Communiqué OMS/40 - 5 septembre 2001
L'OMS lance un appel d'urgence afin de recueillir US$ 2,9 millions pour combattre une épidémie de fièvre jaune à Abidjan.
Préparatifs en cours pour l'envoi des Vaccins indispensables.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance aujourd'hui un appel d'urgence pour recueillir US$ 2,9 millions destinés à financer une campagne de vaccination de masse et empêcher que la flambée de fièvre jaune qui s'est déclarée à Abidjan, capitale commerciale de la Côte d'Ivoire, ne tourne à la catastrophe.
L'OMS s'apprête également à livrer dès que possible à Abidjan des vaccins provenant d'un stock international.

Des cas de fièvre jaune ont été confirmés dans cinq des dix communes d'Abidjan; des cas suspects ont aussi été signalés ailleurs.
Au total, 20 cas suspects, dont quatre décès, ont été déclarés dans la capitale; six de ces cas ont été confirmés et plusieurs autres sont actuellement examinés.
Les données de surveillance sont loin d'être complètes et tout porte à croire que le nombre officiel des cas reste nettement en deçà de la réalité.
Il faut aussi compter qu'une période d'incubation de trois à sept jours précède l'apparition des premiers symptômes. Même si la fièvre jaune sévit très rarement en milieu urbain, elle peut s'étendre extrêmement rapidement et causer plusieurs milliers de morts.

En effet, la fièvre jaune se propage par une variété de moustiques vivant dans les habitations ou à proximité.
Il est indispensable d'agir au plus vite pour acheter des stocks de vaccin et les livrer à Abidjan dès que possible afin d'éviter que cette inquiétante flambée ne se transforme en catastrophe humanitaire.
Après la confirmation des premiers cas à Abidjan, le Gouvernement de la République de Côte d'Ivoire a lancé un appel à l'OMS.
Il a demandé qu'elle mobilise des fonds internationaux pour l'aide financière et technique requise.
"L'OMS invite aujourd'hui la communauté internationale à fournir une aide d'urgence pour l'achat et la livraison de vaccins.
L'OMS appuiera toutes les mesures nécessaires pour mettre fin rapidement à ce qui pourrait déboucher sur une véritable tragédie humaine," a déclaré le Dr David Heymann, Directeur exécutif à l’OMS pour les maladies transmissibles.

Une équipe d'évaluation rapide de l'OMS se trouve dans la capitale et s'emploie, avec le Ministère de la santé publique, à mettre sur pied une opération de lutte contre la flambée.
Une campagne de vaccination de masse, qui nécessitera quelque trois millions de doses de vaccin, est en préparation à Abidjan.
L'OMS s'efforce de localiser d'urgence les stocks de vaccin antiamaril pouvant être acheminés rapidement en Côte d'Ivoire.
A Abidjan, des équipes de vaccination devront être recrutées, formées et dotées des ressources et de l'appui logistique nécessaires pour cette opération essentielle de grande envergure.

La vaccination ne confère une protection qu'au bout de 7 à 10 jours.
Cette campagne doit donc débuter dès que possible.
La fièvre jaune est endémique dans certains pays tropicaux d'Afrique et des Amériques. On l'observe néanmoins surtout dans la jungle où elle n'affecte que de façon sporadique des personnes pénétrant dans la forêt.
Dans des zones urbaines à forte densité de population, le virus constitue immédiatement un risque très grave pour la santé publique.
Aux premiers stades, la fièvre jaune est difficile à reconnaître car on peut aisément la confondre avec le paludisme, la typhoïde et d'autres causes de fièvre.
Un certain nombre de cas passent cependant par une deuxième "phase toxique", caractérisée par des saignements de la bouche, du nez, des yeux et/ou de l'estomac.
Entre 20% et 50% des cas "toxiques" meurent dans les 10-14 jours.

"La communauté internationale doit répondre sans délai à cet appel urgent pour prévenir une flambée catastrophique de fièvre jaune à Abidjan" a ajouté le Dr Heymann.

Lire l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001-40.html

Pour plus d'informations, les journalistes peuvent prendre contact avec M. Gregory Hartl, Porte-parole de l'OMS, Genève. Tél. (+41 22) 791 4458; télécopie: (+41 22) 791 4858; adresse électronique: hartlg@who.int
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