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Prévention de la transmission mère-enfant du VIH : Un espoir pour les générations futures - sidwaya - Burkina Faso - 07/06/02

La maternité de St Camille a abrité, jeudi 30 mai 2002, la cérémonie de lancement des activités du Programme national de prévention de la transmission mère-enfant du VIH/Sida (PTME/VIH). La rencontre présidée par le ministre de la Santé, Pierre Tapsoba a vu la participation des partenaires financiers que sont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'UNICEF et la coopération italienne de même que le responsable du Conseil national de lutte contre le VIH/Sida. Il y avait également le personnel soignant de St Camille, le maire de la commune de Bogodogo et ses ressortissants ainsi que de nombreux invités.

Au Burkina Faso, environ 6 femmes enceintes sur 100 sont infectées par le virus du Sida.

Du fait qu'elles ne le suspectent souvent pas, ces femmes risquent de le transmettre à leur enfant pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement. Si rien n'est fait, le virus infectera jusqu'à la moitié de leurs enfants, qui tomberont malades du Sida au cours des premières années de leur vie. Désormais, l'espoir est permis quand on sait qu'une femme enceinte infectée par le virus du Sida peut éviter la transmission du virus à son enfant par la prise de médicaments, un allaitement spécial avec des produits de substitution. De plus, une femme qui se sait infectée par le virus, peut recevoir des conseils et des soins appropriés. Ainsi, la maladie peut être retardée ou mieux soignée.

Le lancement de la PTME/VIH est d'autant salutaire quand on sait que notre pays se situe au second rang de ceux qui sont les plus touchés par le VIH en Afrique de l'Ouest avec une prévalence de 7,17 %. Les femmes en âge de procréer constituent un des sous-groupes les plus concernés.

Pour le ministre de la Santé, cette situation est "préoccupante à un double titre". D'abord, le besoin d'une prise en charge totale correcte des femmes en âge de procréer pour "une qualité de vie compatible avec leurs activités quotidiennes et éviter ensuite qu'elles ne transmettent le virus à leur enfant lorsqu'elles sont en grossesse". Il est donc impératif pour lui que ces femmes aient "une chance de mettre au monde, grâce aux connaissances nouvelles des enfants indemnes du VIH". La cérémonie marquant le lancement officiel des activités de la PTME/VIH traduit l'engagement du gouvernement burkinabè de créer les conditions d'une telle possibilité.

Selon le ministre Pierre Tapsoba, "ces activités vont progressivement s'implanter dans tous les districts sanitaires, tout en s'intégrant aux activités des autres programmes nationaux".

Il a salué l'adhésion des populations et les résultats déjà enregistrés par le Centre médical St Camille qui au compte de la PTME/VIH a déjà reçu 27 femmes pour le dépistage sérologique en 9 journées. L'équipe médicale a déjà appliqué le protocole de prise en charge à une femme infectée venue accoucher et a également engagé le processus de suivi pour six femmes enceintes infectées.

Notons que ces activités sont menées avec l'accord et le soutien du ministère de la Santé et de l'OMS. Le financement est assuré par la coopération italienne et l'UNICEF.

Tous les intervenants au cours de la cérémonie ont salué le début des activités de la PTME/VIH qui suscite beaucoup d'espoir quand on sait que 25 à 35 % des femmes enceintes infectées transmettent le virus à leur enfant et que le VIH/Sida vient relever le taux de mortalité infantile.

D'où la préoccupation de l'UNICEF qui soutient les activités de la PTME/VIH pour ne pas voir tant d'efforts consentis à lutter contre les maladies infantiles (variole, polio, tuberculose, rougeole, etc.) réduits à néant par le VIH.

Souhaitons que les femmes enceintes prennent réellement conscience du danger que courent leurs progénitures. Qu'elles se déplacent instinctivement à St Camille pour le dépistage qui est gratuit de même que l'ensemble des soins et des conseils nécessaires pour diminuer le risque de transmission à leurs enfants. Elles y ont tout à gagner, surtout des enfants sains, gage d'un avenir meilleur des générations futures.

Armand NIAMEOGO

Lire l'article original : www.sidwaya.bf/sid07_06_02/societe-1.htm

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