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Epidémie de méningite - Les techniciens à la recherche de stratégies adéquates - sidwaya - Burkina Faso - 23/9/02

Ouagadougou abrite ce matin deux rencontres d'envergure sur la méningite. La première est une réunion technique de consultation sur la stratégie de l'OMS de lutte contre les épidémies à méningocoque en Afrique et la deuxième est en fait une réunion statutaire. Il s'agit de la VII réunion du Groupe international de coordination pour l'approvisionnement en vaccin anti-méningoccocique. Les deux rencontres concourent au même but : "traquer" la méningite qui fait chaque année des milliers de morts en Afrique de l'Ouest.
Organisées sous l'égide de l'OMS et du ministère de la Santé du Burkina, ces concertations regroupent les praticiens et partenaires de la santé des pays situés sur la ceinture méningitique (Burkina Faso, Niger, Mali, Ethiopie, Ghana). La centaine de participants conviés à la réunion technique de consultation vont dans un premier temps faire le bilan de la saison épidémique de la méningite à méningocoque 2001-2002 et échanger sur les expériences vécues dans la lutte contre cette maladie. Il sera également question de la surveillance de la méningite à méningocoque en Afrique, du renforcement des capacités de laboratoires pour la confirmation du diagnostic de la méningite, du projet de vaccin et de la stratégie de l'OMS pour lutter contre la maladie.
Les 25 et 26 septembre, place sera faite au Groupe international de coordination (GIC) pour aborder le volet approvisionnement en vaccin anti-méningoccocique. Chacun des pays devra présenter un rapport sur l'accès aux stocks de vaccins du GIC. Des communications seront présentées aux participants sur la disponibilité du vaccin, du chloramphénicol huileux, du matériel à injection et la mise à jour sur le projet du développement du vaccin conjugué.
Les organisateurs des deux rencontres de Ouagadougou sur la méningite ne veulent occulter aucun paramètre dans la stratégie de lutte. Le Burkina, en abritant ces concertations a pris la mesure des conséquences de l'épidémie la saison passée. L'ampleur du phénomène a ébranlé les systèmes mis en place. Il ne veut plus se laisser surprendre.

Le Burkina veut se mettre à l'abri

En 2001, le Burkina a enregistré près de 13 000 cas de méningite et compté près de 1 500 décès. Depuis une décennie, le pays connaît annuellement des épidémies de méningite causées par les germes à méningocoque de type A et C. L'année dernière, un nouveau germe, le W 135 a été prédominant (64,80%) dans les cas recensés. Le germe très redouté a causé de nombreux décès. l'ampleur de l'épidémie a mis à nu la précarité des infrastructures sanitaires à Ouagadougou. Les images des malades sous des salles d'hospitalisation de fortune (les tentes) restent gravées dans les mémoires. Pour éviter que cela ne se répète, le ministère de la Santé a pris le taureau par les cornes. Il va mettre en place un plan opérationnel de lutte contre les épidémies. Ce plan a inscrit en bonne place la prévention par l'information et la sensibilisation et par la vaccination. Les maladies épidémiques ciblées étant la méningite, le choléra, la fièvre jaune et la rougeole. En ce qui concerne la prise en charge, les prestataires de service de la santé seront formés sur les protocoles de traitement à administrer. Des dispositions seront examinées pour le rabaissement des coûts des vaccins. Pour la méningite, la volonté est de ramener le coût de la dose à 1$.
Chacun des acteurs devra se sentir concerné. La volonté politique doit être soutenue par la société civile. Au Burkina, où la majorité est analphabète et où les pesanteurs socioculturelles persistent, il importe que les leaders d'opinion (chefs religieux et coutumiers) soient associés à la lutte. La pauvreté à elle seule ne peut expliquer la faiblesse des fréquentations des centres de santé. Une population attachée fortement aux traditions ancestrales, couverte par des superstitions a besoin d'une éducation sanitaire appropriée.
L'argent étant le nerf de la guerre, le gouvernement devrait conformément aux recommandations de l'OMS, soutenir toutes les actions à travers le Fonds national de lutte contre les épidémies (FONALEP). La disponibilité financière permettra d'agir en cas d'urgence comme c'est souvent le cas pour la méningite.
Marceline ILBOUDO

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2002_09_23/sidwaya.htm

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