Les
autorités médicales ont tiré, samedi dernier,
la sonnette dalarme. Le sida fait des ravages chez les prostituées.
Lannonce a été faite au cours dun atelier
dévaluation de la campagne de mobilisation sociale
de lutte contre le Sida qui sest tenu à la case foyer
de Tilène à Ziguinchor. Selon le médecin chef
de la région médicale de Ziguinchor, le médecin
colonel Youssoupha Gaye, 26 % des prostituées sont porteuses
du virus du Sida. Une situation née dune conjugaison
de plusieurs facteurs. Dabord la position géographique
de la région sud coincée entre deux pays (la Gambie
et la Guinée-Bissau) où le taux de prévalence
est élevé. Ensuite, la pauvreté accentuée
par la crise casamançaise qui, par ses conséquences
fâcheuses, a fait apparaître des poches de disette.
Enfin, le tourisme dans cette région, avec les stations balnéaires
du Cap Skirring et de Kafountine, joue un effet amplificateur.
Mais
si ce taux est jugé élevé, il cache cependant
des disparités. Cest lavis du colonel Gaye qui
note que le taux de séropositivité est moins important
chez les autres catégories sociales où il ne dépasse
pas 10 %. Mais cela, prévient-il, «ne doit pas nous
empêcher de continuer la lutte. Au contraire, nous devons
persévérer dans leffort pour maintenir ce taux
à un niveau faible, car le sida nest pas seulement
un problème de santé, mais cest aussi un problème
de développement pour la bonne et simple raison quil
touche surtout les forces vives de la nation que sont les jeunes».
Latelier
de samedi dernier qui a regroupé pendant toute une journée
une soixantaine de participants a été loccasion
de réfléchir sur les moyens et les stratégies
de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (Ist)
qui commencent à prendre des proportions alarmantes. Lillustration
a été faite par le médecin-chef de la région
qui a rappelé que le Vih2 plus connu en Casamance est en
train de devenir aussi dangereux sinon plus que la Vih1, considéré
jusque-là comme le plus redoutable. Pour lutter contre la
propagation de ces Ist, les participants ont surtout mis laccent
sur la sensibilisation qui doit entraîner un changement de
comportement. Cest dans ce sens quil a été
retenu lélaboration dun programme de lutte à
base communautaire qui sera lancé bientôt, afin datteindre
les coins les plus reculés. Aussi est-il prévu la
création dun centre de dépistage anonyme et
volontaire.
Mamadou P. MANE
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l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9543&unelocale__edition=3054
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