Un
rêve est en train de s'incarner. Le Gabon rejoint progressivement
le cercle très restreint de la médecine d'urgence tropicale sur
le continent. Le SAMU (Service d'aide médicale d'urgence) de Libreville
en phase expérimentale depuis octobre dernier rejoint déjà le réseau
des SAMU en Afrique sub-saharienne implanté d'abord au Sénégal et
en Côte d'Ivoire puis a Maurice, à Madagascar, au Bénin et au Nigeria.
Soutenu par la France, le projet Samu Gabon vient de faire l'objet
de la signature d'un protocole de financement entre le ministre
de la Santé publique Faustin Boukoubi et l'ambassadeur de France
au Gabon, Philippe Selz.
Il
s'agit pour l'essentiel d'assurer au Samu Gabon les moyens logistiques
et humains en vue de couvrir l'ensemble des besoins d'interventions
médicalisées sur la voie publique dans la zone de Libreville, ainsi
que les transferts inter-hospitaliers sur la capitale et en provenance
dé l'intérieur du pays, dans le cadre d'un fonctionnement permanent
et largement ouvert au public. C'est un fait aujourd'hui au Gabon,
comme un peu partout en Afrique, l'urgence médicale est une préoccupation
constante, du fait notamment du retard observé lors de la consultation
des patients, mais également de état incertain a la fois des infrastructures
routières et sanitaires.
Dans
ce cadre la couverture sanitaire du Samu devrait prioritairement
bénéficier aux personnes enclavées et démunies comme a tenu à le
souligner Philippe Selz : "Le Samu est avant tout au service des
populations les plus démunies, les plus fragiles, qui sont les premières
victimes des sinistres. Ce projet s'intègre donc parfaitement dans
une dynamique de lutte contre la pauvreté et c'est à ce titre que
la France entend le soutenir". Les différentes parties ont convenu
de ce que l'aboutissement de ce projet passe nécessairement par
l'accomplissement de trois objectifs essentiels. Il s'agit en premier
lieu de l'étape de l'autonomisation du Samu Gabon marquant ainsi
le passage de la phase pilote à la phase définitive du projet.
STATISTIQUES
Sur
le plan institutionnel et financier, cette étape se traduit par
l'adoption d'un statut prévoyant l'autonomie financière et la mise
en ouvre d'un budget de fonctionnement différent de celui du Centre
hospitalier de Libreville (CHL) qui a accueilli le projet dans sa
phase expérimentale. Du point de vue matériel et opérationnel, l'autonomisation
du Samu Libreville signifie aussi l'organisation du service dans
des locaux fonctionnels séparés de ceux de la réanimation du CHL
et disposant d'un réseau radio propre. Il s'agit aussi à moyen terme
que le Samu soit en interface directe avec le grand public, à travers
un numéro de téléphone spécifique. En second lieu il est question
d'assurer le fonctionnement permanent de ce a mu, c'est-à-dire 24h/24
et sept jours sur sept.
Cela
suppose bien évidemment une dotation suffisante en matériels techniques,
consommables ut des moyens humains conséquents. Et il a été relevé
la nécessité d'une formation intégrale du personnel qui doit nécessairement
passer par la mise à niveau de équipes dans l'ensemble des disciplines
que couvre un service d'aide médicale d'urgence ( conduite d'ambulance,
brancardage et techniques de secourisme, accueil téléphonique, médecine
d'urgence...) Les statistiques établies par les différents services
du CHL sont suffisamment éloquentes pour justifier la nécessité
d'un réseau Samu au Gabon. Elles illustrent parfaitement l'importance
d'une meilleure prise en charge en amont des victimes des différents
accidents.
A Libreville uniquement les urgences du CHL traitent environ 15000
patients par an, ce qui représente une moyenne de 40 interventions
par jour. Mieux encore, un tiers de ces patients présentent des
traumatismes importants qui justifieraient pleinement intervention
du moyen médicalisé d'urgence sur le terrain, soit environ 12 sorties
d'ambulance potentielles par jour. Comme l'a relevé le diplomate
français, la participation de la France à hauteur de 60 millions
de francs CFA ne doit naturellement pas dissimuler l'effort du Gabon
qui devra être à la base de la réussite future de ce projet salvateur.
La synergie qui s'est déployée au-delà du seul personnel médical
avec apport remarquable des pompiers et la Croix- Rouge gabonaise
à la phase pilote du projet a été vivement saluée par la partie
française. Il reste maintenant le démarrage effectif du projet définitif
du Samu Libreville avec le même engouement en vue de soulager une
population souvent confrontée à la détresse et à l'urgence. Source
: Journal l'Union du 12/07/2002
Lire
l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_12072002h.htm
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