RÉUNIS
à la faveur de l'atelier régional ouvert à
la cité de la Démocratie par Mme Edith Bongo, les
experts commis par les premières Dames d'Afrique planchent
depuis hier sur le VIH/Sida. Rencontre programmée dans la
perspective du sommet des premières lames prévue à
Genève (Suisse) en juillet 2002, ce rendez-vous est aussi
un excellent cadre d'échange et d'enrichissement mutuel sur
les expériences des uns et des autres par rapport à
l'approche au VIH/SIDA.
On
l'a vu hier à la première séance ayant suivi
l'ouverture officielle des travaux. Présidée par la
principale hôtesse des travaux, Mme Edith Lucie Bongo, cette
première phase des travaux a permis aux délégués
de s'imprégner des réalités de terrain de certains
pays présents au rendez-vous de la capitale gabonaise.
Cas
par exemple du Burkina Faso, où le chef de délégation,
le professeur François Tall, a indiqué qu'avec 7,17%
de seroprévalence sur une population de plus de 10 millions
d'habitants, le pays se classe, parmi les pays les plus touchés
d'Afrique de l'Ouest. Cette situation a amené très
tôt les autorités burkinabé à mettre
sur pied un Programme national de lutte contre le sida, comme il
en existe aujourd'hui dans la plupart des pays. Mieux encore, le
Pr TaIl indique qu'une récente réoranisation du programme
place la lutte contre le Sida sous la responsabilité directe
du chef de l'État Burkinabé.
Relevant
les faiblesses du programme burkinabé de lutte contre le
Sida, le délégué Tall a relevé la pauvreté
du pays. Une pauvreté qui frappe surtout les femmes constituant
52% de la population. Dans ce maillon faible du système,
il y a également le faible taux de scolarisation, surtout
chez la femme, et certaines pratiques traditionnelles et culturelles
(excision, mariage précoce, épouse en héritage...)
qui contribuent considérablement a la propagation du HIV/SIDA.
Un espoir cependant dans le cas du Burkina Faso : le début
de la prise de conscience de la communauté nationale et surtout
l'engagement du gouvernement, des ONG et des personnes vivants avec
le VIH.
RELIGION
Ayant enregistré ses trois premiers cas de Sida en
1987, le Niger, sans être logé à la même
enseigne, a aussi de quoi s'inquiéter. Pays musulman à
plus de 90%, le principal délégué de ce pays
dont le taux de prévalence est estimé à 2%
a souligné le poids de la religion sur les campagnes de prévention.
En effet, le conseil pour l'usage du préservatif est toujours
mal perçu par les tenants de la religion qui y voient un
appel à la débauche. Il faut beaucoup de doigté
pour arriver à convaincre ces irréductibles.
Le
délégué du Niger a aussi souligné le
fait que depuis l'année 2000, son pays enregistre une dynamique
nouvelle dans la lutte contre le Sida avec le transfert du programme
national de lutte au cabinet du président de la République
qui en a appelé à un véritable "vaccin
social" et l'engagement de la première Dame du pays,
Mme Tandja. A court et long terme, le pays affine d'autres stratégies
de lutte.
Au
Congo-Brazzaville, la stratégie de lutte était mise
en pied depuis 1987 avec l'appui du gouvernement. Mais la période
trouble que vient de connaître ce pays voisin a, selon son
délégué, contribué à ruiner les
progrès déjà enregistrés dans la lutte
contre le Sida. L'orateur a cependant indiqué que cette lutte
est actuellement en train d'être redynamisée avec l'implication
personnelle de la première Dame du pays, Mme Antoinette Sassou
Nguesso, avec l'appui d'autres organismes et ONG.
Cet
état des lieux et des stratégies d'approche d'un pays
à un autre a fait dire à la présidente de séance,
Mme Edith Lucie Bongo, toute la difficulté qu'il y a a élaborer
aujourd'hui une plate-forme commune de lutte d'ensemble contre le
VIH/SIDA. D'où l'intérêt qu'il y a pour les
experts présents à Libreville à élaborer
un cadre juridique qui devrait conférer à l'engagement
des premières Dames d'Afrique une légitimité
dans cette lutte qu'elles s'apprêtent à mener dans
et au nom de leurs pays respectifs. C'est entre autres un des objectifs
de la rencontre de Libreville qui s'apprête à sceller
1"'Alliance des premières Dames d'Afrique en matière
de lutte contre le Sida".
Source : Journal l'Union du 06/06/2002
Lire
l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_06062002e.htm
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