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A PROPOS DU RÉFECTOIRE DU CENTRE HOSPITALIER DE LIBREVILLE : La direction générale et Entrebat en procès - L'union - Internetgabon.com - 22/05/02

Au sujet du marché conclu entre les deux parties pour la construction du réfectoire du CHL, les conseils juridiques ont été saisis et l'établissement sanitaire a même été traduit en justice.

AU départ, une idée merveilleuse: mettre à la disposition des malades et des personnels du Centre hospitalier de Libreville (CHL) un restaurant moderne. C'était en 1994. Cette année-là, la direction générale de cet établissement contacte la société Entrebat pour matérialiser cette initiative dont l'utilité avait été saluée par de nombreuses personnalités qui y exercent.

De fait, le plus ancien établissement sanitaire public du pays souffre de 1'absence d'une structure de ce genre qui aurait l'avantage non seulement d'offrir des mets adaptés aux malades mais également d'arrêter les sorties intempestives de ces derniers en quête d'aliments et de boissons dans les bistrots du centre-ville où il est fréquent de les rencontrer, quelques-uns traînant même une perfusion à bout de bras. C'est pour pallier tous ces manquements qui entravent l'effort réalisé à l'endroit des patients compromis par ce manque d'hygiène alimentaire et l'absence de contrôle de leurs mouvements qu'a germé cette trouvaille à la fois judicieuse et indispensable.

Le devis d'un montant de 18 137 728 de francs CFA fut accepté par la direction générale. Mais au cours des négociations, il a été convenu que la structure serait commercialement exploitée par Entrebat "pour mieux apprécier les avantages découlant de l'opération", dira la direction de cette société. Un accord (sous forme de "convention") sera conclu entre les deux parties qui prévoit une participation financière de l'hôpital de l'ordre de 20%, soit une somme de 3 627 545 de francs qui du reste, a été intégralement payée. Le reliquat des dépenses devant revenir à l'entreprise.

Les travaux commencent vite et bien; et ce grâce à un crédit de 23 millions de francs contracté par Entrebat auprès de la Banque gabonaise du développement (BGD).

MISSION D'EXPERTISE.

Alors que les travaux sont déjà en phase de finition, comme en témoignent les conclusions de la mission d'expertise commise en juillet 1998 par le ministère de l'Équipement et de la Construction à la demande du CHL, Entrebat suggère, dans le souci de diversifier les prestations, l'érection d'une terrasse moderne couverte à l'avant du bâtiment qui pourrait accueillir des cabines téléphoniques et un kiosque à journaux. Le devis estimatif pour ces travaux que la direction de l'hôpital accepte se chiffre à 19 064 750 de francs. Et là aussi, s'étant assuré que l'engagement de cette somme a été effectué au ministère des Finances, Entrebat débute les travaux de construction de la terrasse.

Mais, au moment où les choses progressaient, surprise: la nouvelle direction générale demande à toutes les sociétés de construction ayant des chantiers dans l'enceinte du CHL de cesser momentanément leurs activités, car selon elle "les autorités du ministère (?) et du CHL souhaitaient prendre connaissance de tous les dossiers concernant les projets en cours de réalisation dans cet établissement."

REMBOURSEMENT •

Or, pendant ce temps, les agents en service au CHL apprennent à Entrebat que la nouvelle direction générale est déjà dans un autre projet de "restaurant", en cours de réalisation du côté de la morgue. En outre, les autres entreprises avaient repris du service, alors que le chantier du réfectoire était interdit d'avancer. Et ce jusqu'à ce jour... Pourquoi ?

Depuis lors, les deux parties se regardent en chiens de faïence. Déjà, les conseils juridiques ont été sollicités. Et Entrebat a déjà assigné en justice le Centre hospitalier de Libreville. Mais, pour la société, le problème est simple. Ou elle continue les travaux du réfectoire conformément à l'accord initial qui comprend l'exploitation de celui-ci par ses responsables; ou, comme elle l'exige: le remboursement des sommes mises en jeu pour les travaux de réhabilitation du foyer, les frais d'un gardiennage assuré depuis le début des travaux jusqu'aujourd'hui et le paiement des dommages et intérêts pour la non-exploitation commerciale dudit bâtiment.

Du côté de l'Hôpital général, plusieurs arguties juridiques ont déjà été avancées pour récuser non seulement la signature apposée sur la convention par l'ancienne direction générale, mais également, selon son conseil, le document d'accord des travaux liant les deux parties n'a plus de valeur à ses yeux.

BEAU RÔLE •

Entrebat, elle, ne veut pas s'en laisser conter. Et ce, d'autant qu'elle ne saisit pas jusque-là les raisons de l'arrêt d'un chantier presque en fin de réalisation. Encore que selon certaines sources du Centre hospitalier de Libreville, "il n'est pas évident que le ministre soit derrière cette tournure des choses; et surtout l'abandon d'un projet qui avait l'assentiment du personnel et devait améliorer la situation de certains malades". Puisqu'il s'agit d'un argument souvent avancé à la direction générale pour se donner le beau rôle.

En attendant, étant donné que les travaux sont arrêtés sur ordre de la direction générale et que le Trésor public avait dé}à décaissé le financement de la terrasse, la Cour des comptes a été récemment sur le terrain pour vérifier l'exactitude des travaux. Effectivement, elle a été édifiée sur le fait que la non-réalisation de ceux-ci incombe à la direction du CHL qui a ordonné leur arrêt.

Entre-temps, la direction du CHL a tenu à récupérer les clés du bâtiment. Ce que refuse catégoriquement Entrebat pour qui, seule une réelle conciliation avec intéressement peut aboutir à cette remise des clés. Affaire à suivre...

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_22052002h.htm

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