13
octobre 2001 - Le Soleil - Sénégal
Journée
en faveur de la vue: campagne nationale de sensibilisation.
Une
équipe d'une trentaine de spécialistes en ophtalmologie dont des
Sénégalais et des Gambiens sont à pied d'œuvre, depuis ce matin,
à l'hôpital régional “El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack” pour des
consultations et, éventuellement, des opérations chirurgicales sur
principalement des personnes atteintes de cataracte.
C'est le ministre de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa Marie
Coil Seck, qui l'a annoncé, hier, au cours d'un point de presse
à Dakar.
“Cet événement en faveur des troubles de la vue, a déclaré le ministre,
entre dans le cadre de la célébration de la journée internationale
de la Vue”.
Cette célébration est une première qu'effectue notre pays depuis
l'institution par l'OMS de cette journée et elle va permettre de
relancer la sensibilisation du public sur les divers troubles de
la vue, parfois à l'origine de la cécité”, a précisé le ministre
de la Santé et de la Prévention.
Selon le Pr. Awa Marie Coll Seck, “la plupart des maladies de l'œil
sont évitables, dans la mesure où les traitements médicaux existent”.
“Il suffit, parfois, de respecter certaines règles élémentaires
d’hygiène et de se faire consulter par un médecin dès qu’il y a
un problème (blessure, baisse de la vision ou infection) chez cet
organe extrêmement sensible”, a ajouté le ministre, qui salue la
collaboration entre les techniciens des deux programmes de lutte
contre la cécité du Sénégal et de la Gambie.
Les
techniciens sénégalais et gambiens, dont des médecins, chirurgiens
et des techniciens supérieurs en ophtalmologie, vont faire des consultations
itinérantes gratuites dans quelques localités du bassin arachidier,
dont Nioro et Kaffrine, et réaliser des opérations chirurgicales
chez les patients qui en ont besoin.
“Les soins coûtent cher et c'est l'occasion d'aider des patients
qui ne peuvent pas accéder à ces soins spécialisés”, a expliqué
le Pr. Coll Seck.
Après Kaolack, l’équipe du Dr Boubou Sall, ira à Ourossogui, dans
le département de Matam (région de Saint-Louis) pour une opération
similaire.
Le ministre a annoncé que le Sénégal a mis au point un programme
national de lutte contre la cécité, dont un volet concerne la formation.
Le Sénégal est passé aussi de sept à vingt centres d’ophtalmologie
entre 1989 et 2000.
Tous les chefs-lieux régionaux, sauf Kolda et Fatick, sont pourvus
en équipements spéciaux d’ophtalmologie, avec l’appui de l’Union
européenne.
L’achèvement, d’ici à fin de cette année des hôpitaux de Kolda et
Fatick devrait permettre de combler ce vide. Ensuite, de 20 spécialistes
en ophtalmologie, on est présentement à une quarantaine de professionnels
de la santé oculaire dans diverses structures sanitaires”, a indiqué
le ministre.
Selon elle, l'Etat poursuivra de façon soutenue la formation du
personnel pour assurer une couverture optimale des populations.
Elle a ajouté également que le département de la Santé a initié
un cycle de formation en soins oculaires primaires, destiné aux
personnels des postes de santé et des centres de santé.
Les districts sanitaires de Ziguinchor, Bignona, Podor et Louga
ont déjà bénéficié de cette formation.
Dans la région de Diourbel, 8 infirmiers chefs de poste ont, en
outre, été formés à la chirurgie de redressement de cils dans le
trachome.
Le ministre a révélé une distribution massive de pommades pour soigner
les enfants atteints de la forme active du trachome.
Selon le ministre de la Santé, la cataracte est la première cause
de cécité au Sénégal, qui atteint particulièrement les personnes
âgées.
Cette affection est suivie par le trachome. Cette dernière est due
principalement à la promiscuité, au manque d'hygiène et d'eau, bref
à la pauvreté.
La maladie touche les enfants et les femmes. 3 aveugles sur 4, du
fait du trachome, sont des femmes, selon une enquête effectuée au
Sénégal, en l'an 2000, grâce au soutien de l'Organisation pour la
prévention.
Le ministre a aussi profité de cette occasion pour préciser la nécessité
pour l’adulte, qui entre dans les 40 ans, de surveiller les changements
dans la vision et de consulter, périodiquement, un spécialiste afin
de dépister à l’état précoce de certaines affections graves pouvant
conduire à la cécité, comme le glaucome ou “hypertension de l’œil”,
qui s’installe sans faire de bruit” en détruisant petit à petit
le nerf optique.
Le ministre n’a pas manqué de relever parmi les causes, l’onchocercose,
qui a été responsable, pendant plusieurs années, de milliers de
cas de cécité dans la zone du Sahel.
“Cette maladie est en voie d’éradication dans le Sahel, notamment
au Sénégal, grâce à la réussite d’un programme de lutte efficacement
mené par des techniciens africains”, a déclaré le Pr. Awa Marie
Coll Seck. Cette réussite, a-t-elle dit, “montre que l’on peut faire
beaucoup de choses contre les maladies qui touchent nos populations”.
FARA DIAW
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l'article original: www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=8276&index__edition=9413
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