Soir Info - Côte d'Ivoire -- 7 septembre 2001
Fonction publique: Concours de recrutement des médecins.
Les internes dénoncent la participation des non nationaux.

Le concours de recrutement des médecins à la fonction publique qui a débuté le 18 août dernier, suscite actuellement un mouvement dans le milieu des internes de nos Centres hospitaliers universitaires.
La raison de ce mouvement de colère qui risque, si l'on n'y prend garde, de déboucher sur une crise ouverte, est que des non nationaux ont été, à la surprise générale, autorisés à prendre part à ce concours qui est, selon nos textes, exclusivement réservé aux nationaux.

C'est le cas d'un médecin, assistant chef de clinique associé, à l'Institut national de l'hygiène publique (INHP), qui a réussi à s'inscrire sur la liste des autorisés à concourir pour cette session 2001 et qui plus est dans une "catégorie" qui n'est pas la sienne.
Une affaire qui crée actuellement une extrême confusion dans les esprits.
En effet, comme l'ont expliqué les internes que nous avons rencontrés, il existe deux circuits de carrière bien distincts pour les étudiants en médecine.
Il y a ceux qui suivent une formation de médecin généraliste et qui ne se spécialisent qu'après le doctorat.
Ceux-là, qui ne sont pas destinés à l'assistanat et donc à la recherche, peuvent de façon exceptionnelle, être recrutés, en cas de besoin, comme "assistants hospitaliers ".
Puis il y a les étudiants qui rentrent en internat après la 5ème année d'études en médecine.
Leur vocation est d'accéder à l'assistanat et ensuite au professorat pour une carrière d'enseignant-chercheur.
Et chaque étudiant étant en formation pour le compte de son pays, seuls les Ivoiriens sont autorisés à présenter le concours de recrutement des médecins à la Fonction publique ivoirienne.
Tout comme les médecins originaires d'autres pays sont censés intégrer la fonction publique de leurs pays respectifs.

D'ailleurs, la configuration du dossier de demande de candidature pour le recrutement des médecins à la Fonction publique ivoirienne est sans équivoque.
Certificat de nationalité, carte nationale d'identité...

Que ne fut donc pas la surprise des internes ivoiriens de constater la présence en salle de composition, lors de ce concours de recrutement de médecins à la fonction publique débuté le 18 août dernier, la présence du Docteur T.I, un non ivoirien, assistant chef de clinique, en fonction à l'INHP.
En effet, dans le document de mise à jour du personnel de l'UFR des sciences médicales de l'université d'Abidjan-Cocody pour l'année 2000-2001, (vérifiable dans les archives de la dite université) que nous ont brandit les internes en colère, le Dr T.I est inscrit n?100, avec la mention "étranger".
Par ailleurs, l'état des assistants d'université et étudiants encadrés par le département de Santé publique et de Médecine communautaire de la dite UFR datant de juillet 2001 et publiée le 22 août 2001 (soit 2 jours après la composition), signé du professeur Tagliante Saracino, chef du département, présente le Dr T.I comme assistant "associé" (une mention apposée pour les non nationaux).
Confirmant ainsi le statut d'étranger du concerné; ce qui signifie qu'il n'y a pas eu naturalisation entre temps.

Par ailleurs, les internes rencontrés ont indiqué ne pas comprendre le fait que celui-ci ait composé avec les médecins généralistes alors qu'il a suivi le circuit de l'internat pour devenir assistant.
Ce cas, certainement parmi tant d'autres, appelle plusieurs interrogations.
Comment le concerné a-t-il pu, avec son statut d'étranger, être autorisé à concourir par la Direction des Examens et Concours, de l'Orientation et des Bourses (DECOB) ?
Si le dossier a été déposé en bonne et due forme, doit-on déduire qu'un réseau de faussaires est dans la danse ?
Et comment se fait-il que des médecins généralistes compétissent-ils avec des internes ?
Les autorités compétentes doivent faire la lumière sur cette situation.
Surtout que les internes ont décidé de se faire entendre d'ici là.
K. KOUASSI Maurice

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