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cameroon-info.net - 24 Août 2001
Cameroun : Le Conseil National de la Santé se met en place.

Les cinq membres ont été installés hier jeudi 23 août par le ministre de la santé publique, M. Urbain OLANGUENA AWONO.
Principale mission: émettre des avis sur les décisions techniques relatives aux dossiers médico-administratifs des agents publics...
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Yaoundé, le 24 Août 2001 : Ils sont cinq experts chargés d'animer le conseil national de la santé.
Nommément, il s'agit du professeur MBONDA Elie, président, directeur de la médecine hospitalière.
Les autres membres sont: Dr. KEDI à NWATSOK, sous-directeur des hôpitaux publics et des formations sanitaires privées, Pr. MUNA WALIJON (cardiologue), Pr. BIWOLE SIDA Magloire (médecine générale) et Pr. EIMO MALONGA Elise (chirurgie).

D'après le décret du 13 septembre 2000 portant organisation et fonctionnement du conseil national de la santé, cette structure se présente comme l'organe consultatif suprême pour les décisions techniques relatives aux dossiers médico-administratifs des agents publics.
Administrativement, le conseil national est saisi par le ministre de la Fonction publique sur des problèmes médicaux concernant l'aptitude mentale ou physique requise pour l'accès ou le maintien à la fonction publique.
Il est également saisi pour le congé de longue durée pour maladies et la réintégration des agents publics à l'issue dudit congé, les demandes d'évacuation sanitaire à l'extérieur du territoire national et enfin de présomption de maladie invoquée par le fonctionnaire absent de son poste de travail pour une durée supérieure à six mois.
L'installation des membres du conseil national de la santé a semblé ce jeudi remettre au goût du jour le sujet de l'évacuation sanitaire.
Dans l'opinion, les avis sont partagés.
Beaucoup de citoyens estiment que l'évacuation sanitaire n'est que l'apanage des plus nantis.
Il faut avoir un tuteur solide pour en bénéficier.
Une autre catégorie -et cela semble être la position du ministre de la santé publique- note que notre pays est suffisamment doté de compétences pour faire face "aux évacuations complaisantes et factices" que le ministère de l'économie et des finances est parfois obligé de prendre en charge.

Dans l'argumentation de ceux qui partagent cette opinion, l'on croit avec fermeté que, pour des raisons de rationalisation des ressources disponibles, il faut au maximum limiter la référence des malades à l'étranger.
Cela ne devrait arriver qu'en dernier ressort et au cas où l'on a épuisé toutes les compétences locales.
Dans la perspective des réformes visant le renforcement du plateau technique, la création des pôles d'excellence et l'offre des soins de santé à moindre coût, un grand nombre de cas d'évacuation sanitaire constitue un désavoeu du "know how" des techniciens de santé locaux.
Au regard des missions assignées au conseil, on est tenté hâtivement de dire que la tâche est ardue et immense. Séverin
ALEGA MBELE

Interview du Professeur Elie MBONDA, Président du Conseil National de la Santé
"... Le conseil national de la santé est ouvert et fait appel à d'autres compétences nationales... "

Yaoundé, le 24 Août 2001 : Au sortir de la cérémonie d'installation, le président du conseil, le Professeur Elie MBONDA s'est confié à notre Rédaction:

Cameroon-Info.Net: Dans quelles proportions se pose le problème d'évacuation sanitaire au Cameroun ?
Pr. E MBONDA: Au jour d'aujourd'hui, l'évacuation sanitaire est un problème très important.
Pour l'exercice 2000/2001 par exemple, nous avons eu 365 demandes.
Et le conseil a décidé d'en accorder 158 parce que les compétences nationales n'étaient pas à mesure de répondre sur le plan médical au traitement de ces 158 demandeurs. Ceci représente environ 42%.
Cameroon-Info.Net: Pour quelle incidence financière ?
Pr. E MBONDA: L'incidence financière est très importante. Je suis dans l'incapacité de vous donner l'enveloppe exacte.
C'est le ministère de l'économie et des finances qui reçoit la plupart des demandes que nous transférons et prend en charge le transport et le traitement entier des patients à l'étranger.
Cameroon-Info.Net: Vous avez été choisi parmi d'autres compétences nationales. Quelle est la garantie à pouvoir gérer le conseil national de la santé sans pression ?
Pr. E MBONDA: Le conseil est avant tout un travail d'équipe. Je suis pédiatre, les autres collègues sont spécialistes en d'autres domaines précis de la médecine.
En plus de ces quatre collègues, nous faisons appel à toutes les compétences des autres spécialistes.
C'est un domaine assez vaste et le corps humain est assez compliqué.
Par conséquent, nous n'avons pas le monopole de décider de tout.
Nous prenons soin de décider, de voir si la destination vers laquelle nous envoyons nos compatriotes est bien choisie.
Nous prenons soin à travers les compétences nationales de voir de façon collégiale si le plateau technique local peut répondre ou pas et dans le cas contraire, nous orientons les malades vers l'étranger, vers les destinations pour lesquelles nous sommes convaincus que le malade sera bien reçu et bien traité.
Nous pensons que tous les collègues choisis et même toutes les expertises que nous utilisons le sont sur la base scientifique et morale.
Notre seul état d'âme est de ne pas en avoir quand il faut décider en toute objectivité.
A chacun des demandeurs, nous expliquons pourquoi il y a refus ou pas et au cas par cas.
Séverin ALEGA MBELE

Lire l'article original : www.cameroon-info.net/archives-res.phtml#

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