Le
Soleil - Sénégal - 7 septembre 2001
Hygiène à Dakar - 29.300 lieux publics
visités, 38 millions d’amendes pour 8.134 infractions en 2000.
Au cours de l'année 2000, 29.296 lieux recevant du public ont été
visités par les agents de l'hygiène dans le département de Dakar,
qui ont, dans la même période, versé au Trésor public une somme
de 38.307.000 FCFA constituée d'amendes forfaitaires pour diverses
infractions et délits constatés, note-t-on dans le rapport présenté
par l'adjudant Nalla Ngom, chef de la sous-brigade départementale
de Dakar, au cours d'une journée d'étude tenue hier sur le bilan
des activités.
14.337 maisons, 14947 établissements recevant du public (hôtels
restaurants, entreprises privées, bars, boutiques, grandes surfaces,
etc.) et 10 formations sanitaires (hôpitaux, Laboratoires d’analyses
médicales, cliniques et cabinets privés) ont reçu la visite des
“soldats de l'hygiène”.
9986 boutiques, 815 ‘’tanganas’’, 1749 restaurants, 446 laiteries,
211 épiceries, 178 bars, 379 ‘’dibiteries’’ (échoppes de vente de
viande grillées), 473 boulageries, 61 unités industrielles, 125
ateliers, 218 magasins, 205 garages de mécanique autos, 66 hôtels
et 36 charcuteries ont reçu “l’œil fouineur” des agents d’hygiène.
Le rapport indique, en outre, 149 réclamations dont 113 ont été
traitées et 34 en instance.
Il attire l'attention des autorités sur les problèmes constatés
dans les systèmes d'approvisionnement en eau potable et d'évacuation
des eaux usées, ainsi que sur celui de la collecte des ordures ménagères
qui présente certaines faiblesses récurrentes.
8134 infractions de diverse nature ont été enregistrées pendant
l’année 2000, dont 254 pour vente de produits périmés, 4109 pour
un défaut de visites médicales, 1022 pour la vente d’aliments non
protégés, 378 pour des raisons d’insalubrité, etc.
Le
Médecin chef de la région médicale de Dakar, le Dr Abdoulaye Ly,
s’est félicité du travail assidu et de plus en plus accru effectué
par la sous-brigade du département de Dakar, qui publie chaque année
(fait rare) un rapport d’activités détaillé.
Dans sa mission, la sous-brigade départementale de Dakar, constituée
seulement de 50 agents au lieu des 180 proportionnellement nécessaires
pour la population du département de Dakar, souffrant du déficit
en matériel (deux véhicule utilitaires, quatre appareils dont deux
moteurs et deux manuels, quelques moyens de protection) a appréhendé
cinq délinquants déférés devant le parquet.
L'adjudant Ngorn a souligné avec satisfaction la collaboration entre
ses agents et les forces de sécurité (gendarmerie et police), qui
ont répondu, courant 2000, à 39 réquisitions de la sous-brigade.
Il a indiqué que les infractions dominantes sont, jets d'eau usées
sur la voie publique, dépôts sauvages d'ordures, défauts de poubelles
réglementaires, absences de visites médicales et défaut d'immunisation,
notamment chez les personnels d'hôpitaux, de cabinets privés, de
laboratoire d'analyses médicales et de cliniques.
“Nous avons constaté, au sein de cliniques privées et d'hôpitaux
publics, que de nombreux membres des personnels soignants négligent
les obligations d'immunisation contre certaines maladies”, a poursuivi
M. Ngom.
D'autres arguments sont également développés sur l'insalubrité de
certaines voies publiques, la vente de denrées alimentaires non
protégées et le défaut de visites médicales chez de nombreux vendeurs
de ces denrées alimentaires, le vidange des fosses septiques que
l'on retrouve maintenant en trop grand nombre dans de nombreux quartiers
de Dakar, une “timidité” des collectivités locales en matière d'hygiène
publique, l'absence ou la défectuosité du système d'assainissement,
etc.
Sur les 14377 maisons visitées, 6851 d’entre elles ont une fosse
septique.
La vidange de ces fosses se fait parfois tout bonnement dans des
trous creusés sur la voie publique, puis laissés à ciel ouvert.
Dans certains endroits, le réseau d’eau potable traverse même des
fosses septiques.
L’adjudant
Ngom a insisté sur un point de droit, qui appelle d’autres dispositions
plus aptes à réguler, voire sévir, l’élevage de volailles dans les
maisons et la vente de denrées alimentaires, avariées, qui peuvent
générer de graves problèmes de santé publique.
Ces comportements ne sont réprimés que par de “timides” contraventions.
Le code de l’hygiène, en ces articles L.45 et L. 75, ne prévoit
que des peines de simple police.
“Le code de l’hygiène est caractérisé par une montée des contraventions,
ce qui appelle une réforme en profondeur pour correctionnaliser
certains faits et améliorer la procédure des contraventions”, a
expliqué le chef de la sous-brigade de Dakar.
Il a plaidé pour un encadrement juridique plus approprié dans la
gestion de la salubrité des gares routières et des marchés, ainsi
que la collecte des ordures.
FARA DIAW
Lire
l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=7185&index__edition=938
|