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L'actualité de la santé en Afrique

SANTE DE LA REPRODUCTION DES JEUNES : Cette sexualité précoce dont on parle peu… - Le soleil - Sénégal - 23/05/2003

Ibou hésite un peu. Et son camarade qui l'accompagne cette après-midi le dévore du regard, tout en ayant l'air de ne pas trop s'intéresser à la question qu'on leur a posée. Il détourne son regard, le temps de mûrir sa réponse, avant de glisser sur un ton qui frise la timidité : "Bien sûr que j'ai commencé à avoir des rapports sexuels". Alors, utilise-t-il le préservatif ? Du moment où il n'a pas choisi l'abstinence, au risque de devenir papa à un âge aussi jeune, ou d'attraper les Ist/VIH/Sida.

Ah ! Cet adolescent qui a soufflé en janvier 2003 ses 17 bougies semble complètement désorienté. Il est vrai qu'Ibou a entendu parler de ce moyen de protection contre les grossesses non désirées et les Ist-Sida, mais jamais il ne l'a expérimenté. D'ailleurs, il ne souhaite plus en dire plus sur un sujet que son ami et lui ont trouvé gênant. Ainsi, le duo esquive les questions qui devaient suivre. Trêve de discussions. Et ils quittent l'arrêt d'autobus où nous les avons trouvés pour, peut-être, se diriger vers un autre plus proche. Et ils sont nombreux, les jeunes qui ne veulent point aborder ces thèmes concernant leur sexualité.

En tout état de cause, la réponse de ce jeune garçon est révélatrice de deux éléments fondamentaux : la précocité des rapports sexuels et le non recours aux moyens contraceptifs chez la plupart des jeunes. Ce que confirment les résultats de l'Enquête démographique et de santé (EDS III) de 1997. Notamment chez les femmes. En effet, cette enquête révèle qu'en "atteignant 15 ans, 16 % des femmes âgées de 20-49 ans, ont déjà des rapports sexuels". Des informations corroborées par une autre étude menée en 1998 auprès des élèves au Sénégal. En effet, selon cette enquête, "51 % des garçons avaient eu leur premier rapport sexuel entre 15 et 19 ans, et qu'avant 15 ans 38 % de ceux-ci avaient eu leur première expérience sexuelle".

Toujours concernant cette tranche d'âge, on a remarqué que les rapports sexuels précèdent généralement le mariage. C'est pourquoi, Mme Fatoumata Tandian, adjointe au directeur du Projet promotion jeunes (PPJ) est au regret de dire que "les jeunes sont sexuellement très actifs". Alors que, soutient Mouhammadou Moustapha Thiam, assistant social au Centre de santé de la reproduction des jeunes de l'ASBEF, la prévalence contraceptive chez cette catégorie de la population était évaluée à 0,7 %, en 1998.

Et les 11 cas de grossesses non désirées concernant des jeunes filles de moins de 20 ans relevées entre janvier et mars 2003 au Centre de santé de la reproduction des jeunes de l'ASBEF de Dakar sont assez révélateurs du danger qui guette une jeunesse laissée à elle-même. Il s'y ajoute, dans la même période, que trois cas de viol ont été signalés.

Aussi, souligne Mme Fatoumata Tandian du PPJ, "le taux de prévalence s'agissant des Ist-Sida, est très élevé". D'où la nécessité de renforcer davantage la sensibilisation sur la santé de la reproduction des jeunes. Tel que recommandé par la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) du Caire qui stipule : "Il faut essayer de résoudre les problèmes de santé en matière de sexualité et de reproduction des adolescents. Notamment les grossesses non désirées, les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité, les Mst et le Vih-Sida, en encourageant un comportement procréateur et sexuel responsable et sain, y compris l'abstinence, et en fournissant des services et une orientation particulièrement adaptés à ce groupe d'âge".

C'est pour assurer une sensibilisation pérenne que le Projet promotion jeunes (PPJ), rattaché au ministère de la Jeunesse, et l'Association sénégalaise pour le bien-être familial (ASBEF) ont mis en place des centres conseils et des centres de santé, afin de répondre aux besoins des jeunes en matière de santé de la reproduction.

COUVRIR 25 % DES BESOINS EN SR DES ADOLESCENTS

La division de la santé de la reproduction du ministère de la Santé, de l'Hygiène et de la Prévention a tenu les 2 et 3 avril 2003 les journées nationales de la Santé de la Reproduction (SR). Regroupant divers spécialistes, ces journées avaient pour objectif d'identifier les contraintes majeures liées à l'offre et à la demande de services de santé de la reproduction. Qu'il s'agisse de la maternité à moindre risque, de la planification familiale et de la santé de la reproduction des adolescents. Concernant ce dernier point, la Division de la santé (DSR) de la reproduction se propose d'assurer la couverture des besoins en SR des adolescents de 25 %. Tel que libellé dans le document concernant l'analyse de l'offre et de la demande de santé de la reproduction. Également, dans le cadre de la santé de la reproduction des adolescents, la DSR se fixe comme objectif de réduire, pour cette année, de 25 % l'incidence des grossesses précoces ou non désirées des jeunes filles de moins de 20 ans. Ce chiffre devant être revu à la hausse encore de moitié, d'ici à 2007, avec une réduction notoire de 50 % des grossesses précoces ou non désirées.

UN CADRE SECURISANT POUR JEUNES

C'est dans la dynamique des recommandations de la conférence du Caire de 1994 que le PPJ, qui, à travers une enquête, avait décelé que les jeunes avaient des difficultés à fréquenter les structures sanitaires existantes, initie à partir de 1996 deux centres expérimentaux à Dakar. C'était avec une équipe pluridisciplinaire composée de sages-femmes, assistants sociaux, psychologues, conseillers en Iec … Ces derniers étant chargé de développer les deux stratégies mises en place par le PPJ. Il s'agit de la prise en charge des aspects cliniques, avec l'offre de services, l'écoute et l'accompagnement psycho-social ainsi que la sensibilisation, souligne Fatoumata Tandian, adjointe au directeur du PPJ. Après la phase expérimentale, d'autres structures ont été édifiées à Rufisque, Mbour, Kaolack, Ziguinchor, Louga, Mbacké, Tamba, Kédougou. Avec le programme quinquennal démarré depuis l'année dernière, le PPJ a doté Kolda, Vélingara et Bakel de centres conseils. Et la particularité des structures du PPJ réside dans le fait qu'elles sont toutes logées dans l'enceinte des Centres départementaux d'éducation populaire et sportive (CEDEPS). Contrairement aux deux centres de santé de la reproduction des jeunes de l'ASBEF dont l'un est basé à Dakar et l'autre à Richard-Toll, qui sont des entités à part.

Créé en 1998, le Centre de santé de la reproduction des jeunes de l'ASBEF de Dakar s'est fixé comme objectifs : "Accroître le niveau de connaissance des jeunes de la santé de la reproduction, amener les jeunes sensibilisés à adopter des comportements sains et responsables, et offrir des services de santé sexuelle reproductive et de médecine générale aux jeunes de Dakar et de Richard-Toll", affirme Abdoul Aziz Cissé, coordonnateur du centre de Dakar.

L'essentiel de ses services se résume à la contraception, à la gynécologie, aux consultations prénatales, à la prévention et au traitement des Ist-Sida, à la lutte contre l'infertilité et l'infécondité et aux conseils.

Les viols, les cas de fugue étant fréquents chez les jeunes, Mme Tandian du PPJ reconnaît que les parents viennent souvent les voir, accompagnés de leurs enfants pour signaler des cas de ce type. Il en est de même de la pédophilie.

MAÏMOUNA GUEYE

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=27216&index__edition=9891


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