exemple des autres pays africains,
a célébré la seconde édition de cette journée symbolique. A Libreville
le lancement de cette manifestation s'est effectué sur un site non
moins symbolique : la SMI de la Peyrie. Le choix du lieu cadre avec
la priorité de cette seconde édition qui met l'accent sur la protection
de la femme enceinte et de l'enfance, deux couches particulièrement
vulnérables.
C'est
le ministre de la Santé publique, Faustin Boukoubi qui a procédé
au lancement de cette journée en présence du représentant local
de l'OMS et d'une importante délégation de futures ou néo mamans.
Dans son propos de circonstance, le ministre de la Santé a - face
à la menace du paludisme - voulu aller au delà de cette seule journée
en appelant à un engagement actif des populations: "Je souhaite
que la prise de conscience soit totale". En direction des femmes
en grossesse, Faustin Boukoubi a insisté sur l'aspect prévention
qu'elles se doivent d'avoir à l'esprit. Car il s'agit ici de sauver
deux vies humaines. Une prévention qui passe par l'usage des moustiquaires
imprégnées, la prise des antipaludiques prescrits par des médecins,
l'hygiène, assainissement de l'habitat...
EFFORT
C'est
le représentant local de l'OMS, Alain Brun, qui a livré le message
circonstanciel du directeur du Bureau régional de l'OMS Afrique,
le Dr Ebrahim Malick Samba. Le document fait ressortir, entre autres,
le fardeau économique du paludisme sur l'Afrique. Ceux qui en sont
atteints perdent en moyenne 12 jours de travail par an. Une récente
étude de l'OMS indique que "le PNB des pays africains au sud du
Sahara aurait été plus élève de 32% en l'an 2000 (...) si le paludisme
avait été éliminé il y a environ 35 ans". D'un usage simple et bon
marché, le directeur du Bureau régional de l'OMS a recommandé l'usage
de la moustiquaire imprégnée pour la prévention contre les paludisme
qui, aujourd'hui, connaît une pharmacorésistance.
Efficace,
il y a une quinzaine d'années, la chloroquine ne soigne pas efficacement
la malaria aujourd'hui. Sauf à recourir aux "médicaments les plus
récents". Le Dr Samba a salué l'effort de certains États ayant réduit
ou fait baisser les taxes et les prix des moustiquaires et des insecticides
"pour respecter les engagements pris dans la Déclaration d'Abuja".
Pour intensifier ce combat qui doit être mené jusqu'en 2010, le
responsable de l'OMS Afrique a appelé à une action concertée entre
gouvernements, ONG, secteur privé pour "Faire reculer le paludisme".
Le
thème retenu cette année est : "Faire entrer le traitement du paludisme
et les matériels imprégnés d'insecticides à domicile". Pour matérialiser
ce thème en acte, des moustiquaires imprégnées, don du président
de la République, El Hadj Omar Bongo, ont été remises à l'ensemble
des femmes en grossesse ayant pris part à la cérémonie de la Peyrie.
La même opération s'est poursuivie au sein des principaux hôpitaux
et pédiatries de Libreville et d'Owendo. Outre la distribution des
moustiquaires, la coordination du Programme national de lutte contre
le paludisme que dirige le Dr Julienne Pakou a remis des prix d'excellence
aux ONG et médias partenaires de la lutte contre le paludisme. Une
lutte que le Dr Pakou veut constante et permanente.
Lire
l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_26042002c.htm
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