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Lutte contre l'excision au Burkina : Etat des lieux - L'HEBDOmadaire - Burkina Faso - 23/05/2003

C'est à Boromo que le Comité national de lutte contre la pratique de l'excision (CNLPE) a tenu la journée consacrée à cette lutte chaque année. Cette journée est l'occasion de faire le bilan de la lutte, une réelle rétrospection sur les acquis et sur ce qui doit être fait pour qu'enfin la femme burkinabè retrouve sa dignité.

L'excision est un acte de mutilation du sexe de la femme. Elle constitue une violence physique et psychologique à l'égard de la femme.
Cette pratique néfaste pour la femme touche un nombre élevé de fillettes et de femmes dans notre pays. Selon un rapport de l'Hôpital Yalgado malgré la lutte, 79 % des femmes admises dans cet hôpital ont été excisées. Cette pratique à de lourdes conséquences sur leur santé : infections, complication lors de la grossesse et de l'accouchement qui peut entraîner la mort. A plusieurs reprises, des actions de grandes envergures ont été adoptées pour décourager cette pratique devenue nuisible pour la femme.

Cette pratique, si elle persiste dans notre pays, même en cachette, n'est pas le fait des survivances rétrogrades, mais la conséquence d'une action que fera encore des victimes. En fait, on avait accusé l'islam de favoriser l'excision en la pratiquant systématiquement. Il a été démontré que dans les pays musulmans, comme le Niger, le Maroc, l'Egypte et bien d'autres, l'excision est marginale. Pratiquement au Niger, ce sont les peuples de la frontière avec le Burkina qui excisent. Mais partout, il a été démontré que ni le coran, ni autres sunna et hadith n'ont explicitement recommandé l'excision.

Seulement, tous reconnaissent que le clitoris est une zone érogène sensible qui peut dévergonder une femme sans retenue. En plus, ils reconnaissent que la présence de cet organe exige une grande hygiène tout comme le prépuce chez l'homme pour éviter les maladies et des affections uro-génitales. Que ce soit les musulmans qui en font une exigence, soit, mais il n'est pas rare de voir les filles des autres religions excisées (notamment chrétiennes). C'est donc dire que ce n'est pas le fait de la religion qui justifie l'excision, mais le poids des traditions qui justifie l'ablation de cet organe érectile de la féminité.

Les méfaits de l'excision

L'excision nuit à la santé des femmes, à leur bien-être, à leur participation à la vie sociale et à leur rendement économique. Les mutilations génitales féminines infligent des coûts physiques et psychologiques privant les femmes de leur liberté et causent plus de décès que d'autres violations des droits humains. De plus, la peur provoquée par cette pratique rend les échanges difficiles, limite les choix concernant la santé reproductive et l'autonomie sexuelle ainsi que les perspectives dans la vie des femmes et des filles. Bien que les conséquences pour la santé des femmes soient particulièrement néfastes, il est impératif de souligner une fois de plus que l'excision n'affecte pas que les femmes. Ceci est une question de santé et de stabilité familiale et donc, une question sociale qui concerne aussi bien les femmes que les hommes. La femme excisée trouve d'énormes difficultés (complications) pendant l'accouchement sans oublier qu'elle est une porte ouverte aux IST et le VIH/Sida. Malgré les nombreux efforts, l'excision demeure une préoccupation. L'ampleur de l'ignorance et des réticences rend la lutte plus complexe. Pour beaucoup de gens, c'est une " histoire de blanc " ou des opportunités d'argent pour l'Etat et les associations. C'est dire que malgré les résultats auxquels le Comité est parvenu des efforts restent à faire si on veut venir à bout de cette pratique néfaste. Les mutilations génitales sont non seulement un lourd fardeau pour la santé publique mais constituent aussi une perte énorme pour la femme qui est privée de son organe sensible lui permettant de jouir. Cette privation a de lourdes conséquences pouvant engendrer des douleurs lors des rapports sexuels. Elle peut également entraîner des traumatismes, des dépressions chez certaines femmes. Comme l'a si bien dit Mme Chantal Compaoré lors de la journée : " En dépit de ces résultats satisfaisants, la bataille n'est pas encore gagnée ". La pratique persiste dans notre pays et la lutte doit s'intensifier pour libérer la femme de cette emprise.

La lutte par la pratique

Pour réussir la lutte contre l'excision, il faut se donner le temps. En attendant, il faut inculquer aux hommes la fidélité et aux filles la chasteté et l'honneur. Puis à partir du temps de répit, que l'on commence à sanctionner. Ainsi on peut décider qu'à partir de 2004 nos filles excisées encourent des sanctions, tout comme les auteurs, le résultat peut être plus qu'honorable. Ainsi, dans les formations sanitaires et scolaires et même professionnelles, exiger que toute fille née après 2004 et qui est sans clitoris, ses parents paient cher et soient interpellés après. L'autre dynamique, c'est de faire comprendre aux parents de perpétuer leurs descendances en offrant un foyer stable à leur progéniture. Ainsi, on a plus de chance de réussir. Les pouvoirs publics après l'adoption d'une législation réprimant les mutilations génitales féminines doivent s'impliquer davantage car malgré ces efforts, force est de reconnaître la persistance de la pratique. De ce fait, l'implication des exciseuses comme alliées dans la lutte contre la pratique est fondamentale.

L'éradication de cette pratique avant tout, commence aussi par la responsabilisation de tout un chacun c'est-à-dire homme et femme pour reconnaître les dommages causés par cette pratique afin de poser des actions concrètes.

Le problème de l'excision c'est une volonté d'avoir le plaisir sans en donner à la femme. Le tout est une question d'éducation à la pudeur et contre le matérialisme par le sexe. Alors acceptons que la femme ait les mêmes droits sexuels que l'homme pour son émancipation. Salam COMPAORE

Lire l'article original : http://www.fasonet.bf/hebdo/actualite2/hebdo217/societeluttecontre217.htm


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