Le gouverneur de la région de Dakar, M. Saliou Sambou, a appelé
hier tous les acteurs de la lutte contre le SIDA, notamment ceux
qui évoluent dans les ONG, les associations de jeunes ou de femmes,
les groupements religieux ou économiques et les petites et moyennes
entreprises ou industries (PME/PMI) de la capitale, à s'unir dans
la coalition formelle du comité régional de lutte contre le SIDA,
pour combattre ce fléau dans le cadre de la mise en œuvre du plan
stratégique 2003-2006.
Le gouverneur, qui installait hier officiellement son comité régional
et les comités départementaux de Dakar, a indiqué que toutes les
forces vives de la capitale doivent, à l'instar de celles des autres
régions, relever le défi du contrôle de l'épidémie à VIH/SIDA, par
la prévention de l'infection à VIH dans la population, l'amélioration
de la prise en charge des personnes vivant avec le virus et de celles
affectées par le SIDA.
M. Saliou Sambou a souligné la spécificité de Dakar, qui a la démographie
la plus élevée et la plus diversifiée du pays.
"C'est un territoire qui accueille une population de plus en plus
croissante et est aussi un point de passage très fréquenté par beaucoup
de gens en provenance de tous les points du globe ; ce qui fait
qu'il nous faut être engagé dans ce que nous devons faire en matière
d'information et de sensibilisation dans les années à venir", a
précisé le gouverneur.
IMPREGNATION SUR LES MANUELS DE PROCÉDURE
La région de Dakar était, après Diourbel (mardi) et Fatick (lundi),
la dernière étape de la tournée dans les onze régions du pays de
la délégation du Conseil national de lutte contre le SIDA, dirigée
par le Dr Ibra Ndoye pour présenter les armatures du nouveau cadre
institutionnel de la lutte contre le SIDA, sous l'égide de la Primature.
Cette délégation avait aussi pour principale occupation l'explication
détaillée des modalités novatrices adoptées dans le cadre de la
mise en œuvre de ce plan, financé pour une grande partie par la
Banque mondiale et le Fonds Mondial de la Santé, pour une plus grande
souplesse dans la mobilisation et l'accès aux ressources financières
qui, maintenant, seront gérées par une agence fiduciaire.
Le document du plan stratégique, dont les différents compartiments
ont été le fruit d'une validation large par tous les acteurs de
la lutte appartenant aux secteurs de la Santé, de l'Education nationale,
des Forces Armées, de Communication, de la Jeunesse, de la Famille
et du développement social et du Travail, en plus de nombreuses
organisations de la Société civile et des réseaux de personnes vivant
avec le VIH, a été largement exposé par le Dr Ndoye. Il en était
de même pour les deux manuels afférents aux procédures de mise en
œuvre technique, d'une part, et de gestion financière et comptable,
d'autre part. L'un ne pouvant aller sans l'autre…
ASSOCIATIONS… CHERCHEUSES D'OR
Sur ce volet, le directeur de l'agence fiduciaire, M. Abdoul Aziz
Dièye, tout en souhaitant que beaucoup d'ONG et d'organisations
communautaires de base répondent par des soumissions de projets
à financer aux commissions régionales et à celle nationale de sélection,
a bien expliqué qu'il y a beaucoup d'argent (ndlr : 20 milliards
de Fcfa de la Banque mondiale et 10 milliards du Fonds Mondial de
la Santé), mais sa consommation obéit à des règles précises déclinées
par les manuels des procédures techniques et financières.
"Quand on finance un projet, il faudrait que les responsables de
ce projet soient à même de justifier périodiquement l'utilisation
de l'argent par des pièces justificatives valables, ce qui faciliterait
les autres décaissements prévus", a déclaré M. Dièye. Il a indiqué,
comme le Dr Ibra Ndoye, la nécessité de la reconnaissance légale
des OCB et qu'une vigilance sera de mise pour les organisations
dites "chercheuses d'or" qui guettent ces occasions pour présenter
des "projets ficelés avec professionnalisme", pour ensuite s'évaporer
dans la nature ou envoyer des rapports fictifs. "L'agence fiduciaire
et le CNLS effectueront, parallèlement aux analyses des éléments
comptables, des contrôles inopinés sur le terrain pour vérifier
de l'effectivité des activités contenues dans les projets avalisés
par les commissions de sélection et les organisations qui ne pourront
pas justifier de l'utilisation des fonds seront poursuivies en justice",
ont tranché M. Dièye et Mme Diallo Maguette Koumé de l'agence fiduciaire.
PLAN NATIONAL DE COMMUNICATION
De nombreux intervenants ont insisté sur les besoins en formation
pour accroître les capacités des organisations de développement,
l'information du public à élargir sur l'existence de nouveaux cadres
d'intervention en faveur de la lutte contre le VIH, les faibles
taux d'absorption des fonds mis à la disposition du Sénégal par
les bailleurs de fonds, etc.
Mme Katy Cissé Wone, chargée du secteur privé, de la société civile
et de la communication a révélé qu'une campagne de communication
va suivre à travers le concours des médiats, d'affiches et des crieurs
publics pour que les gens se regroupent au niveau de leurs associations
ou ONGs respectives, pour étudier les manuels, élaborer des projets
et mettre en place les articulations nécessaires de la gestion comptable
des financements.
Rappelons que 65 % des fonds (9,8 millions de dollars) sont destinées
aux communautés de base. Seuls 20% sont affectés aux régions et
15 % au niveau central.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=27215&index__edition=9891
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