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Une alliance mondiale pour la vaccination : La couverture vaccinale devra passer de 52 % à 80 % d’ici cinq ans - Le soleil - Sénégal - 13/07/02

Le secrétaire exécutif du conseil d’administration du “Global Alliance for Vaccine and Immunization” (GAVI) ou Alliance mondiale pour les Vaccins et la Vaccination, le Dr Toré Godal, était hier en face de la presse, avec le ministre de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa Marie Coll Seck, pour présenter les attentes stratégiques de la deuxième réunion prévue du 20 au 22 novembre prochain à Dakar, des partenaires de cette alliance “planétaire” en faveur d’une relance durable de la vaccination dans le monde, notamment dans les pays pauvres. A cette occasion, le Pr Awa Marie Coll a réaffirmé la volonté du gouvernement sénégalais de relancer le programme élargi de vaccination et de porter la couverture vaccinale à 80 % d’ici cinq ans contre 52 % actuellement.

Pour le Pr. Awa Marie Coll Seck et le secrétaire exécutif du CA du GAVI, “l’importance de cette alliance réside dans le seul fait que la vaccination est une des interventions médicales les plus efficaces et économiques, accessibles à l’homme”. “C’est un investissement que tous les pays doivent faire, car il permet de protéger les générations successives d’enfants de terribles maladies, qui continuent de faire des ravages dans de nombreux coins du monde, surtout dans les pays en voie de développement”, a dit le Dr Godal, un spécialiste de la santé publique de grande renommée.
Ainsi, 902 millions de dollars US sont sollicités sur cinq ans dans le fonds mondial que devra piloter le GAVI. Le dossier du Sénégal demande un financement global de 3,9 millions de dollars, dont 949.000 dollars affectés à la logistique de la sécurisation de la vaccination. C’est ainsi que le GAVI prévoit le financement de seringues autobloquantes, non réutilisables.

Les enfants d’Afrique subsaharienne risquent de mourir, dans une proportion de un sur dix, avant leur premier anniversaire et, dans une proportion de un sur cinq, avant d'avoir atteint l'âge de cinq ans. En d’autres termes, toutes les études et statistiques réunies ces deux dernières décennies ont conclu, dans la quasi-totalité de leurs recommandations, que les deux éléments clés de la santé des enfants sont : la protection contre les maladies évitables et une alimentation saine. Et la vaccination occupe une place charnière dans la protection de leur santé. Le Dr Godal a rappelé “que beaucoup d’efforts ont été faits durant ces deux dernières décennies en matière de réduction de la mortalité et de la morbidité infantile, mais que l’on assiste maintenant, et ce depuis le milieu des années 90, à un déclin progressif des acquis engrangés, ce qui est, à regarder de près, un risque sérieux pour la santé du monde”.

Dans les années 1980, la mortalité infantile a chuté de plus de 5 % par année, de sorte qu'en une seule génération, le taux a diminué de moitié, ce qui représente un progrès remarquable. Toutefois, les maladies évitables et la malnutrition fauchent, aujourd'hui encore, 11 millions d'enfants chaque année. Durant les cinq prochaines années, le GAVI apportera également aux programmes élargis de vaccination (PEV) de 60 pays pauvres un autre concours pour leurs permettre d’intégrer de nouveaux vaccins contre certaines infections respiratoires, les hépatites, les méningites et, peut-être un jour (que l’on espère proche), le VIH/SIDA dans leur PEV de routine.

M. Godal et le Pr. Awa Marie Coll Seck ont révélé les stratégies prévues pour permettre aux pays bénéficiaires de se doter en logistiques et en vaccins, d’où l’importance de la réunion prochaine de Dakar, pour savoir où l’on doit aller, efficacement, de façon rationnelle et avec des mécanismes de suivi acceptés et bien compris par tous. Le ministre de la Santé a, pour sa part, souligné que le Sénégal s’est déjà doté d’un plan de relance de la vaccination qui a régressé durant ces dernières années pour atteindre un taux général de couverture vaccinale de 52 % pour les sept antigènes du PEV.

L’appui du GAVI devrait donc amener le Sénégal à retrouver les taux de 80 % à terme. Le ministre a souligné que des partenaires comme l’UNICEF, le Japon, l’OMS et tant d’autres ont déjà contribué pour remettre à flot la chaîne de froid, raviver la technicité, voire les rouages des équipes de vaccination et de mobilisation sociale qui avaient permis, il y a peu d’années, au Sénégal d’atteindre des taux de couverture de 80 %. Le Pr. Coll Seck, qui a rappelé que le PEV sert à prémunir les enfants contre sept maladies dont la tuberculose, la diphtérie, la rougeole, la coqueluche, le tétanos, a également signalé l’importance de certaines stratégies qui ont eu à faire leur preuve comme le parrainage d’enfants par des élèves. Elle a aussi signalé que le plan national, en voie de finalisation totale, appelle, dans son volet de communication et mobilisation sociale, la mise à contribution pleine et entière des organisations de femmes, des familles, des ministères, des associations de jeunes, des médiats, des groupements religieux, les partis politiques, les syndicats, les leaders coutumiers et de toutes les confessions religieuses, dans cette campagne de relance de la vaccination. FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=15782&index__edition=9633

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