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Le Soleil - 4 juillet 2001
Des “SOU” pour mieux combattre la mortalité maternelle.

Un atelier de restitution des résultats de l’évaluation de la disponibilité de l’utilisation et de la qualité des Soins Obstétricaux d’Urgence (SOU) au Sénégal se tient aujourd’hui au Méridien Président sous la présidence du ministre de la Santé et de la Prévention.
La mortalité maternelle est estimée au Sénégal à 510 décès sur 100.000 naissances vivantes.
Ce chiffre, note un communiqué parvenu hier à notre rédaction, date d’il y a huit ans et “ cache mal les disparités régionales (à Kolda, on compte plus de 1.000 décès pour 100.000 naissances vivantes).
Il faut ainsi reconnaître, souligne encore le communiqué, que les campagnes de vaccination et les consultations prénatales n’ont pas été suffisantes pour faire reculer le drame de la mortalité maternelle.

Pour préserver le droit à la vie à toutes celles qui la donnent, le FNUAP et Columbia University, ont, dans le cadre d’un accord, retenu le Sénégal parmi cinq pays africains pour participer à un projet commun intitulé “ faire de la maternité sans risque une réalité ”, dans le dessein d’élaborer un programme de lutte contre la mortalité maternelle basée sur la collecte de données et de calcul d’indicateurs de processus.
Selon les données recueillies au niveau des structures offrant des SOU, le Sénégal compte 38 établissements effectifs et 134 potentiels car ne répondant pas à tous les critères.
Ces 172 structures, disposant d’un personnel formé à pratiquer des SOU, sont réparties entre hôpitaux, centres de santé, maternités et structures privées qui représentent 18 % des structures de SOU du pays.
Toujours selon le communiqué reçu à notre rédaction, en 2000, sur l’ensemble des structures, les SOU ont enregistré 139 337 accouchements qui représentent 29% de l’ensemble des accouchements du pays.
On note 132 087 naissances vivantes et 7250 mort-nés, soit une mortalité de 52% dans les structures SOU.

On signale également 13 144 complications liées à la grossesse et à l’accouchement, soit 19,4% des besoins satisfaits ; ce qui est loin du minimum acceptable qui doit être de 100%.
Quant aux césariennes, elles sont de 4999 soit 1,1% de l’ensemble des naissances.
Cela représente 5 fois moins que le minimum requis pour espérer réduire la mortalité maternelle.
Cependant, explique le communiqué, ce taux a doublé en 4 ans, puisqu’en 1996, il était à 0,6%. Ceci, grâce à l’affectation d’au moins un gynécologue par région et la formation de médecins compétents en SOU.

En termes de mortalité, durant l’année 2000, les décès maternels qui ont été enregistrés dans les 172 structures de SOU sont dus à des causes évitables dans 66% des cas (causes directement liées à la grossesse et à l’accouchement), et à des causes indirectes dans 34% des cas (pathologie associée à la grossesse).
Parmi ,les causes évitables, indique-t-on, l’hémorragie occupe la toute première place avec 150 cas de décès l’année dernière.
Selon l’enquête, l’élément important est la disparité de la répartition des ressources humaines et matérielles entre la capitale qui ne regroupe que la quart de la population totale et les autres régions du pays.
On indique que les régions de Fatick, Tambacounda et Kolda totalisent 2 gynécologues contre 55 la seule région de Dakar.
ABDOULAYE THIAM

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=5221&index__edition=9327

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