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14ème Conférence sur le Sida : Peu d’argent obtenu, et de maigres succès scientifiques - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 16/07/02

Les revendications de fonds faciliter l’accès aux médicaments anti-rétroviraux ont pris une grande place lors de la 14ème conférence mondiale sur le sida à Barcelone, tenue du 7 au 12 juillet. Sur les 10 milliards de dollars attendus pour alimenter le fonds mondial créé à cet effet, seulement 2,8 milliards ont été versés. A la conférence de Barcelone, la France a promis 150 millions d’euros à verser en trois ans et les USA, 200 millions de dollars de plus. Mais le compte n’était pas encore bon pour les activistes qui ont manifesté bruyamment. Manifestations qui ont quelque peu noyé les succès scientifiques de Barcelone. De maigres succès selon certains participants, mais qui méritent d’être relevés.

Vaccins : les raisons d’espérer

La recherche d’un vaccin contre le virus du sida avance, même si elle se heurte à trois obstacles. Le premier: le virus attaque directement les globules blancs (ce n’est pas le cas pour la plupart des maladies infectieuses). Le deuxième obstacle, c’est que le vaccin classique utilise des virus ou des bactéries entiers mais tués ou inactifs. Mais pour le sida, cette méthode s’avère dangereuse pour l’homme. Et enfin la recherche d’un vaccin contre cette pandémie est une œuvre difficile parce qu’il existe six sous-types (identifié) de ce virus.
Toutefois, malgré ces obstacles, des raisons d’espérer existent. Et chaque année selon l’Onusida, 400 à 500 millions de dollars sont affectés à la recherche d’un vaccin contre le virus. Une recherche dont la plus avancée en ce moment est celle menée par la société Vax Gen. Qui avec ces candidats vaccins AIDSVAX B/B et AIDSVAX B/E sont en essai de phase III sur l’homme, après des résultats très encourageants sur les chimpanzés. Les candidats vaccin, de Vax Gen ont pour propriété de pousser le système immunitaire à fabriquer des anti-corps. Avec ce vaccin potentiel, le virus ne peut plus s’arrimer à la cellule qu’il souhaite envahir. Trois essais sont menés sur environ 8.000 volontaires dans trois continents. Et ces candidats vaccins ne concernent que le VIH-1, le virus le plus répandu et responsable de plus de mortalité.
L’espoir semble être permis pour 2003. Un nouveau médicament en renfort : le T 20 La découverte d’un antiviral avec une approche thérapeutique nouvelle a été faite à Barcelone sous les brouhaha des revendications pour plus d’argent dans le fonds mondial. Le T20 qui devra être disponible dans les prochains mois en Europe et aux USA, empêche le VIH d’envahir les cellules de l’organisme. Alors que tous les anti-retroviraux déjà disponibles agissent contre le virus quand il est déjà présent dans les cellules du système immunitaire. Ils empêchent le VIH de se multiplier que le T20 bloque son entrée dans les cellules CD4. Le T20 ou enfuvirtide a été essayé sur les patients déjà lourdement traités ou devenus résistants aux traitements disponibles. Il est considéré par les experts comme le médicament “ le plus complexe produit jusqu’ici par l’industrie pharmaceutique ”. Mais cette nouvelle voie présentée comme un “ quasi-miracle ” sera encore inaccessible aux malades du Sud. Raison ? Plus de 10.000 dollars par patient.

Metrafaids, une combinaison de cinq plantes africaines contre le sida.

La médecine traditionnelle africaine était au rendez-vous de Barcelone avec Metrafaids. Une combinaison de cinq plantes médicinales africaines mise au point par le docteur Erick Godossou, gynécologue obstétricien et psychiatre d’origine béninoise exerçant au Sénégal. Godossou est le président de l’Association pour la promotion des médecines traditionnelles (PROMETRA) basée à Fatickan (Sénégal) et ayant des antennes dans 12 pays d’Afrique. A l’issue d’essais conduits de 1999 à 2000, le Metrafaids, selon son promoteur, fait baisser la charge virale (taux de virus dans le sang) et améliore le taux de cellule CD4. Metrafaids a satisfait également au traitement des affections opportunistes et leurs symptômes liés aux dermatoses et à la perte de poids. Et pendant les trois ans qu’ont duré les essais, aucun effet secondaire n’a été signalé. Metrafaids a le soutien de la fondation Ford et ses études ont été conduites sous la présidence de professeurs de médecine dont le docteur Angaté de Côte d’Ivoire. Les essais ont porté sur 62 patients. En fin de traitement, plus de la moitié, soit 54%, ont vu une baisse de la charge virale. 71% ont observé une croissance du taux de CD4. Metrafaids n’est pas encore commercialisé. Pour le docteur Godossou, c’est le médicament du sida africain, vu que les anti-retroviraux (ARV) sont inaccessibles aux Africains. B. ZEGUELA envoyée spéciale

Lire l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=12210

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