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8 octobre 2001 - Le Messager - Cameroun
Santé reproductive: Mourir pour donner la vie.

Chaque minute qui passe, une femme meurt quelque part dans le monde de causes liées à la santé reproductive. Les Camerounaises concernées au premier chef.
La mortalité maternelle reste un grave problème dans le monde. Environ 515.000 femmes meurent chaque année durant la grossesse ou en couches et des millions d'autres femmes tombent malades ou sont frappées d'incapacités.

C'est ce que révèle une étude publiée le 7 mars dernier par “Population Action International” (PAI), un organisme important qui s'occupe de politique démographique dans le monde.
Ces chiffres sont en baisse par rapport à ceux d'il y a quelques années qui faisaient état de 585.000 décès annuels chez les femmes enceintes.
Cette baisse pourrait s'expliquer par les progrès réalisés notamment par la pratique de la contraception qui a plus que décuplé dans les pays en développement.
Reste que avec 515.000 décès, la mortalité maternelle demeure très élevée. C'est pratiquement une fois et demie l'équivalent de la population de la province du Sud du Cameroun qui est ainsi décimée chaque année.

Mais encore, chaque minute qui passe, une femme meurt quelque part dans le monde - très probablement en Afrique subsaharienne -, de causes liées à la santé reproductive.

La moitié des décès en Afrique

L'étude du PAI qui classe 133 pays constate que les femmes des pays riches courent beaucoup moins de risques que les Africaines.
Une femme sur 65 vivant dans des pays en développement mourra de causes liées à la santé reproductive.
Elle court donc 33 fois plus de risque que les femmes de pays développés, qui risquent de mourir une fois sur 2125.
La moitié de toutes les morts pour causes liées à la grossesse se trouve ainsi en Afrique subsaharienne.
Selon Amy Coen, présidente du PAI, “actuellement près de la moitié des femmes qui vivent dans les pays en développement accouchent sans aucune aide d'un agent qualifié, et il y a 150 millions de femmes qui disent vouloir empêcher ou retarder leur prochaine grossesse, mais n'ont pas accès à des contraceptifs.”

Pour remédier à cet état de chose, le PAI demande aux gouvernements d'honorer les engagements pris en 1994 par 179 pays à l'occasion de la Conférence Internationale sur la population et le développement (CIPD) du Caire en Egypte.
Le programme d'action adopté par la CIPD prévoit notamment des budgets internationaux annuels de 17 milliards de dollars en l'an 2000 (devant passer à 21,7 milliards de dollars par an en 2015) afin d'offrir un accès universel aux services de base de santé reproductive.
Les soins fondamentaux de santé reproductive comportent notamment des services de contraception de haute qualité, de bons soins durant la grossesse, pendant et après l'accouchement, et des services de lutte contre les infections sexuellement transmises, dont le Vih/Sida.

Les femmes camerounaises sont concernées au premier chef par l'étude du PAI qui classe le Cameroun au 99e rang sur 133 pays, derrière des pays pourtant moins bien lotis comme le Sénégal, le Bénin ou Madagascar.
Selon le PAI, le risque reproductif est élevé au Cameroun où 73% seulement des femmes reçoivent des soins prénataux contre 82% au Sénégal et 58% seulement des naissances sont assistées par un personnel qualifié contre 60% au Bénin.
A coup sûr, il y a là un domaine dans lequel le département de la Santé publique doit encore s'investir pour sauver des vies.
Marlyse Sibatcheu

Lire l'article original: wagne.net/messager/messager/0301/30/vie.htm

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