Actualités de la santé
en Afrique
Avril 2005
Au sommaire de cette semaine :
Cameroun :
© Médicaments : le traitement
brésilien
© La recherche scientifique va mal.
Le constat est de l'Institut de recherches médicales et d'études
des plantes médicinales
© Procréation : 40% de
femmes meurent après l'accouchement. Révélation du
ministre de la Santé publique hier à Douala
Côte d'Ivoire
© Service de neurochirurgie du CHU de Yopougon
: Pr. Vincent Ba Zézé : “On n’opère plus”
RD Congo :
© La RDC au 5ème rang mondial
du taux le plus élevé de mortalité infantile
Sénégal :
© Paludisme : Nouvelle combinaison
thérapeutique à moins de 500 Fcfa
© 4.838 cas dont 63 décès dans l’épidémie
de cholera : Haro sur la vente anarchique d’eau et d’aliments
© Journée mondiale de la santé
célébrée à Fatick : La mortalité maternelle
et infantile au menu
© État d’alerte dans
plusieurs pays : Plus d’une centaine de morts dans l’épidémie
de fièvre hémorragique de Marburg
Togo :
© Palu : l’espoir pour 1 euro
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Santé Tropicale
C’est la région de Diourbel qui reste toujours en tête des
zones les plus touchées, avec 3220 cas entre le 28 mars et le
6 avril. Elle est suivie des régions de Dakar (598), de Thiès
(434), Louga (271), Kaolack (184) et Fatick (63). Le reste est pour
le moment faiblement touché avec, en moyenne, moins de cinq cas
par jour. Globalement, l’épidémie aurait atteint
4.838 individus et causé le décès de 64 personnes.
Hier, le comité interministériel de crise s’est
réuni à la Primature, sous la présidence du ministre
d’Etat, ministre de l’Hydraulique, en présence des
ministres de la Santé et de la Prévention médicale,
de l’Assainissement et de l’Hygiène publique et du
ministre de l’Information Porte-Parole du Gouvernement, afin de
faire le point de la situation et d’examiner les dispositions
pratiques à prendre, selon un communiqué reçu,
hier après-midi. Le communiqué précise qu’il
a été noté une régression journalière
du nombre de cas, avec un taux de mortalité inférieur
à 1,5 %. Il ajoute que 346 malades étaient hier sous traitement,
dans les hôpitaux et centres de santé.
Disponibilité assurée en médicaments et solutés de réhydratation
Le comité a pris diverses mesures dont la poursuite des activités
de sensibilisation, entreprises par les deux ministères chargés
de la protection sanitaire des populations, et le renforcement,par le
service national de l’hygiène, des actions de désinfection
de domiciles des malades et de sites suspects.
Dans son communiqué, le comité interministériel
demande la mise à disposition de produits de réhydratation
et de médicaments dans les structures de santé, ainsi
que la poursuite de l’application de la mesure d’interdiction
de la vente d’eau, sur la voie publique, et du contrôle
des lieux de vente d’aliments (gargotes, restaurant, marchés,
etc.)
Enfin, on y note une recommandation allant dans le sens d’une
synergie et d’une harmonisation des interventions, entre les deux
ministères chargés de la prévention de la maladie,
ceux, dirigés notamment par le Dr Issa Mbaye Samb (santé
et Prévention médicale) et M. Lamine Bâ (Hygiène
Publique, Assainissement et Prévention collective et individuelle).
La chance est que le Sénégal est doté d’un
système de santé ayant une bonne capacité de réaction,
selon un classement de l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS), effectué il y a deux ans environ. Toutefois, il faut retenir
que l’inquiétude va continuer de régner avec l’organisation,
dans tout le pays, de manifestations pour célébrer le
maouloud (anniversaire de la naissance du Prophète de L’islam)
prévu, le 20 avril prochain, dans quasiment tous les chefs-lieux
de région, avec un point particulier pour Tivaouane, Médina
Baye Niass à Kaolack, Ndiassane et Touba.
Ignorance de la réalité microbienne ambiante
Des voix s’élèvent d’ailleurs, de plus en
plus, pour impliquer les chefs religieux dans la lutte contre le choléra,
voire annuler purement les grands rassemblements de personnes, si la
situation s’aggravait dans les dix prochains jours.
Selon des spécialistes de santé publique : « il
est clair que l’on savait l’existence d’un foyer croissant
de choléra, dans la région de Diourbel, et que la logique
voulait que l’on ne laisse pas aller des centaines de milliers
de personnes vers l’épicentre d’une épidémie,
telle que celle de la maladie des mains sales, dont on connaît,
par expérience, la rapidité de propagation ».
Lors de la première tenue de la réunion du comité
interministériel, le Premier ministre Macky Sall a souhaité
vivement l’implication des leaders religieux, au moment où
s’ouvre le « daaka » (retraite de dix jours) des disciples
de Médina Gounass (Département de Vélingara). Jusqu’à
aujourd’hui, plusieurs interventions ont été faites
dans la sensibilisation des populations par l’information et la
communication, la distribution de bassines et de caisses d’eau
de javel, l’affichage de messages didactiques simples, l’émission
de spots dans les radios et la télévision. A-t-on réellement
agi jusqu’ici sur les mécanismes qui continuent de favoriser
la propagation de l’épidémie ? Lors d’une
précédente épidémie, le Pr Papa Salif Sow,
chef de service à la clinique des maladies Infectieuses, avait
expliqué que les épidémies comme celle du choléra
montrent, au début, une hausse spectaculaire du nombre de cas,
avant de se stabiliser pendant quelques jours, puis de commencer à
baisser, si des actions très fortes de sensibilisation sont entreprises,
de façon soutenue, en direction de toutes les couches de la population.
Il y a enfin le fait que de larges franges ignorent (ou négligent)
la réalité microbienne…
La situation reste sous contrôle à Ziguinchor
Depuis son entrée dans le Sud du pays, l’épidémie
de choléra semble être sous contrôle. Au niveau de
la région de Ziguinchor, on n’a pas encore dépassé
les trois cas de maladie signalés dans les districts de Bignona
et de Ziguinchor.
Selon le médecin chef de région, le Dr Mame Demba Sy,
les autorités médicales et administratives de la région
Sud ont déjà pris des dispositions, pour contenir cette
épidémie qui sévit actuellement dans le pays.
A la date d’hier, seuls trois cas de choléra ont été
enregistrés au niveau de la région médicale de
Ziguinchor. La maladie des « mains sales » n’a pas
encore pris des proportions inquiétantes au niveau de la région
de Ziguinchor. En effet, dès l’annonce des premiers cas
dans le district de Bignona, les autorités administratives de
la région, les responsables de la région médicale
et le service d’hygiène ont pris les devants, en convoquant
un comité régional de développement (CRD), afin
de réfléchir sur les mesures à prendre. Ziguinchor
a ainsi mis l’accent sur la prévention comme arme principale
de lutte contre le fléau du choléra. Selon le médecin
chef régional, le Dr Mame Demba Sy, il s’agit d’appliquer
des mesures d’hygiène élémentaire tels que
le lavage des mains, la consommation d’aliments sains, mais aussi
d’assurer, au-delà de ces mesures préventives, la
prise en charge adéquate des malades signalés dans les
structures sanitaires de la région.
A l’heure actuelle, le médecin chef de région estime
que la situation peut être sous contrôle, si les populations
de la région continuent de respecter les mesures élémentaires
de prévention. Il a profité de l’occasion pour exhorter
les populations à se référer, le plus rapidement
possible, aux structures de santé, afin que les cas puissent
être traités de manière rapide et efficace. «
Tous les cas de diarrhée suspects doivent être signalés
rapidement aux structures de santé » a souligné
le Dr Sy. Le patron de la région médicale de Ziguinchor
reste toutefois convaincu que la lutte contre le choléra reste
un combat de prévention.
Lamine Bâ appelle à un changement de comportement
Le ministre de la Prévention, de l'Hygiène publique et
de l'Assainissement a profité, hier, de l'entretien avec “
Le Soleil ” pour lancer un vibrant appel à l'ensemble des
Sénégalais, en vue d’une meilleure prise de conscience
des problèmes d'hygiène. Il a souligné la nécessité
pour tous de prendre soin de l'hygiène, notamment dans les marchés
et autres places publiques.
Évoquant la volonté du gouvernement d'éradiquer
définitivement le choléra qui sévit dans notre
pays, Lamine Bâ a souligné l'opportunité de la mise
en place du comité de gestion de l'épidémie, par
le Premier ministre, et qui se réunit, tous les jours, pour assurer
le suivi de la campagne de lutte contre ce fléau.
Le ministre a souligné que l'épidémie est en nette
régression.
“ Je voudrais profiter de l'occasion pour appeler nos compatriotes
à un changement de comportements dans ce contexte d'épidémie,
où plus de 4000 personnes ont été atteintes ”,
a-t-il dit. “ Naturellement, ces personnes, qui ont été
traitées dans les structures sanitaires sont guéries ”,
a-t-il précisé. C'est dire que les structures sanitaires
ont travaillé d'arrache-pied pour faire face à ces cas
avérés ”, a-t-il ajouté. “ Par conséquent,
je lance un appel aux Sénégalais pour qu'ils évitent
d'acheter l'eau vendue dans les sachets dans les rues ”. “
Les enfants ne doivent pas acheter les denrées non conservées
dans les conditions d'hygiène acceptables ”. “ Ils
doivent se laver les mains avant de manger et éviter de se serrer
les mains inutilement ”.
“ Nous allons, a-t-il dit, vers de grands rassemblements avec
le Gamou de Tivaouane et les autres Maouloud, dans toutes les localités
du pays ”. “ Le gouvernement va prendre les dispositions
pour parer à toute éventualité, mais il faut que
les citoyens adoptent des comportements pour se protéger eux-mêmes
”, a-t-il souligné.
“ Nous avons mis en place une cellule de crise qui est en train
de contrôler l'épidémie qui, en réalité,
est en régression aujourd'hui. “ Néanmoins, a-t-il
dit, nous devons prendre toutes les mesures au plan individuel et collectif,
pour éviter la propagation de la maladie ”.
Vigilance à Fatick
56 personnes sont affectées par le choléra dans la région
de Fatick, à la date du 6 avril. Pour l'heure, 3 décès
ont été enregistrés, a déclaré, hier,
le médecin chef de la région médicale de Fatick,
Dr. Balla Mbacké Mboup. Le médecin a aussi révélé
que toutes les mesures, qui s'imposent pour neutraliser l’épidémie,
ont été prises au niveau de tous les districts de la région
de Fatick.
Le médecin - chef de la région médicale a déclaré
que les trois premiers cas de choléra ont été enregistrés
dans le district de Fatick, notamment à Toucar et à Niakhar.
Parmi ces cas, un seul a été confirmé. Il a rappelé
qu'avant le Magal de Touba, il y avait seulement une dizaine de cas,
1 confirmé et pas de décès dans les districts de
Fatick et de Gossas.
Selon le Dr Mboup, « sachant les risques qui pouvaient y avoir
après le Magal, tous les médecins chefs de districts avaient
été sensibilisés pour qu'ils prennent des mesures
préventives, comme la sensibilisation et les prospections avec
les services d'hygiène, afin qu'au retour du Magal ils puissent
s'attendre à une riposte efficace, en cas de flambée ».
Dans la même lancée, il a déclaré que deux
jours après la Magal, tous les districts ont enregistré
des cas, soulignant qu'à la date du 6 avril, 56 cas ont été
enregistrés avec deux cas confirmés et 3 décès,
dont 2 à Guinguinéo et 1 à Sokone.
C'est Gossas qui est la zone la plus touchée. Elle est suivie
de Guinguinéo (8 cas), Sokone et Fatick (6 cas) et Diofior (1
cas). De l'avis du médecin - chef de région, « tous
ces malades ont séjourné à Touba ou ont été
en contact avec un porteur revenant de Touba, directement ou indirectement.
Il a indiqué le pré-positionnement de médicaments,
ainsi que la sensibilisation des populations et les prospections effectuées
quotidiennement.
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