Le Sénégal a connu ces tous derniers jours, précisément le 25 mars
et le 4 avril derniers, deux chaudes alertes concernant deux cas
suspects qui se sont avérés par la suite ne pas a être des malades
atteints de pneumonie atypique ou syndrome respiratoire aigu sévère
(SRAS).
C'est le Dr Badara Diouf, médecin chef de l'aéroport " Léopold
Sedar Senghor " de Dakar, qui l'a révélé hier après-midi, aux participants
à la réunion technique organisée par la direction de l'Aviation
Civile (DAC) en son siège même à Yoff, autour du plan d'action de
lutte et de prévention du SRAS. Le premier cas concerne un commerçant
sénégalais revenu de Hong Kong aux environs du 25 mars et qui s'est
présenté de son propre chef à l'hôpital Principal de Dakar.
" Il a eu une communication à son retour à Dakar avec ses amis restés
à Hong-Kong qui l'ont informé de la situation de l'épidémie de pneumonie
atypique et des morts qu'elle avait causés, et partant de cela,
il s'est signalé à l'hôpital pour se faire examiner ", a indiqué
le Dr Diouf, qui s'est félicité du civisme de cet homme.
" Il a été mis en quarantaine dans une salle isolée au sein d'un
hôpital, puis examiné et traité avec toutes les précautions d'usage
", a-t-il poursuivi. " Les médecins ont constaté au bout du compte
qu'il n'avait pas le SRAS ", a-t-il dit. Il devait être libéré hier.
Le second cas est d'un couple de chinois de retour de Beijing (Chine)
dans la nuit du 4 avril. " La femme a (seulement) éternué dans l'aérogare
et tout a été déclenché par la suite pour alerter la cellule de
veille de l'équipe médicale de l'aéroport ", a expliqué le Dr Diouf.
" Nous avons suivi ce couple qui a pris son propre véhicule pour
rentrer à son domicile, qu'il n'a quitté que pour répondre à une
convocation médicale le jour suivant ". Une observation serrée n'a
aussi rien donné de positif.
PLAN D'ACTION DE PREVENTION
Hier, ils étaient une vingtaine de représentants des services de
sécurité (gendarmerie, police et douane) de l'ASECNA, des agences
et sociétés d'assistance au sol et du frêt, des compagnies aériennes,
des syndicats de chauffeurs de taxis et de bus, ainsi que des commerçants
du " free shop ", des échoppes et des restaurants des alentours
de l'aéroport à venir à la convocation de la directrice de l'Aviation
Civile, pour écouter la présentation du Dr Badara Diouf sur la situation
de la pneumonie atypique ou SRAS, les signes qu'il faut guetter,
les modes de transmission de l'infection, les mesures simples d'asepsie
pour lutter contre le virus, les précautions pour s'approcher et
acheminer un cas suspect et surtout les axes du plan d'action.
PAVILLON D'ACCUEIL EN ISOLEMENT
Le médecin chef de l'aéroport a attiré l'attention des différents
services publics, des personnels de sociétés privées, des chauffeurs
de taxis sur " la nécessité vitale pour le pays d'ouvrir l'œil et
le bon, afin d'alerter la cellule de veille ". Il a indiqué qu'une
ambulance spécialement aménagée et un pavillon d'isolement a été
préparé au sein d'un hôpital pour prendre en charge les éventuels
cas qui seraient présents sur le sol sénégalais. " Nous allons travailler
sur la base des directives de l'OMS pour faire face à la situation
et nous devons rester particulièrement vigilants au sujet des aéronefs
qui proviendront des pays où des cas avérés ont été signalés. Dans
l'ordre, le médecin a cité un premier groupe dans lequel on retrouve,
la Chine, Hong Kong, Singapour, et d'autres villes d'Asie. Il a
placé ensuite et en second lieu, les pays d'Amérique du Nord (Etats-Unis
et Canada) et d'Europe, comme la France, le Portugal et la Russie,
où des cas ont été enregistrés. " Nous suivons actuellement l'évolution
de l'épidémie à travers le site de l'OMS, ainsi que sur d'autres
sites services sanitaires nationaux de pays et d'instituts spécialisés
à travers le monde ", a poursuivi le médecin, qui indique que l'épidémie
n'a pas encore atteint son pic selon les informations reçues de
l'OMS.
BESOINS EN MOYENS
Le médecin chef mise sur une bonne circulation de l'information
dans tous les compartiments d'activités de l'aéroport. Il a révélé
l'existence de besoins budgétaires urgents pour mettre en place
un certain nombre de moyens de protection (gants à usage unique,
lunettes de protection, masques qu'il faut changer toutes les quatre
heures, blouses et sur-blouses, etc.), et surtout de communication
(téléphone, affiches, dépliants, numéro vert, etc.). On a découvert
au cours de cette réunion, sur la base de dire de certains participants
que le réseau téléphonique était vieillot et fait souvent des siennes…Ensuite
des représentants de chauffeurs ont commencé à ouvrir leurs yeux
sur le fait qu'un taxi non entretenu sur le plan de la propreté
intérieure, peut devenir un vecteur redoutable de maladies…
Il en est de même des autres véhicules de transport en commun.
EN ATTENDANT LE MAGAL…
" Il est en tout cas urgent d'avoir les moyens, car le Magal de
Touba s'approche et des milliers de pèlerins vont déferler sur l'aéroport
en provenance d'Asie, d'Europe et d'Amérique. D'ailleurs, le représentant
d'une grande compagnie aérienne africaine a annoncé qu'une centaine
de fidèles mourides est attendue cette nuit (hier) à Dakar. Le temps
presse donc…Jeudi prochain, le point doit être fait par le comité
national scientifique présidé par le ministre de la Santé, de l'Hygiène
et de la Prévention pour en principe, lancer le plan d'action. "
Toutes les mesures préventives prises seront maintenues durant trois
mois effectifs et cette période peut éventuellement être reconduite
si la situation l'exige ", a précisé le Dr BadaraDiouf
Fara DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=25864
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