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ZIGUINCHOR : Vingt-six pour cent des prostituées sont séropositives - Wal Fadjri - Sénégal - 22/05/02

Les autorités médicales ont tiré, samedi dernier, la sonnette d’alarme. Le sida fait des ravages chez les prostituées. L’annonce a été faite au cours d’un atelier d’évaluation de la campagne de mobilisation sociale de lutte contre le Sida qui s’est tenu à la case foyer de Tilène à Ziguinchor. Selon le médecin chef de la région médicale de Ziguinchor, le médecin colonel Youssoupha Gaye, 26 % des prostituées sont porteuses du virus du Sida. Une situation née d’une conjugaison de plusieurs facteurs. D’abord la position géographique de la région sud coincée entre deux pays (la Gambie et la Guinée-Bissau) où le taux de prévalence est élevé. Ensuite, la pauvreté accentuée par la crise casamançaise qui, par ses conséquences fâcheuses, a fait apparaître des poches de disette. Enfin, le tourisme dans cette région, avec les stations balnéaires du Cap Skirring et de Kafountine, joue un effet amplificateur.

Mais si ce taux est jugé élevé, il cache cependant des disparités. C’est l’avis du colonel Gaye qui note que le taux de séropositivité est moins important chez les autres catégories sociales où il ne dépasse pas 10 %. Mais cela, prévient-il, «ne doit pas nous empêcher de continuer la lutte. Au contraire, nous devons persévérer dans l’effort pour maintenir ce taux à un niveau faible, car le sida n’est pas seulement un problème de santé, mais c’est aussi un problème de développement pour la bonne et simple raison qu’il touche surtout les forces vives de la nation que sont les jeunes».

L’atelier de samedi dernier qui a regroupé pendant toute une journée une soixantaine de participants a été l’occasion de réfléchir sur les moyens et les stratégies de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (Ist) qui commencent à prendre des proportions alarmantes. L’illustration a été faite par le médecin-chef de la région qui a rappelé que le Vih2 plus connu en Casamance est en train de devenir aussi dangereux sinon plus que la Vih1, considéré jusque-là comme le plus redoutable. Pour lutter contre la propagation de ces Ist, les participants ont surtout mis l’accent sur la sensibilisation qui doit entraîner un changement de comportement. C’est dans ce sens qu’il a été retenu l’élaboration d’un programme de lutte à base communautaire qui sera lancé bientôt, afin d’atteindre les coins les plus reculés. Aussi est-il prévu la création d’un centre de dépistage anonyme et volontaire.
Mamadou P. MANE

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9543&unelocale__edition=3054

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