Les acteurs du secteur de la pharmacie et de la commercialisation
des médicaments autorisés organisent, avec l'appui de la Fondation
Pierre Fabre, du 26 au 31 mai 2003 une campagne de sensibilisation
des populations sur les dangers du marché illicite du médicament.
Des affiches géantes dans trois villes du Bénin à savoir Cotonou,
Porto-Novo et Parakou pour sensibiliser les consommateurs, une marche
de protestation en direction du ministère chargé de l'intérieur,
autorité de tutelle des marchés où se vendent les médicaments illicites
et le vendredi 30 mai un sit-in dans la cour du ministère de la
santé publique. Telles sont les actions d'envergure qui marqueront
la campagne de sensibilisation en plus des actions habituelles telles
les saisies et destructions de produits pharmaceutiques prohibés.
En effet, ce mardi matin à Pahou se tient une séance publique de
destruction de médicaments organisée par la direction de la pharmacie
en collaboration avec les partenaires privés. En dehors du Conseil
de l'ordre et de la Fondation Pierre Fabre, il faut noter que le
ministère de la santé publique, la Centrale d'achat des médicaments
et plusieurs Ong et réseaux s'associent à l'organisation de la campagne
de sensibilisation. Et ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une
campagne régionale prenant en compte tous les pays d'Afrique pour
une synergie dans la lutte en vue d'une harmonisation des politiques
à terme.
Le marché illicite de produits pharmaceutiques
Le marché illicite de produits pharmaceutiques est un fléau voire
un crime a affirmé le directeur de la pharmacie, Idrissou Abdoulaye.
Le drame est que, ce sont les indigents qui en sont les principales
victimes, ajoute-il, avant de lancer un appel aux acteurs que sont
les consommateurs, les pouvoirs publics, les médecins, les pharmaciens
afin que la lutte engagée porte ses fruits. Pour le président du
conseil de l'ordre, Prospère Ahonlonsou, l'expansion du marché illicite
des produits pharmaceutiques est due à la pauvreté d'une part et
au voisinage du Nigeria où la législation n'est pas favorable à
la répression d'autre part. Il affirme qu'au Bénin, "nul ne peut
distribuer de produits pharmaceutiques s'il n'est pas un spécialiste
approuvé". M. Ahonlonsou indique qu'au Bénin la distribution des
médicaments prohibés représente environ 60% du chiffre d'affaires
du commerce pharmaceutique. C'est là l'étendue du commerce qui est
à la base de beaucoup de complications sanitaires chez les populations.
Les intoxications multiples, les insuffisances rénales, les insuffisances
hépatiques, la toxidermie, le développement des résistances bactériennes
et parasitaires, l'aggravation des maladies sont quelques complications
dues à la prise par les patients de médicaments prohibés mais vendus
sur nos marchés.
Des solutions progressives
Dans la recherche de solutions l'Etat béninois, en dehors de la
répression contre les auteurs de la prolifération de la distribution
des produits pharmaceutiques prohibés, fait la promotion des produits
pharmaceutiques sous non générique. Ces médicaments sont vendus
dans toutes les structures pharmaceutiques officielles à savoir
centres de santé, hôpitaux, et aussi les pharmacies d'officine.
Pour assurer la qualité des produits et la sécurité aux consommateurs,
l'Etat a mis en place un système verrouillé pour l'importation desdits
produits. Une fois importés, les produits sont soumis à un contrôle
au laboratoire spécialisé et ceux qui ne sont pas conformes aux
normes sont détectés et ne peuvent être vendus. Dans ce secteur,
les populations trouvent satisfaction à une grande partie de leur
demande en produits pharmaceutiques.
Aubin R. TOWANOU
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