Les
16èmes Journées annuelles de la chirurgie de la Faculté de Médecine,
de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPO) de l’UCAD se sont ouvertes
hier matin, à Dakar, sur le thème des urgences chirurgicales, avec
comme sujet focal d’une table ronde, les traumatismes par agression.
Le domaine des urgences chirurgicales, face à la nette progression,
depuis quelques années, des traumatismes résultant d’agressions
violentes, qui font donc grimper les sollicitations des services
d’urgences hospitalières chirurgicales et médicales, nécessite des
hommes qualifiés et en nombre suffisant, mais des structures équipées,
une logistique et une bonne information du public. Hier matin, lors
de l’ouverture présidée par le doyen de la FMPO, le Pr. Doudou Thiam,
un problème crucial touchant une de ses composantes nécessaires
à la pratique des urgences chirurgicales, voire de toutes spécialités
chirurgicales, et qui a trait aux ressources humaines qualifiées,
a été abordé d’emblée par le Pr. Mouhamadou Ndiaye, chef du département
de chirurgie et des spécialités chirurgicales. Il a déploré un déficit
de plus en plus prononcé en assistants au niveau des services, ce
qui a un impact dans la bonne marche des activités de soins, d’enseignement,
donc d’encadrement des étudiants et de recherche. Le Pr. Ndiaye,
qui est également chef du service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire,
a aussi demandé “la création de nouvelles chaires pour se conformer
à de nouveaux besoins de la formation et de la pratique médicale”.
Il a relevé qu’il y a, à l’heure actuelle, plus de professeurs que
d’assistants. Dans son allocution, le doyen de la Faculté, le Dr
Doudou Thiam, a indiqué que cette requête de création de nouvelles
chaires médicales et chirurgicales a été l’objet d’un dossier actuellement
dans le circuit administratif entre le rectorat de l’université
Cheikh Anta Diop et le ministère de l’Education.
PRIMAT
AUX DÉPARTEMENTS
Tous
les deux ont fait remarquer la nécessité, à l’avenir, pour les chefs
de service, d’accorder le primat aux départements en ce qui concerne
la gestion administrative des enseignements et des travaux de recherche.
Les chefs de service avaient tendance à passer par-dessus leur tête,
pour “travailler” directement avec les services du doyen. “Le chef
de département est responsable de la pédagogie et de la recherche”,
a clairement dit le Dr Thiam, qui a également rappelé que les professeurs
sont d’abord des “universitaires” avant d’être des “hospitaliers”.
Pour le doyen, ces journées sont des moments d’échanges qui servent
à faire le point sur la pratique chirurgicale à travers l’animation
pédagogique et scientifique. Le Pr. Ndiaye avait, auparavant, mis
un accent particulier sur la réforme hospitalière, notamment les
démarches lancées par le ministère de la Santé et de la Prévention
pour une convention de partenariat entre ce département ministériel,
qui assure la tutelle des hôpitaux, et la Faculté de Médecine et
de Pharmacie. Outre les problèmes de ressources humaines et ces
“réglages de vis” à apporter dans la pyramide hiérarchique universitaire,
on peut noter diverses autres contraintes auxquelles sont confrontés
les praticiens de la chirurgie hospitalière, parmi lesquels, ceux
des urgences chirurgicales sont les plus mal lotis. La majorité
des conclusions des travaux sur la pratique hospitalière est constituée
de recommandations sur l’insuffisance des personnels qualifiés et
des équipements, des besoins criants en consommables. A lire aussi
les études qui seront présentées au cours de ces journées, tout
cela rend difficile la prise en charge des divers cas nécessitant
une intervention chirurgicale urgente. La situation est plus criante
voir désespérante dans l’intérieur du pays, notamment dans la prise
en charge de polytraumatisés, ou d’autres formes d’urgences chirurgicales.
INSUFFISANCE
EN PERSONNELS QUALIFIÉS
“La
présence d’un personnel qualifié et une surveillance rigoureuse
clinique rigoureuse permettent de diminuer la mortalité périopératoire,
c’est-à-dire après l’opération chirurgicale”, indique une étude
effectuée par les services de chirurgie des hôpitaux A. Le Dantec
et Principal. Un éclairage est également posé sur les soins aux
blessés de guerre, notamment en Casamance, qui ont besoin d’une
prise en charge précoce, rapide et simple. Enfin, la clinique chirurgicale
de l’HALD, notamment son service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire,
fait également le point sur la chirurgie cardiaque sur des cas de
valvulopathies rhumatismales. En tout, 122 malades entre 11 et 23
ans ont été opérés entre avril 1996 et mai 2001, avec au bout du
compte une morbidité précoce de 7% environ et une mortalité globale
de 16%, avec une survie de cinq ans. L’étude pose toutefois le problème
du coût, de l’autonomie et du suivi des opérés. Elle recommande
aussi la création d’un centre de chirurgie cardiovasculaire, mais
aussi la mise en œuvre d’une campagne de prévention du rhumatisme
articulaire aigu (RAA), la source silencieuse de terribles affections
cardiaques, principalement chez les jeunes enfants et adolescents
des deux sexes.
LES
TRAUMATISMES PAR AGRESSION
La
table ronde sur les traumatismes par agressions, dont la majorité
est due à des armes blanches, verra la participation du journaliste
Amadou Mbaye Loum, le Pr. Seydina Issa Laye Sèye, chef du service
des traumatologies et de l’orthopédie de l’HALD, le Dr Souleymane
Sarr, médecin colonel du Groupement national des sapeurs pompiers,
spécialiste de la réanimation pré-hospitalière, de représentants
du procureur et du ministère de l’Intérieur. FARA DIAW
Lire
l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=15542&index__edition=9627
|