Le
secrétaire exécutif du conseil d’administration du “Global Alliance
for Vaccine and Immunization” (GAVI) ou Alliance mondiale pour les
Vaccins et la Vaccination, le Dr Toré Godal, était hier en face
de la presse, avec le ministre de la Santé et de la Prévention,
le Pr. Awa Marie Coll Seck, pour présenter les attentes stratégiques
de la deuxième réunion prévue du 20 au 22 novembre prochain à Dakar,
des partenaires de cette alliance “planétaire” en faveur d’une relance
durable de la vaccination dans le monde, notamment dans les pays
pauvres. A
cette occasion, le Pr Awa Marie Coll a réaffirmé la volonté du gouvernement
sénégalais de relancer le programme élargi de vaccination et de
porter la couverture vaccinale à 80 % d’ici cinq ans contre 52 %
actuellement.
Pour
le Pr. Awa Marie Coll Seck et le secrétaire exécutif du CA du GAVI,
“l’importance de cette alliance réside dans le seul fait que la
vaccination est une des interventions médicales les plus efficaces
et économiques, accessibles à l’homme”. “C’est un investissement
que tous les pays doivent faire, car il permet de protéger les générations
successives d’enfants de terribles maladies, qui continuent de faire
des ravages dans de nombreux coins du monde, surtout dans les pays
en voie de développement”, a dit le Dr Godal, un spécialiste de
la santé publique de grande renommée.
Ainsi, 902 millions de dollars US sont sollicités sur cinq ans dans
le fonds mondial que devra piloter le GAVI. Le dossier du Sénégal
demande un financement global de 3,9 millions de dollars, dont 949.000
dollars affectés à la logistique de la sécurisation de la vaccination.
C’est ainsi que le GAVI prévoit le financement de seringues autobloquantes,
non réutilisables.
Les enfants d’Afrique subsaharienne risquent de mourir, dans une
proportion de un sur dix, avant leur premier anniversaire et, dans
une proportion de un sur cinq, avant d'avoir atteint l'âge de cinq
ans. En d’autres termes, toutes les études et statistiques réunies
ces deux dernières décennies ont conclu, dans la quasi-totalité
de leurs recommandations, que les deux éléments clés de la santé
des enfants sont : la protection contre les maladies évitables et
une alimentation saine. Et la vaccination occupe une place charnière
dans la protection de leur santé. Le Dr Godal a rappelé “que beaucoup
d’efforts ont été faits durant ces deux dernières décennies en matière
de réduction de la mortalité et de la morbidité infantile, mais
que l’on assiste maintenant, et ce depuis le milieu des années 90,
à un déclin progressif des acquis engrangés, ce qui est, à regarder
de près, un risque sérieux pour la santé du monde”.
Dans
les années 1980, la mortalité infantile a chuté de plus de 5 % par
année, de sorte qu'en une seule génération, le taux a diminué de
moitié, ce qui représente un progrès remarquable. Toutefois, les
maladies évitables et la malnutrition fauchent, aujourd'hui encore,
11 millions d'enfants chaque année. Durant les cinq prochaines années,
le GAVI apportera également aux programmes élargis de vaccination
(PEV) de 60 pays pauvres un autre concours pour leurs permettre
d’intégrer de nouveaux vaccins contre certaines infections respiratoires,
les hépatites, les méningites et, peut-être un jour (que l’on espère
proche), le VIH/SIDA dans leur PEV de routine.
M.
Godal et le Pr. Awa Marie Coll Seck ont révélé les stratégies prévues
pour permettre aux pays bénéficiaires de se doter en logistiques
et en vaccins, d’où l’importance de la réunion prochaine de Dakar,
pour savoir où l’on doit aller, efficacement, de façon rationnelle
et avec des mécanismes de suivi acceptés et bien compris par tous.
Le ministre de la Santé a, pour sa part, souligné que le Sénégal
s’est déjà doté d’un plan de relance de la vaccination qui a régressé
durant ces dernières années pour atteindre un taux général de couverture
vaccinale de 52 % pour les sept antigènes du PEV.
L’appui
du GAVI devrait donc amener le Sénégal à retrouver les taux de 80
% à terme. Le ministre a souligné que des partenaires comme l’UNICEF,
le Japon, l’OMS et tant d’autres ont déjà contribué pour remettre
à flot la chaîne de froid, raviver la technicité, voire les rouages
des équipes de vaccination et de mobilisation sociale qui avaient
permis, il y a peu d’années, au Sénégal d’atteindre des taux de
couverture de 80 %. Le Pr. Coll Seck, qui a rappelé que le PEV sert
à prémunir les enfants contre sept maladies dont la tuberculose,
la diphtérie, la rougeole, la coqueluche, le tétanos, a également
signalé l’importance de certaines stratégies qui ont eu à faire
leur preuve comme le parrainage d’enfants par des élèves. Elle a
aussi signalé que le plan national, en voie de finalisation totale,
appelle, dans son volet de communication et mobilisation sociale,
la mise à contribution pleine et entière des organisations de femmes,
des familles, des ministères, des associations de jeunes, des médiats,
des groupements religieux, les partis politiques, les syndicats,
les leaders coutumiers et de toutes les confessions religieuses,
dans cette campagne de relance de la vaccination. FARA DIAW
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