Le succès des efforts visant la réduction
des importants taux d'infection au VIH/SIDA enregistrés sur le
continent africain dépendra, pour l'essentiel, des capacités
à modifier le comportement sexuel imprudent des hommes, a-t-on
appris d'un spécialiste des questions de population. "Bon
nombre d'experts sont surpris de l'absence, dans le document final de
la cinquième Conférence des femmes africaines ministres
et parlementaires, de toute allusion à la façon de prendre
en charge ce problème qui donne un visage féminin à
la pandémie du VIH/SIDA en Afrique", a expliqué une
femme experte, sous couvert de l'anonymat.
L'envoyé spécial du secrétaire général
des Nations Unies sur le SIDA en Afrique, M. Stephen Lewis, a, à
l'occasion de l'ouverture de la réunion organisée du 15
au 18 octobre sous l'égide du Fonds des Nations Unies pour les
activités en matière de populations (FNUAP), accusé
les hommes africains d'avoir "trahi" leurs femmes en changeant
de partenaires sexuelles comme de chemises. Il a souligné que,
dans l'Afrique subsaharienne, plus de 28 millions de personnes avaient
été victimes de cette maladie incurable à la fin
de l'année 2001.
M. Lewis a exhorté les ministres et les législateurs à
lancer, depuis la ville balnéaire de Sal, au Cap-Vert, une "campagne
massive" pour mettre un terme à la "conspiration"
des hommes africains qui se manifeste par leur comportement sexuel de
prédateurs, les relations entre partenaires n'appartenant pas à
la même génération, les viols et la violence au sein
de la famille, pratiques qui contribuent à la propagation du virus
de l'immunodéficience humaine (VIH), cause du SIDA.
M. Mark Blackden, principal économiste à la Banque mondiale,
qui dirige le Programme multinational de lutte contre le SIDA (MAP), a
affirmé à l'envoyé spécial de la PANA à
Sal, qu'il conviendrait, en Afrique, de prêter une attention toute
particulière à la dimension "genre" du SIDA. "L'Afrique
est le seul continent sur lequel les taux de prévalence et le nombre
de femmes adultes touchées par le VIH/SIDA sont plus important
que celui des hommes, une situation particulièrement dévastatrice
pour les plus jeunes femmes", a t-il dit.
"La persistance des inégalités entre genres sur le
continent africain constitue l'un des facteurs déterminants qui
favorisent la propagation de la pandémie", a ajouté
le chef du MAP, relevant que les idées à l'origine du comportement
sexuel condamnable des hommes sont préjudiciables aux hommes comme
aux femmes. (
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PETER MASEBU
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=19530&index__edition=9725
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