Les
revendications de fonds faciliter l’accès aux médicaments anti-rétroviraux
ont pris une grande place lors de la 14ème conférence mondiale sur
le sida à Barcelone, tenue du 7 au 12 juillet. Sur les 10 milliards
de dollars attendus pour alimenter le fonds mondial créé à cet effet,
seulement 2,8 milliards ont été versés. A la conférence de Barcelone,
la France a promis 150 millions d’euros à verser en trois ans et
les USA, 200 millions de dollars de plus. Mais le compte n’était
pas encore bon pour les activistes qui ont manifesté bruyamment.
Manifestations qui ont quelque peu noyé les succès scientifiques
de Barcelone. De maigres succès selon certains participants, mais
qui méritent d’être relevés.
Vaccins
: les raisons d’espérer
La
recherche d’un vaccin contre le virus du sida avance, même si elle
se heurte à trois obstacles. Le premier: le virus attaque directement
les globules blancs (ce n’est pas le cas pour la plupart des maladies
infectieuses). Le deuxième obstacle, c’est que le vaccin classique
utilise des virus ou des bactéries entiers mais tués ou inactifs.
Mais pour le sida, cette méthode s’avère dangereuse pour l’homme.
Et enfin la recherche d’un vaccin contre cette pandémie est une
œuvre difficile parce qu’il existe six sous-types (identifié) de
ce virus.
Toutefois, malgré ces obstacles, des raisons d’espérer existent.
Et chaque année selon l’Onusida, 400 à 500 millions de dollars sont
affectés à la recherche d’un vaccin contre le virus. Une recherche
dont la plus avancée en ce moment est celle menée par la société
Vax Gen. Qui avec ces candidats vaccins AIDSVAX B/B et AIDSVAX B/E
sont en essai de phase III sur l’homme, après des résultats très
encourageants sur les chimpanzés. Les candidats vaccin, de Vax Gen
ont pour propriété de pousser le système immunitaire à fabriquer
des anti-corps. Avec ce vaccin potentiel, le virus ne peut plus
s’arrimer à la cellule qu’il souhaite envahir. Trois essais sont
menés sur environ 8.000 volontaires dans trois continents. Et ces
candidats vaccins ne concernent que le VIH-1, le virus le plus répandu
et responsable de plus de mortalité.
L’espoir semble être permis pour 2003. Un nouveau médicament en
renfort : le T 20 La découverte d’un antiviral avec une approche
thérapeutique nouvelle a été faite à Barcelone sous les brouhaha
des revendications pour plus d’argent dans le fonds mondial. Le
T20 qui devra être disponible dans les prochains mois en Europe
et aux USA, empêche le VIH d’envahir les cellules de l’organisme.
Alors que tous les anti-retroviraux déjà disponibles agissent contre
le virus quand il est déjà présent dans les cellules du système
immunitaire. Ils empêchent le VIH de se multiplier que le T20 bloque
son entrée dans les cellules CD4. Le T20 ou enfuvirtide a été essayé
sur les patients déjà lourdement traités ou devenus résistants aux
traitements disponibles. Il est considéré par les experts comme
le médicament “ le plus complexe produit jusqu’ici par l’industrie
pharmaceutique ”. Mais cette nouvelle voie présentée comme un “
quasi-miracle ” sera encore inaccessible aux malades du Sud. Raison
? Plus de 10.000 dollars par patient.
Metrafaids, une combinaison de cinq plantes africaines contre
le sida.
La
médecine traditionnelle africaine était au rendez-vous de Barcelone
avec Metrafaids. Une combinaison de cinq plantes médicinales africaines
mise au point par le docteur Erick Godossou, gynécologue obstétricien
et psychiatre d’origine béninoise exerçant au Sénégal. Godossou
est le président de l’Association pour la promotion des médecines
traditionnelles (PROMETRA) basée à Fatickan (Sénégal) et ayant des
antennes dans 12 pays d’Afrique. A l’issue d’essais conduits de
1999 à 2000, le Metrafaids, selon son promoteur, fait baisser la
charge virale (taux de virus dans le sang) et améliore le taux de
cellule CD4. Metrafaids a satisfait également au traitement des
affections opportunistes et leurs symptômes liés aux dermatoses
et à la perte de poids. Et pendant les trois ans qu’ont duré les
essais, aucun effet secondaire n’a été signalé. Metrafaids a le
soutien de la fondation Ford et ses études ont été conduites sous
la présidence de professeurs de médecine dont le docteur Angaté
de Côte d’Ivoire. Les essais ont porté sur 62 patients. En fin de
traitement, plus de la moitié, soit 54%, ont vu une baisse de la
charge virale. 71% ont observé une croissance du taux de CD4. Metrafaids
n’est pas encore commercialisé. Pour le docteur Godossou, c’est
le médicament du sida africain, vu que les anti-retroviraux (ARV)
sont inaccessibles aux Africains. B. ZEGUELA envoyée spéciale
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=12210
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