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Baisse sensible des décès dans les hôpitaux au Sénégal - Le Soleil - Sénégal - 25/04/2005
À l’occasion de la célébration de la Journée africaine contre le paludisme (Jap) qui doit se dérouler officiellement aujourd’hui à Thiénaba (Région de Thiès), sous la présidence du ministre de la Santé et de la Prévention médicale, le Dr Issa Mbaye Samb, nous avons rencontré le Dr Bacary Sambou, chargé de programme au bureau de l’Oms à Dakar. Nous avons eu avec lui un entretien dans lequel il nous fait le bilan sur l’impact des interventions sanitaires et communautaires contre l’endémie palustre, ainsi que sur l’adhésion populaire à la promotion des moustiquaires imprégnées et les coûts de la prise en charge thérapeutique, notamment suite au changement dans le protocole de traitement. Le médecin estime que le Sénégal a engrangé de bons acquis sur la ligne des objectifs d’Abuja contre cette maladie.

“ Pour la situation de l’endémie du paludisme en Afrique, nous n’avons pas encore reçu le rapport de 2004. Mais, les données ne doivent pas changer par rapport à 2003 où le nombre de cas enregistrés était évalué à environ 3 millions de personnes touchées par le paludisme. Au cours de cette période, les cas de décès liés au paludisme étaient évalués à un million de personnes. Il faut tout juste rappeler que l’Afrique subsaharienne enregistre le plus grand nombre de décès ”. Ces propos sont du Dr Bacary Sambou, chargé de programme au bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) au Sénégal, qui dresse la situation du paludisme en Afrique.
Pour ce qui concerne le Sénégal, Dr Sambou fait savoir “ qu’il n’y a pas eu une évaluation exhaustive de l’endémie du paludisme. Il n y a pas d’enquête globale ”. Seulement, il fait savoir que “ les dernières statistiques obtenues au niveau des formations sanitaires font état de 1.129.000 cas par an au Sénégal ”. Mais, “ la létalité est assez faible à ce niveau ”, souligne-t-il.
Si on compare les chiffres, on se rend compte qu’avant 1990, la mortalité liée au paludisme au Sénégal se situait à 10 %. Entre 1997 et 2000, elle était entre 6 et 4 %. Alors que maintenant, elle est évaluée entre 1 et 2 %. D’où une baisse notoire de la létalité, souligne Dr Sambou. Mais, “ ces chiffres ne concernent que les formations sanitaires du Sénégal ”, précise-t-il. Cette réalité traduit ainsi la difficulté à dresser la situation globale du paludisme au Sénégal. C’est ainsi que, soutient Dr Sambou, “ pour l’instant, on ne peut pas mesurer la mortalité liée au paludisme sur l’ensemble de la communauté ”. Le paludisme, estime-t-on à partir des statistiques des structures sanitaires, fait entre 8 à 10000 décès par an au Sénégal. Si on y ajoute les décès non enregistrés, cela devrait avoisiner les 20000 par an.
La raison de cet état de fait est à rechercher dans les difficultés à conduire ces types d’enquête qui sont lourdes par le fait qu’elles nécessitent, entre autres, un échantillonnage plus large ”, fait savoir le Dr Bacary Sambou. C’est pourquoi “ nous préférons laisser ce travail d’enquête exhaustive et de recueil de données aux spécialistes. Notamment dans le cadre de l’Enquête démographique et de santé (Eds). Avec l’Eds, on peut disposer de toutes les statistiques sur le paludisme au Sénégal ”.

“ Les médecins ont bien accueilli le changement de protocole ”

Par rapport au changement de protocole thérapeutique introduit depuis quelque temps dans le traitement du paludisme, le Dr Bacary Sambou indique qu’il entre dans le cadre des acquis qui ont été renforcés dans la lutte contre le paludisme. C’est justement cela qui a conduit à la mise en œuvre d’autres combinaisons (médicamenteuses).
Selon lui, “ les médecins ont bien accueilli le changement de protocole. Et pour y arriver, il a fallu réajuster les directives et expliquer ”. C’est ainsi que, soutient-il, “ Nous avons rassemblé l’ensemble des prestataires au Sénégal, du sommet à la base de la hiérarchie sanitaire, pour expliquer les raisons qui ont guidé le changement de protocole. Et ils ont compris. Ils y ont tous adhéré, même ceux qui étaient réticents au départ ”. Et pendant un an, la stratégie pour faire comprendre l’option prise de changer de protocole a tourné essentiellement autour de cette phase d’explication pour une adhésion des prestataires à cette nouvelle méthode de prise en charge du paludisme.
Ces explications s’imposaient d’autant que, renseigne Bacary Sambou, “ les gens ne se sont pas levés un beau jour pour dire qu’il faut changer de protocole pour le traitement du paludisme. Des études scientifiques ont été menées. Et elles justifient une telle option ”.
C’est en 2004 que la nouvelle combinaison thérapeutique a commencé à être appliquée au Sénégal ”. Mais le Dr Sambou fait savoir qu’une combinaison transitoire a été utilisée avant le passage au nouveau mode de traitement.
Pour une utilisation efficace de cette combinaison, M. Sambou pense que les stratégies ne doivent pas être séparées. Selon lui, “ il fallait y aller par étapes avec les prestataires d’abord qui ont bien compris et, ensuite, travailler avec les relais. Pour ces derniers, Bacary Sambou indique qu’il a été préconisé qu’il y ait dans chaque village un relais formé. À la suite de cette formation, le relais doit être en mesure de tenir une fiche technique. “ Ce qui n’est pas compliqué ”, dit-il. C’est d’ailleurs de cette façon que l’introduction de la combinaison thérapeutique communautaire a été possible.

Coût de prise en charge majoré avec la nouvelle combinaison

Pour les éventuelles difficultés que les populations peuvent avoir dans l’administration des médicaments recommandés dans la nouvelle combinaison, Bacary Sambou fait savoir qu’il n’y a pas de souci à se faire dans la mesure où les comprimés sont sécables. Par conséquent, aussi bien les adultes que les enfants peuvent les prendre au cas où il n y aurait pas de sirop. Comme c’est le cas avec les dérivés d’artémisine (*) en vente au Sénégal.
Par contre, il souligne que le coût de la prise en charge dans la nouvelle combinaison a été majoré avec le nouveau mode de traitement préconisé dans le paludisme. “ Le coût est évalué entre 250 et 350 FCfa par rapport à l’épisode palustre ”. Cela si l’on se réfère aux tarifs en vigueur avec l’initiative de Bamako. Seulement, “ si on veut se traiter en officine avec cette combinaison, on ne dépense pas moins de 2.500 F Cfa ”, selon Dr Sambou
Un taux d’utilisation de 40 % des moustiquaires imprégnées dans certaines zones
S’agissant de l’adhésion des populations à la moustiquaire imprégnée, le médecin de l’Oms affirme qu’elle est forte au Sénégal. Mais, “ quand on reste à Dakar, l’on ne s’en rend pas compte ”, constate-t-il. Il ne peut pas donner, pour l’heure, des chiffres pour justifier le changement de comportement de beaucoup de personnes qui utilisent désormais la moustiquaire imprégnée. Selon lui, cet aspect sera également pris en compte dans l’Eds.
Cependant, Dr Sambou fait remarquer que dans les zones très bien surveillées, on n’a pas moins de 40 % de personnes qui utilisent régulièrement la moustiquaire imprégnée. “ Alors que quand nous avons commencé, on n'avait que 1% ”. Ces zones à forte utilisation de moustiquaire imprégnée constituent celles qui avaient l’habitude d’en utiliser. Et Dr Sambou cite certaines contrées du Nord et du Sud du pays où l’on ne peut pas s’imaginer ne pas dormir sous moustiquaire. Dans ces zones, les populations, avec les campagnes de distribution et d’imprégnation de moustiquaires, ne demandent qu’une chose : “ que leurs moustiquaires soient imprégnées ”.
Par contre, il y a des zones qui ont bénéficié d’appui de partenaires pour acquérir des moustiquaires. C’est dans ce cadre que l’Etat du Sénégal offre chaque année 200.000 moustiquaires aux populations, en plus de toutes les mesures prises pour la détaxation des intrants. À côté, il y a certains partenaires stratégiques, comme, entre autres, l’Unicef, l’Usaid, la Jica, qui font de même. Ce qui augmente le taux d’utilisation des moustiquaires imprégnées. (Suite demain de l’entretien)

(*) L'artémisine est active contre les souches multirésistantes de plasmodium, agent du paludisme.

MAÏMOUNA GUEYE

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=49151&index__edition=10468

Dr Bacary Sambou de l’OMS/Sénégal : «L’approche multisectoirelle pour vaincre le paludisme» - Le Soleil - Sénégal - 26/04/2005

À l’occasion de la célébration de la Journée africaine contre le paludisme (Jap) qui a eu lieu hier à Thiénaba (Région de Thiès), sous la présidence du ministre de la Santé et de la Prévention médicale, le Dr Issa Mbaye Samb, nous avons rencontré le Dr Bacary Sambou, chargé de programme au bureau de l’Oms à Dakar. Nous avons eu avec lui un entretien dans lequel il nous fait le bilan sur l’impact des interventions sanitaires et communautaires contre l’endémie palustre, ainsi que sur l’adhésion populaire à la promotion des moustiquaires imprégnées et les coûts de la prise en charge thérapeutique, notamment suite au changement dans le protocole de traitement. Le médecin estime que la guerre contre le paludisme exige un développement soutenu des structures de santé, mais aussi un renforcement des ressources humaines en nombre et en qualité.

“ Toutes les interventions mettant en lice les personnels de la santé, les secteurs de l’Etat, les communautés de base contribuent pour une large part, si elles sont bien combinées, à l’atteinte des objectifs que se sont fixés, en avril 2000, les chefs d’Etat africains et de Gouvernement réunis à en Avril 2000 à Abuja, au Nigeria ”, nous confie le Dr Bacary Sambou, chargé de programme au bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé à Dakar. “ Ils avaient convenu de prendre des mesures appropriées et durables pour renforcer les systèmes de santé d’ici à 2005 ”, dit-il. “ Ces objectifs, rappelle-t-il, tournent autour de trois grands axes majeurs ”.
Le premier objectif a trait à l’accès au traitement. “ Au moins 60 % des cas probables ou confirmés de paludisme doivent avoir accès à un traitement rapide, adéquat et abordable dans un délai de 24 heures après l’apparition des symptômes ”. Pour le Dr Sambou, “ si la prise en charge se fait à temps, c’est-à-dire dans les 24 heures qui suivent l’apparition des premiers signes du paludisme, le traitement revient moins cher. Mais, au-delà de 24 heures, la maladie a le temps d’évoluer, ce qui a une incidence sur le coût du traitement ”, explique-t-il.
La deuxième mesure prise par les chefs d’Etat et de Gouvernement à Abuja concerne l’accès aux méthodes de prévention individuelle et collective. Cet objectif est ainsi libellé : “ Au moins 60 % des personnes à risque, surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, doivent bénéficier de la combinaison la plus appropriée de mesures de protection personnelle et communautaire comme les moustiquaires ou les rideaux traités aux insecticides et autres interventions accessibles et abordables pour prévenir l’infection parasitaire ”. Le dernier objectif majeur dit ceci : “ au moins 60 % de toutes les femmes enceintes à risque, surtout les primipares (qui sont à leur première grossesse), doivent avoir accès à la chimio-prophylaxie ou au traitement préventif intermittent ”.

Vulgariser les résultats à l’échelle nationale

Par rapport aux défis auxquels il faut faire face, Dr Bacary Sambou indique que le Sénégal a fait des efforts pour la mise en œuvre de son programme stratégique. “ Le Sénégal a une bonne expérience en santé publique ”, dit-il. Et le principal défi est, selon lui, de faire en sorte que les résultats obtenus dans la lutte contre le paludisme au niveau communautaire soient portés à large échelle. “ Ils doivent être vulgarisés au niveau national pour que toute la population puisse être au même niveau de couverture ”, dit-il.
L’autre défi pour le Sénégal réside, selon Dr Sambou, dans le fait que la lutte contre le paludisme ne peut pas s’éloigner du système de santé. Pour cela, il plaide pour que les infrastructures sanitaires se développent et que l’on augmente les personnels sanitaires. Le troisième défi consiste, selon lui, à faire en sorte que le programme puisse utiliser les secteurs annexes (assainissement, hydraulique, environnement, agriculture, éducation, hygiène, secteur privé, etc.) et que la lutte ne soit pas vue uniquement sur le plan médical, que tous les acteurs puissent travailler en synergie. “ Pour vaincre le paludisme, il faut une approche multisectorielle ”, préconise-t-il.

“ La suspension de la subvention du Fonds mondial ne signifie pas l’arrêt de la lutte ”

Dr Bacary Sambou s’exprime également sur le Fonds mondial pour la Santé. Selon lui, ce Fonds est un appui salutaire pour le Sénégal. Mais sa suspension ne signifie pas l’arrêt de la lutte contre le paludisme. Le Fonds mondial, même s’il a une incidence sur le programme de lutte contre le paludisme, a trouvé quelque chose ici. “ Le Sénégal menait déjà une lutte contre le paludisme, donc si le Fonds mondial suspend sa subvention, cela ne veut pas dire que le programme de lutte contre le paludisme va arrêter ”, estime Dr Bacary Sambou. Poursuivant, il indique : “ Ce que le Fonds mondial nous a apporté n’est pas négligeable, mais il faut que les gens sachent que ce ne sont pas les résultats du Programme de lutte contre le paludisme qui ont été évalués. Le Fonds mondial a fait l’évaluation par rapport à ses propres indicateurs. Ce sont donc les indicateurs du Fonds mondial et pas ceux du Sénégal. D’ailleurs, nous n’avons pas été associé à cette évaluation ”, tranche net Dr Sambou de l’Oms.

MAÏMOUNA GUEYE

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=49179&index__edition=10469

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