Le centre hospitalier régional (CHR) Amadou Sakhir Mbaye de Louga
a fêté ce jeudi, son 20è anniversaire, par une série de manifestations,
dont une journée portes ouvertes et une cérémonie officielle présidées
par le gouverneur de la région, M. Zakharia Diaw.
Cette célébration avait surtout pour but, selon le directeur de
l'établissement, le Dr Mamadou Ndiaye, " d'amener la population
à se recoller à sa structure de référence à travers un engagement
et un consensus social permanent en faveur de son développement
".
L'hôpital, il est vrai, occupe une position stratégique dans cette
région très grande, avec une superficie égale au 1/7 de celle du
Sénégal, où une population de 606.925 habitants est diversement
répartie, dont une frange importante, les peuls, observe annuellement
des mouvements de transhumance, parce qu'occupés essentiellement
à l'élevage.
Ces facteurs démographiques et géographiques difficiles (21 habitants
au km2 pour la moyenne régionale) ainsi que d'autres, avaient plaidé
à l'époque, pour la réalisation d'un hôpital. À l'époque, les populations
dépendaient de l'hôpital de Diourbel. À défaut, ils n'avaient d'autres
possibilités que d'aller se faire soigner à Dakar ou à Saint-Louis.
La région de Louga n'existait pas à l'époque. C'est l'ancien Président,
Abdou Diouf, lougatois de souche, qui a été à l'origine de cette
création. D'ailleurs, selon une anecdote citée lors de la cérémonie
: " C'était devant un malade dont l'état était très sérieux et qui
devait être évacué d'urgence sur Dakar, que le richissime feu El
hadj Djily Mbaye, un autre lougatois de naissance, avait émis le
projet de construire une bonne fois pour toute et à la place de
l'Etat, un hôpital pour sa ville ". Il sera inauguré un certain
3 avril 1983… Plusieurs membres de la famille du parrain ont marqué
discrètement de leur présence cette cérémonie commémorative.
POSITION REGIONALE STRATEGIQUE
L'établissement de 134 lits dont seuls 111 sont utilisés, est actuellement
la référence pour les cinq districts sanitaires de la région médicale,
notamment les districts de Dahra, Linguère, Darou Mousty, Louga
et Kébémer. Leurs centres de santé qui étaient aussi dans une situation
peu reluisante sortent peu à peu du " coma " grâce au PDIS. Certains,
comme ceux de Linguère et Dahra, avaient un besoin urgent de rénovation,
d'équipements et de personnels.
Mais depuis 1998, leur établissement hospitalier a bénéficié de
ballons d'oxygène sous forme qu'acquisition d'équipements lourds
pour la radiologie, l'échographie, la mammographie, l'ophtalmologie,
la chirurgie, la gynécologie-obstétrique, l'atelier d'appareillage,
la banque de sang et le laboratoire. Ces équipements et le recrutement
de médecins ont permis le fonctionnement de plusieurs spécialités
médicales, pour lesquelles il fallait aller à Dakar ou Saint-Louis.
FACTEURS NEGATIFS A COMBATTRE
Selon le Directeur : " le grand nombre de malades qui nous été
recommandés constituaient des facteurs négatifs qui influaient fortement
sur le développement de l'hôpital ". Parmi les autres facteurs qui
sont des entraves au bon fonctionnement de l'hôpital, on note la
rareté des dons de sang pour la banque malgré les campagnes IEC,
le non-respect de la pyramide sanitaire etc. " L'hôpital est un
grand dispensaire, parce que de nombreux malades qui peuvent (ou
doivent) se faire traités au niveau des postes ou centres de santé
de leurs districts, se ruent directement ici, créant un engorgement
", nous a confié le médecin chef et chirurgien, le Dr. Arona Sakho.
Il nourrit, avec le reste du personnel (168 agents) et le comité
de santé, beaucoup d'espoirs sur le projet d'établissement (2002-2006)
de leur hôpital, adopté récemment par le conseil d'administration
et dont le budget global s'élève à 2,2 milliards de Fcfa, dont 1,2
milliard en équipements. Il y avait un moment où la population déplorait
sérieusement l'état de l'hygiène de l'établissement. Cela a beaucoup
changé…
PRODUITS POUR LES INDIGENTS
" À l'heure actuelle, nous avons de nombreux services médicaux
et deux blocs chirurgicaux pour prendre convenablement en charge
les malades, mais il reste d'autres choses à aménager pour la médecine
interne, des spécialités et des pavillons d'hospitalisation ", a
indiqué le Dr Ndiaye. Le bloc chirurgical effectue en moyenne 7
à 800 actes chaque année, notamment en gynéco-obstétrique, urologie,
chirurgie abdominale et osseuse. Durant la seule année, l'hôpital
a enregistré : 32.968 consultations et 4303 hospitalisations de
patients, 2026 accouchements, 249 césariennes, 159 avortements,
2.076 naissances d'enfants vivants, 230 morts nés, 17 décès de mères
à l'accouchement ou de leurs suites, 34 infections néonatales et
947 actes chirurgicaux.
Il était très fier le jour de la célébration de l'anniversaire,
de dire qu'à ce moment tous les services ont des médecins et chirurgiens
de garde 24 heures sur 24 grâce au recrutement. Au pavillon d'Accueil,
servant aux urgences médicales et chirurgicales, un médecin est
toujours présent pour intervenir sur les cas urgents qui se présentent.
Il y a même une armoire de produits divers pour les indigents qui
ne peuvent pas payer la prise en charge.
À ce sujet, le gouverneur qui visitait les différents services a
révélé les pas franchis par l'hôpital qui recevait parfois des accidentés
de la route ou des cas graves nécessitant des moyens que parfois
l'hôpital n'avait pas à l'époque.
" Nous œuvrons avec les IPM et les sociétés d'assurances à travers
le fonds national de garantie (FNG) pour les malades, et les accidentés
de la route ", a souligné le Dr Ndiaye. D'ailleurs, l'hôpital n'est
pas loin de la nationale 2, reliant Dakar aux villes des régions
de Thiès, Saint-Louis et Matam. C'est une bretelle très fréquentée
à longueur d'année. Il souhaite enfin un développement des mutuelles
de santé et un soutien accru des organisations communautaires de
base et surtout celles, d'émigrés, quand on sait que la région est
une zone de forte émigration.
F. DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=25866
|