Le rideau est tombé, mercredi dernier, au stade municipal de Yopougon
sur les premières journées de sensibilisation aux IST/VIH/SIDA en
milieu scolaire, initiées depuis le 28 avril dernier par la Direction
de l'extra-scolaire et des activités coopératives (DESAC). C'est
dans une ambiance de fête que la Première dame, Mme Simone Gbagbo,
marraine de la cérémonie, s'est adressée aux nombreux écoliers et
élèves (environ 6000) venus des dix communes d'Abidjan.
C'est pratiquement un cri de cœur de mère de famille que la Première
dame a lancé à l'endroit des acteurs de l'Education nationale. Elle
relèvera que la Côte d'Ivoire a un taux de prévalence de 12% mais
qui tend vers les 15%. Aussi 260 à 300 enseignants meurent par an
du VIH/SIDA, quand 1 élève meurt par jour.
Face donc à ce péril, Mme Gbagbo préconise la création de centres
de conseils, de dépistage et de prise en charge des malades du Sida
dans tous les quartiers d'Abidjan et toutes les villes du pays.
Le ministre Amani N'Guessan Michel, premier responsable de l'Education
nationale, conscient de ce que le fléau est en train de décimer
ses collaborateurs, a profité de la manifestation pour implorer
le gouvernement et la communauté internationale, en vue de financer
la création d'un fonds de soutien au traitement du Sida en milieu
scolaire.
Avec ce fonds, le ministre Amani compte organiser le dépistage
systématique de tous les acteurs de son département ministériel,
ce qui permettrait une prise en charge précoce de ceux qui auraient
une sérologie positive et éviterait de perdre 5 enseignants par
semaine et 1 élève par jour. La ministre chargée de la lutte contre
le Sida, le Dr Adjobi, a quant à elle, peint un sombre tableau du
Sida en Côte d'Ivoire. On retiendra que 31% des personnes infectées
par le VIH ont entre 15 et 25 ans et sont en majorité élèves et
étudiants. Pour le Dr Adjobi, l'abstinence est le seul moyen véritable
de lutte en milieu scolaire. Mme Louisia Bia Bi Tia, initiatrice
de ces journées, a profité de la présence de la Première dame pour
égrener un certain nombre de problèmes qui entravent le bon fonctionnement
du projet. Il s'agit notamment du manque de matériel audio-visuel,
de véhicule, d'un site internet, et l'épineux problème de prise
en charge financière des ateliers de formation des pairs éducateurs.
Mme Simone Gbagbo a offert des pièces de pagnes à toutes les inspections
primaires d'Abidjan.
MARC YVOU
Six pays africains unissent leurs voix à Cotonou
En prélude au 7è congrès international de Kobé (Japon) sur le Sida
des pays d'Afrique, d'Asie et du Pacifique (ICAAP), qui aura lieu
du 27 novembre au 1er décembre 2003, un séminaire dit " Pré-Caap
" s'est tenu récemment à Cotonou (Bénin). Réunissant près de 200
participants du Bénin, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, du Ghana,
du Mali et du Togo, ce forum a été l'opportunité de définir une
stratégie commune pour une lutte efficiente.
Organisé par Afrijapon, ONG nippone de coopération et de développement
en direction de l'Afrique, son président Ferdinand Bléka a relevé
l'enjeu pour les ONG africaines de lutte contre le Sida de participer
au congrès de Kobé dont " les retombées financières permettront
de juguler cette pandémie ". Dr Christine Nebout Adjobi, ministre
ivoirien de la Lutte contre le Sida, reconnaissant le lourd tribut
payé par nos Etats du fait de l'insuffisance des ressources financières,
a déclaré que " le Sida est en Afrique et les moyens ailleurs ".
Aussi, devant le dynamisme du gouvernement et des ONG ivoiriennes,
M. Capo Chichi (président du Comité d'organisation), a invité les
autres pays à s'inscrire dans cette ligne, afin de bénéficier de
l'expertise et de l'appui financier des pays d'Asie. Dont M. Masahiro
Kihara (secrétaire général de l'ICAAP) a réaffirmé la disponibilité.
Le président Mathieu Kérékou a reçu les séminaristes, les a assurés
de son soutien, à l'instar de son homologue Laurent Gbagbo.
RÉMI COULIBALY
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=19867
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