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Internet Gabon - 4 septembre 2001
Séminaire national de restitution du colloque des évêques de l'Afrique centrale sur le SIDA. Les délégués mettent l'accent sur la protection et la sensibilisation.

Le président du Sénat Georges Rawiri a ouvert les travaux hier en fin de matinée au collège Immaculée Conception.

Démarré dimanche par une messe à la cathédrale Sainte Marie à laquelle avait pris part le Premier ministre, chef du gouvernement Jean-François Ntoutoume Emane, le colloque qu'organise l'église catholique du Gabon sur le sida a véritablement démarré hier au collège Immaculée conception.
Les travaux du présent séminaire qui est un prolongement du colloque inter africain qui s'est tenu au mois de mai dernier dans notre capitale, et qui avait porté l'archevêque de Libreville, Mgr Basile Mvé Engone, à la tête de l'association des conférences épiscopales de la région d'Afrique centrale (Acerac-Sida), ont été officiellement ouverts hier par le président du Sénat, Georges Rawiri.


C'était en présence de l'archevêque de Libreville, du ministre de la Santé publique, Faustin Boukoubi et du directeur général du Programme national de lutte contre le sida, le Dr Malonga.
L'ambassadeur du Canada dont le pays, par le biais de son agence de coopération, contribue beaucoup à la lutte contre cette pandémie en Afrique, absent, était représente par son Consul.
On notait également la présence de quelques sénateurs, chercheurs et plusieurs représentants des congrégations religieuses parmi lesquels Mgr Timothée Modibo, évêque de Franceville.

Prenant la parole, Georges Rawiri qui venait de procéder une demi-heure plus tôt à l'ouverture de la deuxième session ordinaire de la deuxième chambre du Parlement, a d'abord tenu à féliciter l'église catholique pour son initiative. Estimant qu'à travers cette série de réunions d'échange et de réflexion, l'épiscopat contribuait efficacement susciter une prise de conscience collective et individuelle du danger de ce fléau dont l'ampleur prendrait dorénavant des proportions très inquiétantes dans notre pays.
"Vous relayez là, Monseigneur, les actions multiformes entreprises dans ce domaine par les plus hautes autorités de l'Etat, notamment le chef de l'Etat Omar Bongo, qui en fait une préoccupation majeure" a t-il indiqué.
Poursuivant son propos, le président du Sénat a reconnu qu'aujourd'hui, dans le monde, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne, l'on assiste à une rapide progression du Sida.
La conséquence est qu'on enregistre chaque jour de nombreux cas de décès dus à cette maladie devenue un grand fléau menaçant dangereusement l'humanité toute entière et l'avenir du continent africain a reconnu M. Rawiri.

La, tranche d'âge la plus touchée aujourd'hui serait celle comprise entre 15 et 49 ans, c'est dire la plus active, la jeunesse sur laquelle reposent tous les espoirs.
"Nous sommes à ce jour tous convaincus, a dit le président Georges Rawiri à l'assistance, du péril que fait peser cette pandémie sur notre pays (...) les chiffres que nous possédons appellent de la part de chacun entre nous un nouveau type de comportement, une nouvelle hygiène, si nous voulons freiner ce fléau".
En d'autres termes, cette situation devra conduire les uns et les autres, à un "profond ressaisissement" en adoptant, pourquoi pas, un "comportement responsable".

Selon le président du Sénat, il importe, aujourd'hui plus qu'hier, qu'on se serre les coudes, à travers la sensibilisation, l'éducation et l'encadrement de nos enfants et des parents, "seuls moyens" d'endiguer la progression du Sida au Gabon. Dans cette optique, il a rappelé que de nombreuses actions sont conduites par le président de la République, qui a crée le Fonds de solidarité thérapeutique doté d'un milliard de francs CFA et destiné à favoriser l'acquisition de médicaments adaptés, à des coûts minimes".
Non sans citer l'action du gouvernement et des bailleurs de fonds, notamment la France et l'OMS, à travers le Programme national de lutte contre le sida (PNLS).
"Il ne reste plus qu'à voir ces actions soutenues et amplifiées par des initiatives privées, car l'espoir pour tous, c'est la rapidité des progrès dans la recherche des antiviraux, mais également l'instauration d'un partenariat international, car le sida est au Sud, et les médicaments, au Nord" a t-il.conclu.
Auparavant, le Consul du Canada, a remercié l'Archevêché de Libreville pour l'organisation de cette rencontre qui arrive à propos.

"Exorciser" la honte liée au VIH-Sida.

Organisé par l'ACERAC-Sida, l'Archevêché de Libreville et le Centre international de gestion des projets G.P, en partenariat avec l'Onusida et l'agence canadienne pour le développement international, ce séminaire sur le Sida dont le thème est : "Un défi aux églises réseautage multi-sectoriel et gestion", vise plusieurs objectifs.
Outre la restitution des résolutions et recommandations ce colloque voudrait servir de tremplin dans la définition des informations relatives au VIH-Sida, en élaborant par exemple, des stratégies qui seraient adaptées à chaque groupe social.
Et en engageant aussi les chrétiens dans l'amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec le virus en partenariat avec Caritas.
Non sans "exorciser " la honte liée cette pandémie, etc.

Les résultats tant attendus au terme des présentes assises, sont la création d'une prière oecuménique pouvant être récitée dans les assemblées de prière, et la recherche d'un consensus sur les axes stratégiques prioritaires de la lutte contre le sida.
Il s'agira en plus de cela, de créer des commissions paroissiales de l'ACERAC-Sida qui serviront de relais au comité national.

L'autre résultat attendu porte sur la constitution d'une banque des données des personnes physiques et morales susceptibles de contribuer efficacement à la lutte contre cette maladie.
Sur ce, les délégués pensent également mettre sur pied une convention visant l'implication des artistes et des firmes gabonaises dans la lutte contre le Sida.
Les travaux se poursuivent aujourd'hui avec le thème "Stratégies de lutte contre le sida: les expériences de PNLS, l'AGASS, la Côte-d'Ivoire, la SOJECS"
Source : Journal l'Union du 04/09/2001

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_04092001f.htm

Internet Gabon - 5 septembre 2001
Colloque de restitutions des évêques sur le Sida

Stratégies oui...mais tenir compte des facteurs qui conditionnent la maladie

Depuis ce début de semaine, l'église catholique du Gabon, soucieuse de prendre une part active à la lutte contre le sida, organise un séminaire en vue d'élaborer une kyrielle des stratégies en plus de celles déjà existantes: port de la capote, et dans la moindre mesure, l'abstinence ...pour lutter, un tant soit peu, contre cette pandémie qui fait désormais des ravages en Afrique et dans le monde.

Seulement, si l'on veut avoir une approche adaptée et réaliste pour essayer de mieux lutter contre ce fléau, il importe pour les différents participants, parmi lesquels des chercheurs, d'asseoir leurs conclusions finales, après les cinq jours des débats, en tenant compte des principaux facteurs qui conditionnent la propagation aux allures inquiétantes, de cette épidémie.
Parmi ceux-ci on note les infections sexuellement transmissibles (IST) vues comme des facteurs adjuvants de l'infectivité, du fait que pendant les relations hétérosexuelles, le VIH par lui-même, augmenterait l'infection de 10 à 60 fois.
Une étude réalisée sous d'autres cieux, nous démontre la plus grande vulnérabilité physiologique des femmes face au IST/Sida, de même que les rapports inégaux entre ces dernières avec les hommes (illustrés par le manque de pouvoir de ces dernières sur leurs conditions de vie et plus particulièrement leur vie sexuelle) entraînaient une différence fondamentale entre les genres: les hommes s'infectent parle VIH comme conséquence des décisions qu'ils prennent face à leur comportement sexuel, alors que, la majorité des femmes s'infecteraient à cause du comportement sexuel souvent trop gourmand avec des partenaires divers.

Vu sous cet angle, un rapport réalisé par l'agence canadienne de développement note qu'à ce jour, les femmes se retrouvent plus infectées du VIH que les hommes ( de 12 à 13 femmes pour 10 hommes pour l'ensemble de l'Afrique subsaharienne) et qu'elles le sont, en général, plus jeunes.
La pratique de la prostitution dans laquelle nombreuses d'entre elles excellent, est aussi pour beaucoup dans le véhicule de cette pandémie.
Leur situation sociale défavorisée en est l'origine.
Inéluctablement, la prostitution joue donc un rôle prépondérant dans la transmission de ce virus.
I1 en est de même pour l'organisation des partenariats sexuels qui influence aussi de façon significative la propagation du virus dans une population.
Là également la cause principale de l'amplification reste la croissance du nombre des personnes connectées dans un réseau à n'importe quel moment dans le temps.
Or justement, la concomitance, autrement appelée "l'addition simultanée" de contacts, même limitée, augmente, à elle seule, c'est connu, la densité des interrelations et l'importance de la transmission lorsque des personnes s'insèrent dans ce réseau.

Face à tout ce qui précède, une bonne connaissance de l'organisation des rapports sociaux et de leur dynamique cadre du multipartenariat sexuel, profils et habitudes de consommation des clients de prostituées, organisation des femmes par quartiers ou par de pratique, rapports entre femmes et proxénètes, pouvoir (ou non pouvoir) économique avec les responsables des lieux de pratiques, etc. passe pour être un véritable rempart, qui pourrait guider les délégués de Libreville dans la définition des stratégies complémentaires qu'ils envisagent mettre en place pour lutter efficacement contre cette maladie aussi dévastatrice qu'incurable à ce jour.
Source : Journal l'Union du 05/09/2001

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_05092001e.htm

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