Quelle
place occupe le paludisme dans le domaine de la santé publique?
Le
paludisme est la première cause de morbidité au Cameroun. Si vous
allez dans les grands hôpitaux, vous verrez qu'il représente á peu
près 30 á 40% de consultations. Le paludisme représente également
la première cause de mortalité. Au vu des fiches de relevés, vous
constatez que 22 á 40% de morts sont dues au paludisme dans nos
formations sanitaires. Maintenant, sur le plan économique, 26% d'absences
au travail sont dus á la même cause. 40% des revenus sont consacrés
á cette maladie. Tout cela est très important sur le plan socio-économique.
Quelles
sont les actions concrètes que le comité national de lutte contre
le paludisme a déjà menées?
Les actions sont multidirectionnelles. Il y a d'abord l'action sur
la prise en charge, c'est á dire, comment traiter le paludisme.
On développé des méthodes de traitement, en conseillant un médicament
qui est l'amodiaquine. Ce médicament est accessible a la plupart
des gens au niveau communautaire. Mais ça ne veut pas dire que c'est
le seul médicament qui soigne le palu, en coût et en efficacité.
Cependant, c'est le meilleur. Voyez-vous, le programme a fait des
efforts pour mettre des réactifs á la disposition des laboratoires.
Côté prévention, on a changé d'option. Désormais la femme enceinte
ne va plus prendre sa prévention tout au long de sa grossesse. Ce
sera deux á trois fois, et á des doses curatives de trois jours
d'amodiaquine. C'est un soulagement. On fait appel aux ONG, aux
médias, et aux responsables de l'éducation. Parce que, tout ce qu'on
vient de dire, a besoin d'être relayé. Le programme reste ouvert
á d'autres initiatives. On ne veut plus que le paludisme reste seulement
aux mains du personnel de la santé. Tout le monde est concerné.
Qu'en
est t-il de la moustiquaire?
C'est
vrai que les gens se demandent où est ce qu'on trouve les moustiquaires.
Je vous dis tout de suite que l'accent á été mis sur cet aspect
de la prévention. On est en train de mettre en place le processus
de distribution, et d'imprégnation. On n'a pas choisi la solution
la moins coûteuse. Nous préférons les moustiquaires qui seront actives
pendant cinq ans. Donc, on les imprègne une fois tous les cinq ans.
Financièrement,
ce programme coûte quoi?
Il a déjà été déboursé un milliard de francs CFA. Le chef de l'Etat
a été sensible á notre appel. Parce qu'il n'y a pas que le sida
qu'on doive combattre. Dans le temps, il y avait des compagnes de
pulvérisation... Ce sont ces compagnes qui ont entraîné la résistance
des moustiques. Il faut au préalable étudier les comportements des
moustiques. Il ne faut accueillir chez soi les gens qui disent qu'ils
désinsectisent les maisons. Quelquefois, les produits ne sont pas
adaptés.
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