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4.838 cas dont 63 décès dans l’épidémie de cholera : Haro sur la vente anarchique d’eau et d’aliments - Le Soleil - Sénégal - 08/04/2005
384 nouveaux cas se sont ajoutés, jeudi dernier, au bilan de l’épidémie de choléra, qui sévit depuis plusieurs semaines au Sénégal, avec au total 4838 cas enregistrés entre le 28 mars et (hier) 7 avril.
Les 384 nouveaux cas de choléra notifiés jeudi dernier, par les structures de santé, surviennent après les 443 et 536 cas enregistrés successivement les mardi 4 et mercredi 5 avril. Ce qui fait un total de 1.363 cas, pour cette seule semaine. Toutefois, il s’agit de signaler que la prise en charge dans les structures sanitaires semble très efficace et rapide. Cela montre aussi que les malades se rendent, à temps, dans la structure sanitaire la plus proche où se faire réhydrater par des solutés et administrer des antibiotiques.

C’est la région de Diourbel qui reste toujours en tête des zones les plus touchées, avec 3220 cas entre le 28 mars et le 6 avril. Elle est suivie des régions de Dakar (598), de Thiès (434), Louga (271), Kaolack (184) et Fatick (63). Le reste est pour le moment faiblement touché avec, en moyenne, moins de cinq cas par jour. Globalement, l’épidémie aurait atteint 4.838 individus et causé le décès de 64 personnes.
Hier, le comité interministériel de crise s’est réuni à la Primature, sous la présidence du ministre d’Etat, ministre de l’Hydraulique, en présence des ministres de la Santé et de la Prévention médicale, de l’Assainissement et de l’Hygiène publique et du ministre de l’Information Porte-Parole du Gouvernement, afin de faire le point de la situation et d’examiner les dispositions pratiques à prendre, selon un communiqué reçu, hier après-midi. Le communiqué précise qu’il a été noté une régression journalière du nombre de cas, avec un taux de mortalité inférieur à 1,5 %. Il ajoute que 346 malades étaient hier sous traitement, dans les hôpitaux et centres de santé.

Disponibilité assurée en médicaments et solutés de réhydratation

Le comité a pris diverses mesures dont la poursuite des activités de sensibilisation, entreprises par les deux ministères chargés de la protection sanitaire des populations, et le renforcement,par le service national de l’hygiène, des actions de désinfection de domiciles des malades et de sites suspects.
Dans son communiqué, le comité interministériel demande la mise à disposition de produits de réhydratation et de médicaments dans les structures de santé, ainsi que la poursuite de l’application de la mesure d’interdiction de la vente d’eau, sur la voie publique, et du contrôle des lieux de vente d’aliments (gargotes, restaurant, marchés, etc.)
Enfin, on y note une recommandation allant dans le sens d’une synergie et d’une harmonisation des interventions, entre les deux ministères chargés de la prévention de la maladie, ceux, dirigés notamment par le Dr Issa Mbaye Samb (santé et Prévention médicale) et M. Lamine Bâ (Hygiène Publique, Assainissement et Prévention collective et individuelle).
La chance est que le Sénégal est doté d’un système de santé ayant une bonne capacité de réaction, selon un classement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), effectué il y a deux ans environ. Toutefois, il faut retenir que l’inquiétude va continuer de régner avec l’organisation, dans tout le pays, de manifestations pour célébrer le maouloud (anniversaire de la naissance du Prophète de L’islam) prévu, le 20 avril prochain, dans quasiment tous les chefs-lieux de région, avec un point particulier pour Tivaouane, Médina Baye Niass à Kaolack, Ndiassane et Touba.
Ignorance de la réalité microbienne ambiante
Des voix s’élèvent d’ailleurs, de plus en plus, pour impliquer les chefs religieux dans la lutte contre le choléra, voire annuler purement les grands rassemblements de personnes, si la situation s’aggravait dans les dix prochains jours.
Selon des spécialistes de santé publique : « il est clair que l’on savait l’existence d’un foyer croissant de choléra, dans la région de Diourbel, et que la logique voulait que l’on ne laisse pas aller des centaines de milliers de personnes vers l’épicentre d’une épidémie, telle que celle de la maladie des mains sales, dont on connaît, par expérience, la rapidité de propagation ».
Lors de la première tenue de la réunion du comité interministériel, le Premier ministre Macky Sall a souhaité vivement l’implication des leaders religieux, au moment où s’ouvre le « daaka » (retraite de dix jours) des disciples de Médina Gounass (Département de Vélingara). Jusqu’à aujourd’hui, plusieurs interventions ont été faites dans la sensibilisation des populations par l’information et la communication, la distribution de bassines et de caisses d’eau de javel, l’affichage de messages didactiques simples, l’émission de spots dans les radios et la télévision. A-t-on réellement agi jusqu’ici sur les mécanismes qui continuent de favoriser la propagation de l’épidémie ? Lors d’une précédente épidémie, le Pr Papa Salif Sow, chef de service à la clinique des maladies Infectieuses, avait expliqué que les épidémies comme celle du choléra montrent, au début, une hausse spectaculaire du nombre de cas, avant de se stabiliser pendant quelques jours, puis de commencer à baisser, si des actions très fortes de sensibilisation sont entreprises, de façon soutenue, en direction de toutes les couches de la population. Il y a enfin le fait que de larges franges ignorent (ou négligent) la réalité microbienne…

La situation reste sous contrôle à Ziguinchor

Depuis son entrée dans le Sud du pays, l’épidémie de choléra semble être sous contrôle. Au niveau de la région de Ziguinchor, on n’a pas encore dépassé les trois cas de maladie signalés dans les districts de Bignona et de Ziguinchor.
Selon le médecin chef de région, le Dr Mame Demba Sy, les autorités médicales et administratives de la région Sud ont déjà pris des dispositions, pour contenir cette épidémie qui sévit actuellement dans le pays.
A la date d’hier, seuls trois cas de choléra ont été enregistrés au niveau de la région médicale de Ziguinchor. La maladie des « mains sales » n’a pas encore pris des proportions inquiétantes au niveau de la région de Ziguinchor. En effet, dès l’annonce des premiers cas dans le district de Bignona, les autorités administratives de la région, les responsables de la région médicale et le service d’hygiène ont pris les devants, en convoquant un comité régional de développement (CRD), afin de réfléchir sur les mesures à prendre. Ziguinchor a ainsi mis l’accent sur la prévention comme arme principale de lutte contre le fléau du choléra. Selon le médecin chef régional, le Dr Mame Demba Sy, il s’agit d’appliquer des mesures d’hygiène élémentaire tels que le lavage des mains, la consommation d’aliments sains, mais aussi d’assurer, au-delà de ces mesures préventives, la prise en charge adéquate des malades signalés dans les structures sanitaires de la région.
A l’heure actuelle, le médecin chef de région estime que la situation peut être sous contrôle, si les populations de la région continuent de respecter les mesures élémentaires de prévention. Il a profité de l’occasion pour exhorter les populations à se référer, le plus rapidement possible, aux structures de santé, afin que les cas puissent être traités de manière rapide et efficace. « Tous les cas de diarrhée suspects doivent être signalés rapidement aux structures de santé » a souligné le Dr Sy. Le patron de la région médicale de Ziguinchor reste toutefois convaincu que la lutte contre le choléra reste un combat de prévention.

Lamine Bâ appelle à un changement de comportement

Le ministre de la Prévention, de l'Hygiène publique et de l'Assainissement a profité, hier, de l'entretien avec “ Le Soleil ” pour lancer un vibrant appel à l'ensemble des Sénégalais, en vue d’une meilleure prise de conscience des problèmes d'hygiène. Il a souligné la nécessité pour tous de prendre soin de l'hygiène, notamment dans les marchés et autres places publiques.
Évoquant la volonté du gouvernement d'éradiquer définitivement le choléra qui sévit dans notre pays, Lamine Bâ a souligné l'opportunité de la mise en place du comité de gestion de l'épidémie, par le Premier ministre, et qui se réunit, tous les jours, pour assurer le suivi de la campagne de lutte contre ce fléau.
Le ministre a souligné que l'épidémie est en nette régression.
“ Je voudrais profiter de l'occasion pour appeler nos compatriotes à un changement de comportements dans ce contexte d'épidémie, où plus de 4000 personnes ont été atteintes ”, a-t-il dit. “ Naturellement, ces personnes, qui ont été traitées dans les structures sanitaires sont guéries ”, a-t-il précisé. C'est dire que les structures sanitaires ont travaillé d'arrache-pied pour faire face à ces cas avérés ”, a-t-il ajouté. “ Par conséquent, je lance un appel aux Sénégalais pour qu'ils évitent d'acheter l'eau vendue dans les sachets dans les rues ”. “ Les enfants ne doivent pas acheter les denrées non conservées dans les conditions d'hygiène acceptables ”. “ Ils doivent se laver les mains avant de manger et éviter de se serrer les mains inutilement ”.
“ Nous allons, a-t-il dit, vers de grands rassemblements avec le Gamou de Tivaouane et les autres Maouloud, dans toutes les localités du pays ”. “ Le gouvernement va prendre les dispositions pour parer à toute éventualité, mais il faut que les citoyens adoptent des comportements pour se protéger eux-mêmes ”, a-t-il souligné.
“ Nous avons mis en place une cellule de crise qui est en train de contrôler l'épidémie qui, en réalité, est en régression aujourd'hui. “ Néanmoins, a-t-il dit, nous devons prendre toutes les mesures au plan individuel et collectif, pour éviter la propagation de la maladie ”.

Vigilance à Fatick

56 personnes sont affectées par le choléra dans la région de Fatick, à la date du 6 avril. Pour l'heure, 3 décès ont été enregistrés, a déclaré, hier, le médecin chef de la région médicale de Fatick, Dr. Balla Mbacké Mboup. Le médecin a aussi révélé que toutes les mesures, qui s'imposent pour neutraliser l’épidémie, ont été prises au niveau de tous les districts de la région de Fatick.
Le médecin - chef de la région médicale a déclaré que les trois premiers cas de choléra ont été enregistrés dans le district de Fatick, notamment à Toucar et à Niakhar. Parmi ces cas, un seul a été confirmé. Il a rappelé qu'avant le Magal de Touba, il y avait seulement une dizaine de cas, 1 confirmé et pas de décès dans les districts de Fatick et de Gossas.
Selon le Dr Mboup, « sachant les risques qui pouvaient y avoir après le Magal, tous les médecins chefs de districts avaient été sensibilisés pour qu'ils prennent des mesures préventives, comme la sensibilisation et les prospections avec les services d'hygiène, afin qu'au retour du Magal ils puissent s'attendre à une riposte efficace, en cas de flambée ».
Dans la même lancée, il a déclaré que deux jours après la Magal, tous les districts ont enregistré des cas, soulignant qu'à la date du 6 avril, 56 cas ont été enregistrés avec deux cas confirmés et 3 décès, dont 2 à Guinguinéo et 1 à Sokone.
C'est Gossas qui est la zone la plus touchée. Elle est suivie de Guinguinéo (8 cas), Sokone et Fatick (6 cas) et Diofior (1 cas). De l'avis du médecin - chef de région, « tous ces malades ont séjourné à Touba ou ont été en contact avec un porteur revenant de Touba, directement ou indirectement. Il a indiqué le pré-positionnement de médicaments, ainsi que la sensibilisation des populations et les prospections effectuées quotidiennement.

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=48666&index__edition=10455

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