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L'actualité de la santé en Afrique

Hôpital Aristides Le Dantec et politique de prévention : Le réalisme face aux urgences - Le soleil - Sénégal - 23/09/2003

Samedi dernier, le chef de l'Etat a mis l'accent sur deux sujets essentiels du secteur de la santé : l'hôpital Aristides Le Dantec, une des premières référence du système de santé national et l'un des plus grands et des plus anciens d'Afrique (il a été construit en 1912), et sur la politique de prévention.
En révélant les statistiques journalières sur l'Hôpital Aristides Le Dantec, une faiblesse de la subvention de l'Etat, la vétusté de ses bâtiments, le caractère obsolète de ses équipements et les angoisses de ses personnels sur son éventuelle délocalisation vers la banlieue, le directeur de cette structure, M. Falilou Diop, aurait dû, en réalité, aller au fond des choses et dire les véritables problèmes qui y subsistent, depuis plusieurs décennies et jusqu'aujourd'hui, de façon larvée.
Saisissant la balle au rebond, le président de la République n'a pas manqué, en un quart de tour, de lui répondre en soulignant fortement son ambition de moderniser le système hospitalier et de le rendre accessible à toutes les couches de la population, à lui octroyer un cadre adéquat, qui prend réellement en compte les réalités culturelles et sociologiques africaines.

Cet hôpital est un "géant", voire un "ogre" budgétaire. Il y a quelques mois, lors de la fête des retraités de cette structure, le Pr. Awa Marie Coll Seck, le ministre de la Santé d'alors, avait annoncé une rallonge budgétaire de 600 millions pour 2004. Parmi les nombreux ministres de la Santé, personne n'a voulu traiter le mal chronique de "Aristides Le Dantec" qui date, en réalité, de longtemps, avec de sérieuses montées de fièvre cycliques. S'ils ne l'ont pas tout simplement trouvé insoluble…
Il a fallu que le chef de l'Etat avance une délocalisation de cet hôpital pour assister à une levée de bouclier. Cet hôpital, et c'est son directeur qui l'a dit samedi, a une capacité de 750 lits, détient 24 cliniques où sont répartis 150 praticiens professeurs de haut rang et 300 internes. Il reçoit chaque jour 8 à 10000 visiteurs et accueille plus d'un millier de véhicules dans la même période, de 6 heures du matin à 20 heures. C'est gigantesque.
En plus de tout cela, sa situation par rapport aux difficultés stressantes de circulation dans la capitale et au fait que c'est un hôpital qui accueille le plus de malades indigents en provenance de la lointaine banlieue et de l'intérieur du pays, pour des soins spécialisés, rend particulièrement difficile la réflexion dans la recherche de solution. Il ne partage avec aucune structure hospitalière des spécialités médicales et chirurgicales comme l'urologie, l'ORL, la cardiologie, etc.

SERVICES PRIVÉS

Par ailleurs, cet hôpital a reçu, durant ces dernières années, de nombreuses subventions ou appuis de l'extérieur, à travers la coopération bilatérale ou multilatérale. Nombre de ces services ont subi des rénovations et reçu des équipements. Les cliniques chirurgicales ont bénéficié d'un appui de deux milliards de Fcfa du Japon grâce à l'entregent d'un illustre professeur, M. Adrien Diop, aujourd'hui à la retraite. D'autres praticiens en ont fait de même pour "leurs" services. Le service d'ORL va, lui, bientôt étrenner de nouveau locaux dans l'enceinte de l'Hôpital de Fann. Cela a été un combat acharné de son patron, le Pr. El Hadj Malick Diop. Les bâtiments qui l'abritent jusqu'aujourd'hui, à l'hôpital Aristides Le Dantec, risquent de s'effondrer à tout moment sur les malades et les personnels…
L'autre problème est que l'HALD traîne toujours des pieds pour aborder la réforme hospitalière et élaborer un projet d'établissement avec tout ce que cela comporte comme rigueur dans la gestion, le contrôle financier, la planification des ressources humaines et surtout l'unicité de caisse. Il y a quelques années, dans un document officiel, on pouvait lire dans les rubriques recettes des différences abyssales entre l'HALD et les structures comme HOGGY et Fann, géographiquement mieux avantagés. Jusqu'au milieu des années 90, alors qu'il y avait le comité de santé, sur les 24 services, seuls quatre d'entre eux versaient leurs recettes…
On en était à près de 48 millions, alors que l'HOGGY dépassait le milliard. Cela pouvait-il continuer ainsi ? Ce n'est qu'entre 1999 et 2000 qu'un agent comptable particulier (ACP) est arrivé sur place. Les recettes ont bondi pour arriver à près de 700 millions Fcfa. On peut aller plus loin si ce n'était pas les résistances qui subsistent encore dans des services où, selon une source très bien informée, prédominent les "activités privées"… Entreprise privée ou service public? C'est cela la véritable question.

PROGRAMMES CLOISONNÉS ET STRATÉGIES INDIVIDUELLES

En disant que des problèmes graves existaient à l'HALD, le chef de l'Etat a bien pris la mesure de la situation des dizaines de milliers de malades, d'accompagnateurs, de visiteurs et d'étudiants qui sont obligés de quitter les quartiers de la lointaine banlieue et les régions de l'intérieur du pays, bravant la circulation dans Dakar, les coûts du transport et la fatigue pour se soigner. C'est sûrement sur toutes ces considérations nettes que le projet de l'hôpital "Dalal Diam King Fahd Ben Abdel Aziz" sur le terrain de golf de Guédiawaye a germé et s'élèvera au bénéfice des populations. Il faut être réaliste devant ce diagnostic.

En ce qui concerne le registre de la prévention, le chef de l'Etat a dit clairement son insatisfaction dans la concrétisation de sa vision. Tout le monde l'avait suivi en direct à travers le petit écran et les autres médiats, quand il déclinait oralement aux membres du gouvernement ses "visions" politiques et leurs lettres de missions, avec le Premier ministre Moustapha Niasse à ses côtés. Il avait fortement mis l'accent sur la prévention de la maladie, la promotion de la santé, l'IEC et les stratégies conduisant au changement de comportement. Pendant les passages des ministres Abdou Fall et Awa Marie Coll Seck, entre 2000 et 2003, beaucoup de choses ont été faites sur le paludisme, première cause de mortalité et de morbidité au Sénégal, la mortalité maternelle, la vaccination, la surveillance épidémiologique, l'implication des communicateurs traditionnels et des médiats, etc. Mais, ce qui manque encore, et qui a été attendu pendant très longtemps dans ce ministère de la Santé, c'est bien la mise en œuvre d'un plan national d'IEC, qui fédère de façon intégrée dans des faisceaux de stratégies : les médiats (Télévision et radios publiques, radios privées et communautaires, journaux quotidiens et hebdomadaires, sites Internet, etc.), mais surtout les quatorze programmes de santé et les projets, qui sont encore, et c'est préjudiciable pour ce secteur, compartimentés. Chacun développe ses stratégies et se contente, seulement, des temps forts annuels.

Au-delà de ces moments, il n'y avait plus rien.
Silence radio, jusqu'à l'année prochaine. Il se trouve aussi que le Service national de l'éducation pour la santé, rabaissé à une division, avait besoin véritablement d'un nouveau formatage, tant sur le plan des ressources humaines et matérielles que sur le mixage des stratégies adaptées aux réalités socioculturelles et sanitaires. Idem pour le ministère de la Santé et de la Prévention, qui a vraiment besoin d'un plan de communication dans les foulées du "futur" plan national d'IEC.

FARA DIAW

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.CFM?articles__id=30768


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