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L'actualité de la santé en Afrique

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye, neurologue au CHU de Fann "Le yamba ne tue pas" - Walfadjri - Sénégal - 26/05/2003

Personne n'a vu un fumeur de yamba mourir du fait de fumer du cannabis. Par contre, martèle le Pr Ibrahima Pierre Ndiaye, l'utilisation d'autres drogues sur lesquelles on met moins l'accent tue. Que ce soit l'alcool ou les pratiques de guinz.

Wal Fadjri : Vous avez animé, le week-end dernier, une conférence sur le thème "Santé et prévention". Est-ce que l'un peut aller sans l'autre ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : La médecine doit être avant tout préventive. Le premier devoir d'un être humain, c'est de conserver sa santé. Donc, la prévention est le premier fondement de la médecine.

Wal Fadjri : Quel est justement son intérêt dans la médecine ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : L'intérêt est multiple. D'abord, la médecine curative coûte cher. Elle absorbe à peu près 90 % du budget de la santé. La prévention peut amoindrir le coût de la santé.

Wal Fadjri : Comment ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : Il faut d'abord gérer l'environnement. Il est certain qu'avec un environnement sain, on peut prévenir la majorité des maladies, notamment tout ce qui est maladie infectieuse, bactérienne et parasitaire. L'assainissement du milieu a permis de faire disparaître le paludisme d'Europe. L'amélioration de l'hygiène et de la nutrition a fait disparaître certaines maladies avant l'existence d'antibiotiques efficaces contre ces maladies, que ce soit la lèpre, la tuberculose et tant d'autres maladies infectieuses. Le changement de comportement permet de réduire les cas de sida. Tout ce qui est maladie sexuellement transmissible est lié à des comportements malsains. En changeant de comportements, on peut espérer faire disparaître ces maladies. En plus, bien sûr, d'autres mesures préventives. Ensuite, un bon comportement alimentaire permet de faire disparaître le diabète, l'hypertension artérielle, l'obésité qui causent à l'homme des maladies cardio-vasculaires et cérébro-vasculaires.

Wal Fadjri : Que faut-il entendre par un bon comportement alimentaire ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : Un bon comportement alimentaire, c'est manger moins de sel, moins de sucre et moins d'aliments gras. Lors de la conférence, vous avez invité l'Etat à montrer l'exemple en matière d'hygiène et de sécurité.

Wal Fadjri : Pourquoi ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : Si je dis que l'Etat doit être le moteur de l'hygiène, c'est parce que, dans la vie de tous les jours, on voit certains édifices publics qui n'ont pas la salubrité nécessaire. Ensuite, dans la rue, il nous arrive de voir des voitures de l'Etat qui ne respectent pas les règles de sécurité routière. Et ça à tous les niveaux. Que ce soient les cortèges officiels qui roulent trop vite même s'il y a des gendarmes qui balisent la route.

Wal Fadjri : Quelles sont les autres mesures préventives que vous pensez nécessaires ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : C'est la lutte contre l'usage des drogues illicites, que ce soit le yamba, sans trop mettre l'accent uniquement sur ce fléau. Il y a d'autres drogues qui sont d'usage courant, des drogues qui sont plus faciles à obtenir comme les solvants avec lesquels les adolescents sniffent ou du guinz. Ces pratiques sont beaucoup plus toxiques que le yamba puisque ce sont des substances qui peuvent faire dissoudre la graisse du système nerveux, entraîner des troubles du comportement irréversibles et des paralysies au niveau des membres inférieurs.

Wal Fadjri : Vous semblez défendre l'herbe qui tue…

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : Non, non, je n'ai pas défendu l'herbe qui tue. Je dis qu'en matière de prévention contre l'usage des stupéfiants ou des drogues illicites, il faut tenir un discours concret. On ne peut pas dire que le cannabis tue. Personne n'a vu un fumeur de yamba mourir du fait de fumer du cannabis. Par contre, l'utilisation d'autres drogues sur lesquelles on met moins l'accent tue. Que ce soit l'alcool, que ce soit les pratiques de guinz.

Wal Fadjri : Est-ce à dire que le cannabis a un intérêt pour la santé ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : L'intérêt du cannabis pour la santé est moindre. Certaines substances du cannabis peuvent lutter contre la douleur. Il faut utiliser le problème du cannabis de manière beaucoup plus logique et de manière beaucoup plus pragmatique pour peut-être conduire les gens qui le cultivent à d'autres utilisations beaucoup plus utiles.

Wal Fadjri : Vous aviez aussi insisté sur la vaccination, notamment des pèlerins des foyers religieux comme Touba et Tivaouane.

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : On a eu le choléra à Touba. Et il a été difficile de faire sortir cette maladie de cette cité religieuse. Il faut donc qu'à chaque fois qu'il y a des regroupements très importants et quand le milieu n'offre pas toutes les règles de sécurité, envisager de vacciner les pèlerins contre le choléra et contre la grippe comme les pèlerins qui partent à La Mecque. Il y a un nombre beaucoup plus élevé de gens qui se rendent à Touba et à Tivaouane qu'à La Mecque. Il faut donc prendre des mesures préventives pour qu'à pareille occasion, il n'y ait pas d'éclosion d'épidémies, ça me paraît important.

Wal Fadjri : Et si vous aviez une recommandation à faire, que diriez-vous à l'endroit des populations ?

Pr Ibrahima Pierre Ndiaye : C'est pour qu'il y ait une pratique de la prévention beaucoup plus précoce. Il est difficile de modifier des comportements des adultes. Pour beaucoup de comportements malsains, il faut une éducation précoce qui doit démarrer dès l'école primaire, dès l'âge de la scolarisation. Mais une fois qu'on devient adulte et qu'on a pris de mauvais comportements, il sera difficile d'agir dans ce sens.

Ndakhté M. GAYE

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/dossiers/dossier.CFM?dossier__id=215


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