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Dr Didier Mukendi : "A l'hôpital général de Tshikapa on opère à l'aide des lampes-tempêtes par manque d'électricité" - Digitalcongo - RD Congo - 19/09/2003

A travers une interview accordée au journal Observateur, Dr Didier Mukendi, médecin-directeur dudit hôpital, expose les difficultés auxquelles se trouve confronté cet hôpital qui jadis était un bijou et faisait la fierté de la contrée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet hôpital manque de tout ce qui doit faire de lui un réel hôpital ; manque d'eau, d'électricité, de médicaments… La nuit les opérations se font à l'aide des lampes-tempêtes.

Autrefois, un bijou qui faisait l'honneur de la ville de Tshikapa dans la province du Kasaï-Occidental, l'Hôpital général de Tshikapa présente aujourd'hui l'image d'un parent pauvre. Il fait face à plusieurs problèmes dont le manque d'eau, de médicaments, d'électricité etc. Par manque d'électricité, les opérations se font avec une lampe torche ou tempête. Lors de notre dernier séjour dans cette ville, le médecin directeur de cet hôpital, Dr. Didier Mukendi nous a accordé une interview dans son bureau de travail. Dans cet entretien, il relève les difficultés multiples que rencontre l'hôpital tout en lançant un appel aux organismes et hommes de bonne volonté afin qu'ils soutiennent cette institution médicale qui se meurt. Lisez plutôt l'intégralité de cet entretien

L'Observateur : Docteur, à quand remonte la création de cet hôpital et quels sont les différents services qu'il comprend ?

Dr. Didier Mukendi : C'est un vieil hôpital qui appartenait à la société belge Forminière qui exploitait le diamant. Il a été construit depuis 1930. Après la Forminière, c'est l'Eglise Mennonite qui a assuré la gestion de l'hôpital avec la convention du Gouvernement Congolais. L'hôpital comprend, en dehors du service administratif, la maternité, la pédiatrie, la chirurgie, la médecine interne et tout récemment nous venons d'installer le service d'ophtalmologie. Nous avons aussi un Centre hospitalier de transfusion sanguine pour la ville de Tshikapa.

L'Observateur : S'agissant de la situation des femmes et des enfants comment se présente-t-elle ?

Dr. Didier Mukendi : Le service de la maternité étant jeune, nous enregistrons en moyenne 60 accouchements par mois, le taux de mortalité maternelle est inférieur à 5 %. En ce qui concerne les enfants, ils sont touches par plusieurs maladies dont les principales sont le paludisme, les (infections respiratoires aiguës) Ira en sigle, la diarrhée, la malnutrition, la rougeole, la tuberculose sans oublier le sida. Il y a des enfants qui ont perdu leurs parents à cause du sida malheureusement, il n'y a pas de structures d'encadrement pour eux.

L'Observateur : En ce qui concerne la prise en charge du sida, l'hôpital dispense-t-il le traitement anti-rétroviral ?

Dr. Didier Mukendi : Non, nous n'avons pas encore introduit ce traitement au niveau du Kasaï-Occidental. Lorsque cela sera fait au niveau du chef lieu Kananga, je pense que notre structure sera retenue pour dispenser ce traitement. Mais jusqu'aujourd'hui nous n'avons pas connu des visites de prospection pour ce traitement.

L'Observateur : Vous êtes médecin-directeur depuis 3 ans dans cette institution médicale, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Dr. Didier Mukendi : L'Hôpital général de Tshikapa na pas des bâtiments administratifs depuis qu'ils ont été incendiés suite à une défaillance élémentaire en décembre 1989. L'hôpital n'a pas d'eau. Nous sommes obligés d'acheter chaque jour de l'eau et le bassin revient à 100 Fc. Cette eau nous permet de nettoyer les salles, les matériels, les habits. Les malades se débrouillent à leur tour pour s'approvisionner en eau. Une autre difficulté de taille que l'hôpital affronte est celle de manque d'électricité. Il n'y a pas de courant à cause de la rupture au niveau de la centrale. En plus, l'hôpital n'a pas un groupe électrogène. L'antenne PEV qui est locataire de l'hôpital dispose de cet appareil malheureusement il n'a pas encore reçu des fonds pour son installation.

L'Observateur : Comment procédez-vous pour les opérations qui interviennent la nuit ?

Dr. Didier Mukendi : Dans ce cas, nous recourons aux lampes torches ou tempête. C'est difficile, mais nous nous adaptons à la situation. Malgré qu'il n'y a pas d'électricité, nous opérons toujours les patients pour sauver la vie. Il n'y a pas de choix.

L'Observateur : En attendant l'aide du gouvernent s'il y en aura, que faites pour résoudre tous ces multiples problèmes ?

Dr. Didier Mukendi : Oui, l'Unicef nous avait assisté en nous dotant d'un Kit de matériel de chirurgie que nous utilisons jusqu'aujourd'hui. Actuellement, avec tout ce que nous avons reçu comme formation à l'Ecole de santé publique, j'ai beaucoup de projets que je compte proposer au Comité de gestion de l'hôpital avant de le présenter aux partenaires. Aussi, je dirai que le ministère de la Santé qui est notre gestionnaire connaît toutes nos difficultés à travers l'Inspection provinciale. Toutefois, je lancerai un appel aux hommes de bonne volonté de venir en aide à l'hôpital qui se meurt. Je salue le gouvernement qui a signé un accord avec la Banque mondiale qui a accordé un fonds géré par le BCeCo. Notre hôpital a, de ce fait, été retenu comme une structure que le Pmurr va appuyer. Cela est encourageant. Néanmoins, nous continuerons à nous débattre pour qu'en dehors du Pmurr que les autres partenaires nous volent au secours même de façon ponctuelle.

Blandine Lusimana | L'Observateur

Lire l'article original : http://www.digitalcongo.net/fullstory.php?id=28723


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