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MEDECINE D'URGENCE : Samu Gabon vers sa phase définitive - Internetgabon - Gabon - 12/07/02

Un rêve est en train de s'incarner. Le Gabon rejoint progressivement le cercle très restreint de la médecine d'urgence tropicale sur le continent. Le SAMU (Service d'aide médicale d'urgence) de Libreville en phase expérimentale depuis octobre dernier rejoint déjà le réseau des SAMU en Afrique sub-saharienne implanté d'abord au Sénégal et en Côte d'Ivoire puis a Maurice, à Madagascar, au Bénin et au Nigeria. Soutenu par la France, le projet Samu Gabon vient de faire l'objet de la signature d'un protocole de financement entre le ministre de la Santé publique Faustin Boukoubi et l'ambassadeur de France au Gabon, Philippe Selz.

Il s'agit pour l'essentiel d'assurer au Samu Gabon les moyens logistiques et humains en vue de couvrir l'ensemble des besoins d'interventions médicalisées sur la voie publique dans la zone de Libreville, ainsi que les transferts inter-hospitaliers sur la capitale et en provenance dé l'intérieur du pays, dans le cadre d'un fonctionnement permanent et largement ouvert au public. C'est un fait aujourd'hui au Gabon, comme un peu partout en Afrique, l'urgence médicale est une préoccupation constante, du fait notamment du retard observé lors de la consultation des patients, mais également de état incertain a la fois des infrastructures routières et sanitaires.

Dans ce cadre la couverture sanitaire du Samu devrait prioritairement bénéficier aux personnes enclavées et démunies comme a tenu à le souligner Philippe Selz : "Le Samu est avant tout au service des populations les plus démunies, les plus fragiles, qui sont les premières victimes des sinistres. Ce projet s'intègre donc parfaitement dans une dynamique de lutte contre la pauvreté et c'est à ce titre que la France entend le soutenir". Les différentes parties ont convenu de ce que l'aboutissement de ce projet passe nécessairement par l'accomplissement de trois objectifs essentiels. Il s'agit en premier lieu de l'étape de l'autonomisation du Samu Gabon marquant ainsi le passage de la phase pilote à la phase définitive du projet.

STATISTIQUES

Sur le plan institutionnel et financier, cette étape se traduit par l'adoption d'un statut prévoyant l'autonomie financière et la mise en ouvre d'un budget de fonctionnement différent de celui du Centre hospitalier de Libreville (CHL) qui a accueilli le projet dans sa phase expérimentale. Du point de vue matériel et opérationnel, l'autonomisation du Samu Libreville signifie aussi l'organisation du service dans des locaux fonctionnels séparés de ceux de la réanimation du CHL et disposant d'un réseau radio propre. Il s'agit aussi à moyen terme que le Samu soit en interface directe avec le grand public, à travers un numéro de téléphone spécifique. En second lieu il est question d'assurer le fonctionnement permanent de ce a mu, c'est-à-dire 24h/24 et sept jours sur sept.

Cela suppose bien évidemment une dotation suffisante en matériels techniques, consommables ut des moyens humains conséquents. Et il a été relevé la nécessité d'une formation intégrale du personnel qui doit nécessairement passer par la mise à niveau de équipes dans l'ensemble des disciplines que couvre un service d'aide médicale d'urgence ( conduite d'ambulance, brancardage et techniques de secourisme, accueil téléphonique, médecine d'urgence...) Les statistiques établies par les différents services du CHL sont suffisamment éloquentes pour justifier la nécessité d'un réseau Samu au Gabon. Elles illustrent parfaitement l'importance d'une meilleure prise en charge en amont des victimes des différents accidents.

A Libreville uniquement les urgences du CHL traitent environ 15000 patients par an, ce qui représente une moyenne de 40 interventions par jour. Mieux encore, un tiers de ces patients présentent des traumatismes importants qui justifieraient pleinement intervention du moyen médicalisé d'urgence sur le terrain, soit environ 12 sorties d'ambulance potentielles par jour. Comme l'a relevé le diplomate français, la participation de la France à hauteur de 60 millions de francs CFA ne doit naturellement pas dissimuler l'effort du Gabon qui devra être à la base de la réussite future de ce projet salvateur. La synergie qui s'est déployée au-delà du seul personnel médical avec apport remarquable des pompiers et la Croix- Rouge gabonaise à la phase pilote du projet a été vivement saluée par la partie française. Il reste maintenant le démarrage effectif du projet définitif du Samu Libreville avec le même engouement en vue de soulager une population souvent confrontée à la détresse et à l'urgence. Source : Journal l'Union du 12/07/2002

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_12072002h.htm

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