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Communiqué OMS/34 11 juillet 2001
L’OMS DEMANDE AU SECTEUR PRIVE DE FOURNIR DES APPAREILS ACOUSTIQUES D’UN PRIX ABORDABLE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT

250 millions de personnes dans le monde souffrent de pertes de l’audition
Il serait possible de diviser par 25 le prix des appareils acoustiques dans les pays en développement.
Les fabricants d’appareils acoustiques, les prestataires de services et les donateurs se réuniront à Genève les 11 et 12 juillet pour étudier la possibilité de forger des partenariats public-privé pour pouvoir fournir aux pays en développement des appareils à des prix abordables.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), organisatrice de la réunion, publiera à cette occasion de nouveaux principes directeurs sur les appareils acoustiques et les services de soins auriculaires dans les pays en développement.
Le coût actuel d’appareils acoustiques adaptés aux pays en développement va de US $200 à plus de US $500.
« Ces prix sont prohibitifs pour la plupart des habitants de ces pays », a déclaré le Dr Derek Yach, Directeur exécutif pour les Maladies non transmissibles et la santé mentale à l’OMS.
« Nous aimerions faire quelque chose pour ces personnes en ramenant ce prix à US $10 à 20 par appareil. »
On estime qu’actuellement 250 millions de personnes dans le monde souffrent de pertes de l’audition et pourraient bénéficier d’appareils acoustiques.
Les deux tiers de ces personnes vivent dans des pays en développement.
La production annuelle d’appareils acoustiques ne couvre actuellement que moins de 10 % des besoins mondiaux, et on estime que moins d’un appareil sur les quarante dont auraient besoin les pays en développement leur est effectivement destiné.
« Outre les pénuries et les prix élevés, les pays en développement se heurtent à un manque criant de services capables d’adapter correctement les appareils et les prothèses, et ne disposent que de très peu de personnel qualifié », a ajouté le Dr Yach.
Les principes directeurs que l’OMS publiera à l’occasion de la réunion de juillet proposeront des spécifications détaillées pour la fabrication d’appareils acoustiques adaptés et abordables, ainsi que pour la fourniture de services et la formation du personnel dans les pays en développement.
Bien que les pertes de l’audition soient généralement plus particulièrement liées au vieillissement, les habitants des pays en développement sont plus exposés à ce problème dès leur plus jeune âge.
Non traitées, les infections de l’oreille moyenne dont souffrent de nombreux enfants peuvent entraîner des pertes de l’audition définitives.
La méningite, très répandue en Afrique de l’Ouest, et d’autres infections peuvent également entraîner des déficiences auditives.
Les médicaments ototoxiques (médicaments qui peuvent endommager l’ouïe, comme certains antibiotiques) posent un problème dans certaines régions et les pertes d’audition dues au bruit sont en augmentation dans nombre de pays en développement.
Les problèmes d’audition peuvent également être congénitaux. Une grande partie de la population des pays en développement n’a pas accès aux interventions ou traitements préventifs de ces affections et est donc exposée à des pertes de l’audition.
Lorsque celles-ci surviennent dès l’enfance, elles peuvent entraîner une incapacité à vie.
Dans la société, le poids des pertes auditives entraîne des coûts économiques énormes. Une étude américaine récente suggère que les coûts des désordres auditifs dans ce pays à cause des coûts de la réadaptation, de l'éducation spécialisée et de la perte de l'emploi avoisine les 3% du PNB.

Les pertes de l’audition chez l’adulte compromettent son aptitude au travail car il lui sera plus difficile d’obtenir et de conserver un emploi.
L’isolement et l’exclusion sont le lot des personnes souffrant de pertes de l’audition leur vie durant.
Chez l’enfant, les pertes de l’audition compromettent l’acquisition du langage ainsi que le développement social et cognitif. Dans les pays en développement, où l’on a particulièrement besoin de personnes qualifiées pour accroître la productivité, ce handicap peut entraver le développement de communautés entières.
L’OMS s’attaque déjà à ce problème en encourageant les pays en développement à effectuer des enquêtes dans leurs populations sur les déficiences auditives et les besoins.
Elle s’emploie également à mettre au point des outils afin de prévenir les principales causes évitables de pertes de l’audition (par exemple, l’otite moyenne chronique, le bruit excessif et la mauvaise utilisation des médicaments ototoxiques) et à former aux soins auriculaires au niveau primaire des soins de santé.

Lire l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001-34.html

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