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4 octobre 2001 - Le Soleil - Sénégal
L’USAID vulgarise les risques liés à la grossesse.

L’USAID a organisé, hier, en partenariat avec la Caravane multimédia, actuellement dans la ville de Mbour, une conférence publique sur la connaissance des risques liés à la grossesse et à l’accouchement.
Après avoir passé en revue les dangers encourus par les femmes et le fœtus, l’exposant, El Hadji Dioum, expert en plaidoyer, en projet santé maternelle et en planification familiale, s’est largement appesanti sur les sept piliers qui assurent une maternité à moindre risque.

Il est impératif, pour une femme en état de grossesse, de bénéficier de soins de santé primaires, de planification familiale et de services prénatals.
Parmi ces piliers, il y a aussi les soins obstétricaux, les soins post-avortement et la lutte contre les IST-VIH.
Mais il faut, comme soubassement à ces piliers essentiels, un environnement juridique favorable, la levée des obstacles socioculturels et, surtout, l’amélioration du statut de la femme.
Une bonne politique de santé devra permettre, pour la période 2001-2007, de sauver 4.400 vies de femmes, d’épargner à 102.500 d’entre elles d’une invalidité et d’assurer la vie à 36.000 enfants. Sur le plan économique, ce schéma assurera un gain de productivité estimé à 53,9 milliards de francs CFA.
Mais, il faut au préalable quatre conditions, s’empresse d’ajouter le conférencier : il y a d’abord un solide engagement en faveur de la santé et de la survie maternelle de la part des dirigeants politiques.
Ensuite, le Sénégal doit se doter d’une stratégie nationale de santé, faire un investissement réaliste et, enfin, se doter d’un cadre avec des mécanismes bien définis. En ce qui concerne les femmes, il faut leur assurer la plénitude de leurs droits et leur permettre de contribuer au développement.
Pour le moment, le Sénégal est loin de là, d’après Cheikh Fall, coordonnateur du volet communication pour un changement de comportement, la mortalité maternelle et infantile a pris des proportions très inquiétantes dans notre pays.
Le taux de mortalité maternel est de 510 femmes sur 100.000 grossesses.
“Un taux excessif”, constate-t-il. Cette moyenne nationale est l’arbre qui cache la forêt, certaines régions comme Kolda (1000 décès) et Tambacounda battent de loin ce triste record.

Il urge aujourd’hui de mettre en place une stratégie de formation et de sensibilisation au niveau des postes de santé, dit Cheikh Fall. C’est dans ce sens que l’agence américaine d’aide est en train d’appliquer un projet à hauteur de 5 millions de dollars U.S. qui a démarré depuis juillet 2000 et qui intervient dans les régions de Thiès, de Kaolack, de Louga, de Fatick et de Dakar. Ce programme prendra fin en 2004.
Le conférencier n’a pas manqué de passer en revue d’autres points relatifs aux facteurs de risques liés au travail et à l’accouchement. Devant un parterre de femmes, de représentants d’associations féminines, les agents de l’USAID ont attiré l’attention du public sur certains signes qui présagent des complications pour la mère ou son enfant.
L’absence de vaccination prénatale, le corps chaud pendant la grossesse, la durée prolongée du travail, etc., sont autant de signes débouchant sur des risques.
Les femmes, après les exposés, ont interpellé les agents de l’USAID sur la fiabilité des méthodes contraceptives, les problèmes rencontrés avec la ménopause, les interdictions alimentaires, etc.
L’USAID compte accompagner la Caravane multimédia pour vulgariser les dangers auxquels sont confrontés les mères et leurs enfants.
MALICK CISS

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=8000&index__edition=9405

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