A l'occasion de la commémoration de la 3ème journée africaine
de lutte contre le paludisme, journée célébrée cette année officiellement
dans le village de Abli dans la commune de Toumodi, les médecins
ont une fois de plus démontré que cette autre maladie qui continue
d'être la première cause de la mortalité en Afrique et en Côte d'Ivoire
prend corps dans un environnement insalubre. D'où l'appel du ministre
d'Etat, ministre de la Santé et de la population M. Albert Mabri
Toikeusse invitant la population et les collectivités décentralisées
à s'impliquer davantage dans l'amélioration du cadre de vie.
La prévention tous azimuts pour tous et un meilleur traitement
de la maladie pour des populations cibles sont d'ailleurs les maîtres
mots du thème ainsi libellé : " Les moustiquaires imprégnées d'insecticide
et le traitement efficace du paludisme pour les femmes enceintes
et les jeunes enfants. "
En rapport avec le thème de cette 3ème journée africaine de lutte
contre le paludisme, le gouvernement a procédé à une distribution
gratuite de moustiquaires avec un apport déterminant du Rotary international
représenté par Mme Aïssata Coulibaly, présidente de la commission
du District 9100 de lutte contre le paludisme. Les moyens matériels
et humains dégagés pour la commémoration de cette journée de lutte
contre le paludisme participent, selon l'avis du ministre de la
Santé, de l'engagement de la Côte d'Ivoire à soutenir et à appliquer
la déclaration des Chefs d'Etats africains à Abuja au Nigeria. Ces
derniers, devant les ravages de cette maladie, ont décidé le 25
avril 2000 d'user de tous les moyens pour diminuer de moitié d'ici
en 2010 les décès imputables au paludisme en Afrique.
Et c'est en application des différentes mesures de prévention que
le gouvernement ivoirien a supprimé les taxes et impôts sur l'importation
des moustiquaires imprégnées. Mais pour le ministre Toikeusse, la
lutte la plus efficace contre le paludisme, doit aller au-delà des
simples mécanismes de la prévention et même du médicament pour prendre
en compte tous les facteurs culturels, sociologiques, environnementaux
et même économiques. Ces facteurs selon le premier responsable de
la politique de la santé, influencent négativement l'adhésion de
la population aux différentes stratégies scientifiques de lutte
contre le paludisme. Toujours au dire du ministre de la Santé, des
gens vont jusqu'à soutenir que le paludisme grave, qu'ils appellent
paludisme noir, n'aime pas les injections et ne saurait donc être
traité dans un hôpital.
Devant toutes ces entraves sociologiques contre les stratégies
modernes de lutte contre cette endémie grave qu'est le paludisme,
le ministre de la Santé, en appelle à la collaboration de tous pour
la sensibilisation de toutes les communautés ayant jusque-là une
autre vision et perception des causes du paludisme. Les propos du
ministre Mabri Toikeusse sont corroborés de la façon la plus alarmante
par le représentant résident de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) quand il révèle que chaque année, c'est un million de personnes
qui meurent du paludisme et que les 90% des victimes sont en Afrique.
Des victimes qui sont pour la plupart des femmes enceintes et des
enfants. L'OMS, à ce sujet, indique qu'un enfant africain sur cinq
meurt du paludisme avant l'âge de cinq ans.
Pour sa part, Mme Aïssata Coulibaly, la représentante du District
9100 du Rotary international, grand partenaire du gouvernement dans
sa politique de lutte contre le paludisme, a fait savoir à l'assistance
que pour cette campagne, son organisation a offert à la Côte d'Ivoire
pour le compte des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes
5000 moustiquaires d'un coût de plus de 25 millions de francs. La
cérémonie qui a été le cadre d'une grande fête à Abli, a regroupé
toutes les autorités politiques et administratives de Toumodi et
autres partenaires de la santé.
LANDRY KOHON
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=19791
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