Koupéla,
capitale du Kourittenga a abrité le 12 juillet dernier, la cérémonie
de lancement de l'initiative "Faire reculer le paludisme au Burkina
Faso''. C'était en présence des plus hautes autorités de notre pays
dont le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale.
Si d'aucuns avaient pensé au regard du battage médiatique et des
moyens mis en œuvre pour le combattre que le Sida était la "maladie''
la plus "ravageuse'' au Burkina, cette cérémonie est venue nous
le rappeler.
Au
Burkina, le paludisme est toujours la maladie qui tue le plus. Les
divers intervenants du représentant de l'OMS au Premier ministre
en passant par le haut-commissaire du Kourittenga se sont chargés
de nous le rappeler. M. Hacen, représentant de l'OMS a, en effet
souligné que " si tous les pays de notre région d'Afrique au sud
du Sahara font face à des problèmes et à des défis sanitaires particulièrement
nombreux et ardus... force est de constater que dans ce panorama,
le paludisme occupe une place à part''.
C'est
la maladie la plus fréquente, celle qui n'épargne personne, tue
les jeunes enfants, frappe les adultes et empêche les travailleurs,
notamment les paysans d'aller au champ. Les pays d'Afrique paient
le plus lourd tribut à la maladie (40 % de la population est menacée
et 90 % des décès dus au paludisme, soit un million par an. Face
à ce constat alarmant, les chefs d'Etat des pays membres de l'OUA
ont adopté en 1997, une déclaration "exhortant les Etats-membres
à intensifier la lutte contre les paludisme''. En réponse le bureau
régional de l'OMS pour l'Afrique a aussitôt lancé le programme de
lutte accéléré contre le paludisme. Approuvée par les chefs d'Etat
lors d'un sommet spécial à Abuja, en avril 2000, l'initiative vise
à réduire de 50 % le nombre de cas et le nombre de décès dus au
paludisme d'ici à 2010 et à faire en sorte que le paludisme ne soit
plus un problème majeur de santé publique, ni un obstacle au développement
à l'horizon 2030.
C'est en cela, a affirmé le Premier ministre lors de son allocution
que le Burkina y adhère, car "faire reculer le paludisme'' rentre
en droite ligne du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.
Pour ce faire, "le Burkina a adopté un plan stratégique de lutte
contre le paludisme (courant 2002-2005) d'un coût global de 7 milliards''.
Et d'ajouter que "le droit à la santé exige la solidarité de toute
la communauté internationale''. Le Premier ministre interpelle celle-ci
à aider le Burkina dans ses efforts. Bien sûr, le paludisme concerne
les pauvres et les grandes firmes pharmaceutiques font prévaloir
l'économique au détriment du social. Le Premier ministre a néanmoins
fait appel à leur "fibre humanitaire'' tout en précisant "la nécessité
pour l'Etat de jouer son rôle régalien de protection et d'aide aux
populations.'' Le gouvernement s'y attelle afin que le paludisme
ne contribue plus à freiner et à contrarier nos efforts de développement.
La volonté politique existe. Les bonnes prédispositions, d'esprit
de l'ensemble de la communauté aussi. L'espoir est donc permis.
Boubakar SY
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l'article original : www.sidwaya.bf/sid16_07_02_/société_2.htm
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