Actualités de la santé
en Afrique
Juin 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© Diplôme inter-universitaire
médical : Des cadres compétents pour la santé
des populations
© La ménopause, la peau et les produits
cosmétiques
Cameroun :
© Bien connaître les nouveaux
vaccins : Des personnels médicaux formés sur les changements
introduits dans le Programme élargi de vaccination
© Palu : l’Afrique à l’école chinoise.
Quand la Chine soignera…
© Dépistages gratuits à
Bonanjo : Diabète, glaucome et hypertension artérielle sont
concernés jusqu’à vendredi prochain
© Les petits pas de la naturopathie : Les traitements
de plantes naturelles attirent les malades chroniques
© De nouveaux vaccins bientôt
disponibles. Les phases d’expérimentation concluantes devraient
accélérer la mise sur le marché de quatre immunisants
© Médecine traditionnelle
contre MST
© Les dangers de l’ignorance
: Des remèdes de qualité douteuse et parfois interdits,
sont vendus, dans une méconnaissance totale de certaines règles
de dosage
Madagascar :
© Les statistiques sur le sida prêtent
à discussion
© Santé publique - Des mesures
d’urgence contre la filariose
Mali :
© Un nouveau laboratoire d'immunologie et de
microbiologie : c'est extra !
Sénégal :
© Eradication du ver de Guinée : Le Sénégal
à la première place africaine
© Infections - Cancer du sein et du col de l’utérus
: Portes ouvertes sur un tueur public
© Appui au secteur de la santé : 6 milliards
de Fcfa pour la région de Tambacounda
© Gastro-entérite : Une épidémie
fait 6 morts dans le département de Podor
© Pour la disparition des infections
nosocomiales : Principal mise sur l’hygiène hospitalière
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Santé Tropicale
Le fait que la Chine vole aujourd’hui au secours de l’Afrique ne relève pas du hasard. Ce pays qui, il y a encore quelques années, était l’un des principaux foyers du paludisme a pratiquement éradiqué cette maladie. Le nombre de cas d’infections est ainsi passé de 30 millions en 1949 à 100 000 en 2004. Grâce à la mise en œuvre dès 1955 du Programme national de lutte contre le paludisme. C’est donc fort de cette expérience que la Chine entend aider l’Afrique à vaincre cette maladie qui est encore l’une de ses préoccupations majeures en matière de santé publique. En effet, le paludisme est l’une des principales causes de mortalité en Afrique, ses victimes étant surtout des enfants de zéro à cinq ans et des femmes enceintes. Il demeure aussi une importante source de dépenses pour les familles et les Etats.
Effet rapide
Afin d’aider l’Afrique à vaincre le paludisme comme
elle-même a su bien le faire, la Chine propose non seulement une
thérapeutique mais aussi une méthode préventive.
S’agissant du traitement, il est obtenu à base de l’Artémisine
ou Qinghaosu, une herbe utilisée dans la pharmacopée traditionnelle
chinoise depuis 2000 ans. Créé il y a 35 ans, le Groupe
Holley- Cotec dont le siège est à Hangzhou a développé
une importante industrie pharmaceutique comprenant des plantations,
des usines et des structures commerciales disséminées
à travers la Chine. Ce qui lui a permis depuis plus d’une
dizaine d’années de mettre sur le marché des médicaments
contre le paludisme tels Artemedine et Cotecxin. Ces produits pharmaceutiques
vendus dans plus de 30 pays dont 20 africains sont, selon des sources
concordantes autorisées, reconnus pour leur effet rapide et leur
non toxicité.
Convaincus de l’efficacité des antipaludéens chinois
pour avoir eu à les utiliser à plusieurs reprises, les
journalistes africains ont toutefois plaidé pour une meilleure
distribution de ces médicaments notamment en zone rurale et une
baisse des prix pour permettre aux plus démunis d’avoir
accès à ces traitements. Les responsables de Holley-Cotec
se sont engagés à apporter des réponses satisfaisantes
à ces doléances.
L’objectif à long terme de la Chine n’étant
pas de mettre simplement des médicaments à la disposition
des malades, mais de vaincre le paludisme, ses autorités sanitaires
ont élaboré un projet global de lutte comprenant quatre
volets : prévention, traitement, formation et éducation
des populations. Ce projet sera soumis à l’appréciation
des gouvernements africains. Son expérimentation commencera dans
une région de la Tanzanie. Elle durera trois ans. En cas de succès,
elle sera étendue progressivement au reste de l’Afrique.
Bien que la lutte contre le paludisme soit importante, elle n’a
pas occupé tout le temps des journalistes africains qui se sont
également intéressés à d’autres sujets,
notamment le développement de la Chine qui se déroule
à une vitesse fulgurante et la coopération sino-camerounaise.
BADJANG ba NKEN
Quand la Chine soignera… - Cameroon tribune - Cameroun - 08/06/2005
Nous ne ferons pas l’injure de demander à nos lecteurs, camerounais et africains surtout, de nous dire à quoi serait réservée leur préférence, s’ils avaient à choisir entre le Sida et le paludisme. Bien évidemment, entre deux maux, dont aucun n’est moindre, on ne choisit pas. En tout cas, sur la route des souffrances et de la mort où triment aujourd’hui de nombreux Camerounais, le Sida et le paludisme mènent largement le triste peloton.
Sans doute bien des gens vont-ils s’étonner du fait qu’on met en parallèle le Sida et le paludisme, lorsqu’il est question d’évoquer, à l’heure actuelle, les maladies qui affectent le plus la bonne santé des Camerounais. Il n’y a, en cela, ni fausse donne, ni démesure. Il y a seulement, d’un côté, le Sida qui bénéficie d’une médiatisation plus appuyée. Maladie relativement " nouvelle ", le Sida broie dans une peur bleue non seulement les Camerounais et les Africains, mais encore le trop fier Occident et la planète entière. Les bailleurs de fonds du Nord ne se font pas longtemps prier pour casser leur tirelire, dans l’espoir de barrer la voie à la pandémie. D’un autre côté, il y a le paludisme, aussi vieux que la venue sur terre du moustique dans les zones humides et pluvieuses des Tropiques, qui a élu domicile sous le toit des peuples généralement pauvres. Le riche et scientifique Occident — disons les choses sans trop de méchanceté — ne s’en est guère particulièrement préoccupé, son climat tempéré, voire parfois froid, étant déjà pour lui une protection sûre. En effet, selon l’avis compétent des médecins tropicalistes, l’anophèle — principal vecteur du paludisme, - ne se reproduit ni en haute altitude, ni dans le froid.
C’est dans ces conditions de négligences des pays nantis que le paludisme a continué de " prospérer " en Afrique, en Amérique Latine et dans le sud-est asiatique. En ce qui concerne le Cameroun, par exemple, des avis compétents affirment que nos hôpitaux et formations sanitaires enregistrent, chaque année, près de 700.000 cas de paludisme. Mais, s’empresse-t-on d’ajourer, 80 % des paludéens camerounais ne vont pas à l’hôpital, préférant " se débrouiller " dans des conditions empiriques et précaires que l’on sait. Voilà pourquoi, malgré des stratégies nombreuses et efficaces élaborées par les pouvoirs publics pour combattre le paludisme, cette maladie continue de faire des centaines de milliers de victimes d’année en année.
C’est en cela que les bonnes nouvelles qui viennent de la Chine intéressent au plus haut point notre pays. D’après les révélations de notre rédacteur en chef, de retour d’un voyage d’études dans ce pays gigantesque qui héberge près d’un cinquième de la population mondiale, les autorités chinoises sont décidées à en découdre avec le paludisme. Dans cette levée de boucliers, les Chinois s’autorisent toutes les armes qui comprennent aussi bien des moustiquaires imprégnées (de longue durée) que des médicaments déjà sur le marché, tel le " Cotecxin ". Pour convaincre de l’efficacité de leurs méthodes de lutte, les hommes de l’Empire du Milieu avancent des chiffres intéressants : en 1949, 30 millions de Chinois souffraient du paludisme ; en 2004, on n’en comptait plus que 100.000. Dans l’océan démographique chinois, ce dernier chiffre équivaut presque à zéro.
Autant dire que le paludisme est pratiquement éradiqué en Chine. Autant espérer aussi que, quand la Chine soignera véritablement le paludisme en Afrique, en général, et au Cameroun, en particulier, ce fléau ne sera plus qu’une histoire ancienne, que des grands-pères raconteront demain à leurs petits-enfants.
Patrice ETOUNDI MBALLA
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