Le
gouvernement du Sénégal a décidé de donner un vigoureux coup de
fouet au programme élargi de vaccination (PEV) afin de retrouver
un taux de 80 % de couverture vaccinale ou plus pour les différents
antigènes dans les prochaines cinq années. Le plan national de relance
du PEV va concerner une cible de 418.091 enfants par an. Le ministre
de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa Marie Coll Seck, l’a
annoncé, vendredi dernier, au cours d’une conférence de presse qui
avait pour sujet principal la présentation de la deuxième réunion
des partenaires du GAVI (*) ou Alliance Mondiale pour les Vaccins
et la Vaccination, prévue à Dakar les 20, 21 et 22 novembre prochains.
Près
de 400 participants de plus de 74 pays et organismes internationaux
seront à Dakar pour asseoir les bases opérationnelles de cette dynamique
planétaire en faveur de la santé des enfants. Plus d’une soixantaine
de pays à travers le monde ont soumis des dossiers de financement,
sur cinq ans, de leurs programmes de vaccination au GAVI qui doit
tenir, du 20 au 22 novembre prochain, sa deuxième réunion des partenaires
à Dakar. Parmi ces demandeurs, se trouvent 35 pays d’Afrique noire
subsaharienne dont le Sénégal.
En Europe, on y compte l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine, mais
aussi des Etats de l’ancienne Union Soviétique (le Turkménistan,
l’Ouzbékistan, l’Arménie, le Tadjikistan, la Géorgie et la Moldavie.
On y dénombre aussi, en ce qui concerne l’Asie, la Chine, la République
démocratique de Corée, le Vietnam, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan,
le Sri Lanka, le Bhutan, le Népal, l’Indonésie, la Kirghizie, le
Laos. Ainsi, plus de 900 millions de dollars US (soit 675 milliards
de FCFA), sont prévus sur cinq ans, pour une population de 86.806.957
enfants qui naîtront chaque année dans ces 60 pays, dans le fonds
mondial pour la vaccination que le GAVI, dans lequel contribuent
des organismes internationaux (UNICEF, Banque mondiale, OMS, PNUD,
etc.), des entreprises privées, principalement du secteur pharmaceutique,
et des fondations dont celle de “Bill & Mélinda Gates” et des Nations
Unies. Nombre des pays solliciteurs ont des difficultés à gérer
la santé de leurs enfants pour diverses raisons, notamment d’instabilité
politique, de pauvreté et les conflits armés persistants.
En
ce qui concerne le Sénégal, qui s’est doté d’un plan national de
relance du PEV, la vaccination va concerner une cible de 418.091
enfants par an et sa requête auprès du GAVI s’élève à 4,9 millions
de dollars, dont 3,9 millions de dollars pour les vaccins du PEV
et la logistique. Le reste, 949.000 dollars seront affectés à la
sécurité de la vaccination. Cet appui, qui s’ajoute à d’autres déjà
sollicités par le Sénégal, trouve son importance dans le fait que
la couverture vaccinale des enfants de 0 à 5 ans avait considérablement
baissé malgré la mise en œuvre du programme de développement intégré
de la Santé (PDIS). Le taux a tellement baissé au fil de ces dernières
années qu’il est à 52 %. Ce chiffre veut dire que seul un enfant
sur deux est vacciné…
Selon
le médecin colonel Cheikh Fall, directeur de la Prévention, “les
autorités sanitaires ont œuvré, ces derniers mois, pour remettre
en état les rouages du PEV, et le plan va permettre de remonter
la pente très rapidement. Nous avons fait des évaluations dans tous
les districts sanitaires et tous les problèmes ont été identifiés
pour que l’on puisse, progressivement, disposer d’un système apte
à vacciner tous les enfants, en tout cas dans leur très grande majorité.
“D’ailleurs, a poursuivi le médecin, nous avons imaginé la mise
en place d’équipes mobiles pour renforcer là où les données recueillies
périodiquement montrent qu’il y a dans tel ou tel endroit de l’intérieur
du pays des enfants non encore vaccinés”. Le ministre a expliqué
également qu’en plus de son budget annuel affecté à la vaccination,
le Sénégal a reçu des concours d’organismes et de pays amis comme
le Japon, notamment dans la logistique pour la chaîne de froid,
la supervision du programme et la mobilité des équipes de vaccinateurs
qui devront aller au fond des villages et aussi dans tous les quartiers
des villes, pour vacciner tous les enfants. Outre le Sénégal, des
pays riverains comme la Gambie, la Guinée et le Mali sont dans la
liste du fonds du GAVI. FARA DIAW
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=15815&index__edition=9634
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