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L'actualité de la santé en Afrique

Ravages du paludisme en Afrique : 3000 enfants tués chaque jour - Le libéral - Côte d'Ivoire - 24/04/2004

A l'initiative de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), la quatrième journée africaine de lutte contre le paludisme est célébrée aujourd'hui. Cette maladie qui demeure la première cause de mortalité infantile en Afrique, donne encore du fil à retordre à la médecine sur le continent noir. Quatre ans après les résolutions d'Abuja, le bilan de la lutte antipaludique n'est guère reluisant. Etat des lieux.

Le paludisme continue à affecter les populations vivant dans les 44 pays d'endémie palustre, particulièrement les enfants. C'est d'ailleurs pour attirer l'attention des adultes sur la situation des tout petits que l'édition de cette année a pour thème : "Un avenir sans paludisme", accompagné du slogan : "Les enfants font reculer le paludisme avec les enfants". Pour le Dr. Ebrahim Malick Samba, Directeur régional Afrique de l'OMS, les enfants, bien que premières victimes n'ont pas souvent l'occasion de plaider pour leur propre cause, d'exiger la protection et une bonne santé, de faire connaître leurs besoins à ceux qui ont les moyens d'y remédier. "Le thème et le slogan offrent aux enfants africains, l'occasion de faire campagne et de sensibiliser un grand nombre d'enfants et d'adultes dans les pays d'endémies et ailleurs", estime t-il.

Qu'est ce que le paludisme ?

Le paludisme est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques. A l'origine, on pensait qu'elle provenait des zones marécageuses, d'où le nom paludisme, dérivé d'un mot ancien "palud" (marais). Cependant, en 1880, les scientifiques se sont rendus compte que la véritable cause du mal est un parasite appelé plasmodium. Les travaux ont permis ensuite de comprendre que le parasite en question était transmis d'une personne à une autre par les piqûres d'une moustique, l'Anophèle femelle, qui a besoin de sang pour nourrir ses œufs.
Les symptômes du paludisme apparaissent 9 à 14 jours environ après la piqûre du moustique infecte. En règle général, le paludisme s'accompagne de fièvre, céphalées, vomissements et autres symptômes de type grippal. En l'absence de médicaments ou en cas de résistance des parasites aux médicaments disponibles, l'infection peut évoluer rapidement et devenir potentiellement mortelle. Selon les statistiques, on compte chaque année au moins 300 millions de cas aigus de paludisme dans le monde, et plus d'un million de décès. 90% de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les jeunes enfants. Des chiffres concordants indiquent 3000 enfants tués chaque jour sur le continent africain, ce qui donne une moyenne d'une victime toutes les trente secondes.
En effet, ce fléau est la cause de mortalité chez les moins de cinq ans en Afrique (20%) ce qui représente 10% de la charge totale de morbidité du continent.

La Côte d'Ivoire pas épargnée

L'anémie, l'insuffisance pondérale à la naissance, l'épilepsie et les problèmes neurologiques, conséquences fréquentes du paludisme, compromettent la santé et le développement de plusieurs millions d'enfants dans les pays tropicaux. Au nombre des explications avancées pour justifier cette situation, on note une résistance aux médicaments antipaludiques de plus en plus fréquente, aggravée par une pauvreté très répandue, l'insuffisance des infrastructures médicales, et dans certains pays, des troubles civils ou militaires.
En Côte d'Ivoire, la situation s'est soudainement aggravée. La crise militaro-politique déclenchée le 19 septembre 2002 a contribué à accroître les cas de personnes infectées. Selon le Dr. Memain, responsable du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) depuis janvier 2004, le taux de morbidité de 40% en 2001 est passé à 60% en 2003. Quant au taux de mortalité, il a grimpé à 28% l'année dernière, contre 15% en 2001. Ce qui démontre une aggravation de la situation dans toutes les régions du pays (zones assiégées comme zones gouvernementales). Toutefois, on signale une recrudescence du fléau en zones forestières, comme Gagnoa, Agboville et autres. C'est d'ailleurs pour cette raison que la capitale de l'Agneby a été choisie cette année pour abriter la cérémonie officielle de célébration de la journée africaine de lutte contre le paludisme. Dans certaines régions du pays, l'augmentation du taux d'infection est liée à la malnutrition et aux conditions de vie exécrable (vie en pleine brousse, maisons sans fenêtres, une densité très faible due au déplacement d'un grand nombre de populations de leur habitat d'origine), pour ne citer que ces quelques exemples.
Avec le VIH/Sida et la tuberculose, le paludisme est l'un des principaux problèmes de santé publique menaçant le développement des pays les plus pauvres. Il affecte en effet la santé et la richesse des Etats et des personnes.
Il a un important coût direct et indirect qui entrave sérieusement le développement économique. Dans les pays de forte tradition, la croissance économique annuelle a toujours été inférieure à celle des pays sans paludisme. Les économistes attribuent au fléau un déficit de croissance annuel pouvant atteindre 1,3% dans certains pays du continent. L'effet du paludisme sur les ressources humaines en Afrique ne se limite pas à une simple perte de revenu. Outre la douleur et les souffrances humaines, le fléau entrave également la scolarisation et le développement social des enfants. La simple présence du paludisme dans une collectivité ou un pays est préjudiciable à la prospérité individuelle et nationale en raison de son influence sur les décisions sociales et économiques.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les organisations internationales et principalement l'OMS débloquent régulièrement des sommes colossales pour aider les pays gravement touchés à combattre le fléau. En 1997, elle a pour la première fois de son histoire dégagée la bagatelle de six milliards de F Cfa pour appuyer l'accélération de la lutte contre le paludisme en Afrique. Outre les moyens financiers, des rencontres au sommet ont lieu pour dégager des stratégies efficientes de lutte.

44 pays africains très touchés

La dernière en date est l'Initiative africaine de lutte contre le paludisme au 21ème siècle et la signature de la Déclaration et du plan d'action historique d'Abuja (Nigeria). En effet, le 25 avril 2000, les dirigeants de 44 pays africains où le paludisme sévit de façon endémique se sont rencontrés dans la capitale nigériane. Une déclaration produite à la fin du sommet engageait les gouvernements africains à mener un effort intense pour réduire de moitié le fardeau du paludisme en Afrique d'ici 2010 et fixait des cibles pour 2005. Un an avant la date fixée pour atteindre les objectifs fixés à Abuja, la maladie continue à sévir dangereusement. Le thème " un avenir sans le paludisme " pourrait n'être qu'un simple slogan. Malheureusement.

Karim Wally

Lire l'article original : http://www.leliberal.info/ll01.asp?action=lire&rname=Société&id=2903


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