Family Care International (FCI) a officiellement
installé le projet : "sauver la vie des femmes : une initiative
de soins de qualité au cours de la grossesse et de l'accouchement",
à Ouargaye, le 24 octobre 2002.
L'installation de ce projet a été précédée
d'un atelier de restitution des résultats d'une évaluation
des besoins en santé maternelle du district sanitaire de Ouargaye,
le 23 octobre, à l'hôtel Lafi de Tenkodogo. Cette évaluation
a permis le choix de Ouargaye (situé à l'Est du Burkina,
à environ 260 km de Ouagadougou) pour abriter le projet. L'objectif
principal est de permettre aux femmes d'avoir accès aux soins avant,
pendant et après l'accouchement.
Family Care International est une ONG américaine travaillant à
travers le monde pour la santé de la reproduction, surtout la maternité
sans risque et la santé des adolescents. Cette ONG a des bureaux
dans quatorze pays, y compris le Burkina où elle est à l'uvre
depuis 1996. En effet, dans notre pays, la mortalité maternelle
demeure un problème. D'après les estimations, le taux de
mortalité maternelle se situe à environ quatre cent quatre
vingt quatre (484) pour cent mille (100 000) naissances vivantes. A l'échelle
nationale, seulement un tiers de toutes les naissances a lieu dans un
établissement de santé ; et ce taux est encore plus faible
dans les zones rurales.
Pourtant, on pourrait prévenir la plupart des décès
si les femmes avaient accès aux soins médicaux de base durant
la grossesse, pendant et après l'accouchement. Dans ce sens, la
présidente de Family Care International, Jill Sheffield estime
"que les femmes burkinabè ont la chance par ce que le gouvernement
s'est engagé à améliorer leur sort ". Elle a
expliqué que l'Initiative soins de qualité (ISQ) a été
réalisée en collaboration avec le ministre de la Santé.
Le projet a été financé par la Fondation Bill et
Melinda Gate. La présidente a ainsi salué, entre autres,
la mise en uvre du plan triennal 2001-2003 de l'État burkinabè.
Ce plan vise le relèvement du taux national des soins de qualité.
Dans cette perspective, l'objectif spécifique du projet est d'augmenter
ce taux de 21% à 27%. Le projet se propose donc d'assurer la disponibilité
des services de santé essentiels tous les jours, sans exception
et à toutes les heures. Le projet se propose également de
faire en sorte que les populations puissent utiliser convenablement ses
services, à travers la sensibilisation et la mobilisation. Les
soins y sont donnés par un personnel de santé formé
et exerçant sa profession dans un environnement fonctionnel. Cette
stratégie permet de réduire la mortalité et les traumatismes
de l'accouchement. Car selon la présidente de l'ONG FCI, "une
accoucheuse traditionnelle n'a généralement pas de compétences
pour sauver la vie d'une femme pendant une urgence. Et la plupart des
complications de l'accouchement ne peuvent pas être prédites
lors des consultations prénatales. Une femme a réellement
donc besoin d'accéder à de bons soins médicaux pendant
l'accouchement".
Par ailleurs, le lancement du projet a été une occasion
pour FCI de remettre du matériel au Centre médical avec
antenne chirurgicale (CMA) de Ouargaye d'une valeur de 35 500 000 FCFA
environ. Parallèlement à ce don, huit (08) mères
ont été récompensées pour avoir suivi fidèlement
les services de santé de la grossesse à l'accouchement et
pour avoir fait suivre régulièrement leurs bébés.
Selon la coordonnatrice nationale de FCI, Mme Djénéba Ba
Diallo, cette localité a été choisie de commun accord
avec les autorités sanitaires du pays et de la région, à
cause des besoins réels et immenses de la province. En plus du
Burkina où le taux de risque de décès maternel est
un sur quatorze (1/14), ce projet est fonctionnel au Kenya et en Tanzanie
où le taux de décès maternel est respectivement de
un sur treize (1/13) et de un sur quatorze (1/14).
Aimée Florentine KABORE
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2002_10_30/sidwaya.htm
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