AMI
- 27 Août 2001
MAURITANIE : Le nombre de cas de poliomyelite a diminué
de 99% dans le monde et 350 partenaires se sont engagés à faire
disparaître l’endémie d’ici 2005.
Les travaux d’une réunion, sur le renforcement de la vigilance des
points focaux sur la surveillance intégrée des paralysies flasques
aiguës (PFA) et d’autres maladies, on débuté hier, dimanche à Nouakchott.
Cette rencontre, qui durera trois jours, regroupe les représentants
des wilaya.
Son objectif porte sur la discussion des données de surveillance
du pays pour l’année 2001, les indicateurs de performance de surveillance
et les débats sur l’expérience de l’utilisation sur le terrain des
nouveaux outils de surveillance.
La
réunion constitue également une occasion pour les participants de
donner leurs points de vue et leurs remarques sur l’utilisation
de nouveaux outils de surveillance et leur vulgarisation.
Parmi les thèmes discutés au cours de la réunion, l’éradication
de la poliomyélite, le contrôle de la rougeole et la présentation
des résultats du ratissage de vaccination.
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Cette
rencontre est organisée par la Direction de la Protection Sanitaire
avec l’appui technique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
Selon les derniers résultats et faits marquants concernant l’éradication
de la poliomyélite, à la fin de l’an 2000, il n’y avait plus que
20 pays d’endémie contre 125 en 1988, quand l’initiative a été lancée.
Ceci correspond bien à la cible que l’on s’était fixée dans le plan
stratégique d’éradication mondiale de la poliomyélite 2001-2005.
Le taux de transmission dans la plupart des 20 pays endémiques est
peu élevé.
Cependant, 10 pays sont prioritaires du point de vue mondial, dont
cinq pays “réservoirs” de poliovirus : l’Inde, le Nigeria, le Pakistan,
le Bangladesh et l’Ethiopie.
En
l’an 2000, seuls 3500 cas de poliomyélite ont été signalés, ce qui
représente un recul de 99% par rapport au nombre de cas notifiés
dans le monde depuis le lancement de l’initiative mondiale pour
l’éradication de la poliomyélite en 1988. Ainsi, grâce à l’accélération
des activités vaccinales préconisées par l’Assemblée Mondiale de
la Santé, des progrès importants ont été réalisés entre 1999 et
2000.
Le nombre de cas notifiés a diminué de moitié pendant cette période,
passant de 7.141 à moins de 3500.
D’autre part, les pays d’endémie sont passés de 30 à 20, et toutes
les régions ont réalisé un taux de surveillance de la PFA supérieur
à 1.
Durant la seule année 1999-2000, l’Inde a vu une réduction sans
précèdent (75 %).
En plus, 550 millions d’enfants (près de d’1/10 de la population
mondiale) ont reçu des doses de vaccin anti poliomyélite buccal
(VPO) en 2000 grâce à l’accélération des activités de vaccination
dans 82 pays.
Tous les pays endémiques ont augmenté les séries de journées nationales
de vaccination (JNV) et entrepris une vaccination porte à porte
en vue d’atteindre tous les enfants.
De ce point de vue, plus de 240.000 décès d’enfants ont été évités
grâce à l’administration de vitamine A à l’occasion des journées
nationales de vaccination contre la poliomyélite qui se sont déroulées
dans plus de 50 pays.
Par ailleurs, 17 pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale
ont synchronisé leurs JNV et vacciné 76 millions d’enfants dont
deux millions qui n’ont jamais encore été vaccinés.
Ces deux séries de JNV coordonnées représentent la plus grande initiative
de santé publique jamais entreprise dans la région.
Pour
pouvoir à éradiquer la poliomyélite, il faudrait garantir l’accès
au vaccin à tous les enfants, notamment ceux qui vivent dans des
pays en proie à des conflits, combler le déficit financier de 400
millions de dollars US et maintenir l’engagement politique face
à une maladie en passe de disparaître.
A l’échelon national au niveau des pays, bien que des progrès énormes
aient été réalisés en 2000, des flambées de poliomyélite dans deux
petites îles en 2000, des flambées de poliomyélite dans deux petites
îles sont venues rappeler la nécessité de suivre soigneusement les
stratégies préconisées pour l’éradication de la maladie.
Un cas importé a provoqué une épidémie importante au Cap-Vert (exempt
de poliomyélite depuis quelques années) qui a causé 44 cas de paralysie
et 17 décès.
Le séquençage génomique a permis d’établir que le virus provenait
de l’Angola.
Les importations démontrent la fragilité du statut “exempt de poliomyélite”
de toute région ainsi que l’importance d’une couverture vaccinale
antipoliomyélite élevée et d’une surveillance sensible. Une deuxième
épidémie s’est produite sur l’île d’Hispaniola du fait de la circulation
d’un poliovirus dérivé de la souche vaccinale.
Elle a causé 13 cas de paralysie chez les sujets qui n’avaient pas
été vaccinés ou qui avaient été insuffisamment vaccinés.
La
flambée a été suivie de trois tournées de VPO. Ces deux flambées
soulignent le bien-fondé d’une couverture vaccinale systématique,
élevée et d’une surveillance du niveau requis pour la certification.
Tant que la poliomyélite subsiste quelque part, tous les enfants
sont à risque.
En 2000, on a détecté l’importation de poliovirus sauvage dans trois
pays : Cap-Vert, Iran et Myanmar.
Ces cas ont démontré qu’est important d’exercer une bonne surveillance.
Toutefois, chacune de ces importations a également démontré que
tous les pays sont exposés tant que la maladie n’a pas été éradiquée
partout.
L’appui financier extérieur nécessaire jusqu’à la fin de 2005, date
butoir de la certification, se monte à 1 milliard de dollars US
au total.
D’après les projections de l’OMS, le déficit financier serait de
400 millions de dollars US.
Chaque année de retard sur la date prévue se soldera par un surcroît
d’au moins 100 millions de dollars US.
On continuera à suivre de près les coûts pendant les mois à venir
pour être sûrs de disposer jusqu’en 2005 des ressources nécessaires
pour maintenir jusqu’au bout le même niveau d’activités et le même
élan.
A part le déficit financier, les pays où sévit la guerre posent
des problèmes particuliers à l’initiative pour l’éradication de
la poliomyélite.
Le succès enregistré par le secrétaire général de l’Organisation
des Nations Unies, Kofi Annan et d’autres partenaires avec l’instauration
de “journées tranquillité” pour les journées nationales de vaccination
en République Démocratique du Congo en 1999, au cours desquelles
9 millions d’enfants ont été vaccinés, montre que l’on peut œuvrer
de façon satisfaisante dans ces zones.
Aussi, des cessez-le feu ont été négociés avec succès en Afghanistan
lors des séries de JNV en 2000-2001.
Au
début de 2001, l’OMS et l’UNICEF ont aidé à négocier un accès aux
enfants pour des activités spéciales de vaccination dans les zones
de conflits en Sierra Leone.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU a prononcé à New York
un discours à l’occasion d’une réunion sans précédent des partenaires
de l’éradication mondiale de la poliomyélite au cours de laquelle
ceux-ci, au nombre de 350, se sont engagés à faire en sorte que
le monde soit exempt de poliomyélite d’ici 2005.
Le plan stratégique 2001-2005 précisant les mesures nécessaires
pour pouvoir certifier l’éradication de la poliomyélite en 2005,
a été dévoilé lors de ce sommet mondial.
Si l’on veut que la poliomyélite disparaisse, il est ingénieux de
poursuivre avec intensité les journées nationales de vaccination,
les journées subnationales de vaccination et les campagnes de ratissage
porte à porte.
Ces activités organisées de 2001 à 2003 entrent dans le cadre de
la stratégie d’éradication convenue afin que tous les enfants sans
exception soient vaccinés.
Dans les régions où la couverture impartie par les services de vaccination
systématique est insuffisante, les activités supplémentaires de
vaccination devront se poursuivre jusqu’en 2005.
En outre, la surveillance de la maladie, le dépistage et l’examen
de chaque enfant nouvellement paralysé, le confinement du virus
en laboratoire,et les activités de certification devront se poursuivre
partout bien après la date attendue de la certification mondiale
en 2005.
La
poliomyélite est une maladie très infectieuse provoquée par un virus.
Les premiers symptômes sont les suivants : état fébrile, fatigue,
maux de tête, vomissements, raideur de la nuque et douleurs au niveau
des membres.
Dans un cas sur 200, il en résulte une paralysie irréversible (généralement
des membres inférieurs).
Entre 5 et 10% des personnes qui contractent la maladie meurent
des suites d’une paralysie des muscles respiratoires. La poliomyélite
touche principalement les enfants de moins de trois ans.
Comment la maladie est-elle transmise ?
Le virus pénètre dans l’organisme par la bouche et se multiplie
dans l’intestin.
Il envahit le système nerveux central et peut provoquer une paralysie
totale dans l’espace de quelques heures.
La poliomyélite ne peut pas être guérie mais on peut se prémunir
contre elle.
Quelques gouttes d’un vaccin puissant suffisent à protéger un enfant
pour toute la vie.
AMI
Lire
l'article original : www.mauritania.mr/ami/bulletin20010827.htm
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