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Journées de la chirurgie : Besoins urgents en assistants et en nouvelles chaires - Le soleil - Sénégal - 06/07/02

Les 16èmes Journées annuelles de la chirurgie de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPO) de l’UCAD se sont ouvertes hier matin, à Dakar, sur le thème des urgences chirurgicales, avec comme sujet focal d’une table ronde, les traumatismes par agression. Le domaine des urgences chirurgicales, face à la nette progression, depuis quelques années, des traumatismes résultant d’agressions violentes, qui font donc grimper les sollicitations des services d’urgences hospitalières chirurgicales et médicales, nécessite des hommes qualifiés et en nombre suffisant, mais des structures équipées, une logistique et une bonne information du public. Hier matin, lors de l’ouverture présidée par le doyen de la FMPO, le Pr. Doudou Thiam, un problème crucial touchant une de ses composantes nécessaires à la pratique des urgences chirurgicales, voire de toutes spécialités chirurgicales, et qui a trait aux ressources humaines qualifiées, a été abordé d’emblée par le Pr. Mouhamadou Ndiaye, chef du département de chirurgie et des spécialités chirurgicales. Il a déploré un déficit de plus en plus prononcé en assistants au niveau des services, ce qui a un impact dans la bonne marche des activités de soins, d’enseignement, donc d’encadrement des étudiants et de recherche. Le Pr. Ndiaye, qui est également chef du service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, a aussi demandé “la création de nouvelles chaires pour se conformer à de nouveaux besoins de la formation et de la pratique médicale”. Il a relevé qu’il y a, à l’heure actuelle, plus de professeurs que d’assistants. Dans son allocution, le doyen de la Faculté, le Dr Doudou Thiam, a indiqué que cette requête de création de nouvelles chaires médicales et chirurgicales a été l’objet d’un dossier actuellement dans le circuit administratif entre le rectorat de l’université Cheikh Anta Diop et le ministère de l’Education.

PRIMAT AUX DÉPARTEMENTS

Tous les deux ont fait remarquer la nécessité, à l’avenir, pour les chefs de service, d’accorder le primat aux départements en ce qui concerne la gestion administrative des enseignements et des travaux de recherche. Les chefs de service avaient tendance à passer par-dessus leur tête, pour “travailler” directement avec les services du doyen. “Le chef de département est responsable de la pédagogie et de la recherche”, a clairement dit le Dr Thiam, qui a également rappelé que les professeurs sont d’abord des “universitaires” avant d’être des “hospitaliers”. Pour le doyen, ces journées sont des moments d’échanges qui servent à faire le point sur la pratique chirurgicale à travers l’animation pédagogique et scientifique. Le Pr. Ndiaye avait, auparavant, mis un accent particulier sur la réforme hospitalière, notamment les démarches lancées par le ministère de la Santé et de la Prévention pour une convention de partenariat entre ce département ministériel, qui assure la tutelle des hôpitaux, et la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Outre les problèmes de ressources humaines et ces “réglages de vis” à apporter dans la pyramide hiérarchique universitaire, on peut noter diverses autres contraintes auxquelles sont confrontés les praticiens de la chirurgie hospitalière, parmi lesquels, ceux des urgences chirurgicales sont les plus mal lotis. La majorité des conclusions des travaux sur la pratique hospitalière est constituée de recommandations sur l’insuffisance des personnels qualifiés et des équipements, des besoins criants en consommables. A lire aussi les études qui seront présentées au cours de ces journées, tout cela rend difficile la prise en charge des divers cas nécessitant une intervention chirurgicale urgente. La situation est plus criante voir désespérante dans l’intérieur du pays, notamment dans la prise en charge de polytraumatisés, ou d’autres formes d’urgences chirurgicales.

INSUFFISANCE EN PERSONNELS QUALIFIÉS

“La présence d’un personnel qualifié et une surveillance rigoureuse clinique rigoureuse permettent de diminuer la mortalité périopératoire, c’est-à-dire après l’opération chirurgicale”, indique une étude effectuée par les services de chirurgie des hôpitaux A. Le Dantec et Principal. Un éclairage est également posé sur les soins aux blessés de guerre, notamment en Casamance, qui ont besoin d’une prise en charge précoce, rapide et simple. Enfin, la clinique chirurgicale de l’HALD, notamment son service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, fait également le point sur la chirurgie cardiaque sur des cas de valvulopathies rhumatismales. En tout, 122 malades entre 11 et 23 ans ont été opérés entre avril 1996 et mai 2001, avec au bout du compte une morbidité précoce de 7% environ et une mortalité globale de 16%, avec une survie de cinq ans. L’étude pose toutefois le problème du coût, de l’autonomie et du suivi des opérés. Elle recommande aussi la création d’un centre de chirurgie cardiovasculaire, mais aussi la mise en œuvre d’une campagne de prévention du rhumatisme articulaire aigu (RAA), la source silencieuse de terribles affections cardiaques, principalement chez les jeunes enfants et adolescents des deux sexes.

LES TRAUMATISMES PAR AGRESSION

La table ronde sur les traumatismes par agressions, dont la majorité est due à des armes blanches, verra la participation du journaliste Amadou Mbaye Loum, le Pr. Seydina Issa Laye Sèye, chef du service des traumatologies et de l’orthopédie de l’HALD, le Dr Souleymane Sarr, médecin colonel du Groupement national des sapeurs pompiers, spécialiste de la réanimation pré-hospitalière, de représentants du procureur et du ministère de l’Intérieur. FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=15542&index__edition=9627

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