Libreville
pour harmoniser et synchroniser les actions
Des délégués venus de huit pays du bloc épidémiologique
de la sous-région confrontent, depuis hier, leurs expériences
respectives, à la faveur de la première réunion de
revue et de planification des activités, convoquée par l'OMS
Afrique.
Les experts de huit pays de la sous-région d'Afrique centrale (Gabon,
République démocratique du Congo, Congo, Cameroun, Guinée
Equatoriale, Sao-Tomé et Principe, Tchad et République centrafricaine)
prennent part, depuis hier, à Libreville à la première
réunion de revue et de planification des activités de l'initiative
"Faire reculer le paludisme (FRP)" du bloc épidémiologique
d'Afrique centrale.
Convoquée à l'initiative du bureau régional de l'Organisation
moniale de la santé pour l'Afrique (OMS/AFRO), la rencontre vise
l'élaboration d'un plan d'action pour l'année 2003 à
partir d'une revue des progrès accomplis dans chacun des pays au
cours de l'année 2002. Il s'agira, pour les délégués
d'apprécier, durant les quatre jours de l'atelier, "non seulement
leurs propres actions, mais aussi celles de leurs voisins, et procéder
ensuite à une meilleure orientation pour le développement
de l'initiative FRP dans la sous-région".
Engagement
C'est le ministre de la Fonction publique, Pascal Désiré
Missongo assurant l'intérim du ministre de la Santé publique,
qui a ouvert hier les travaux à l'hôtel Atlantique. C'était
en présence de nombreux invités dont des diplomates et des
représentants d'organismes partenaires (Unicef, Pnud, banque mondiale
et ONG).
D'emblée, le ministre Missongo a salué la tenue à
Libreville de cette première réunion, faisant suite à
l'engagement de "nos chefs d'Etat réunis à Abuja an
Nigeria en avril 2000". Il explique que c'est lors de cette réunion,
tenue dans le cadre de l'OUA, que les dirigeants du continent s'étaient
engagés, entre autres, " de réduire de moitié,
par des actions adaptées et pérennes, le fardeau du paludisme
d'ici 2010".
Tout en saluant, au nom du président Omar Bongo et du gouvernement
gabonais, "les progrès accomplis par notre sous-region dans
la mise en oeuvre de, cet important programme de santé~ publique
pour nos populations", l'intérimaire du ministre de la Santé
a conclu que "nos gouvernements et l'ensemble de nos sociétés
respectives attendent par conséquent, de votre séminaire,
des résultats qui confirmeront l'engagement de la déclaration
d'Abuja".
Pour le représentant de l'OMS au Gabon, "la mortalité
imputable au paludisme dans notre sous-région est variable d'un
pays n l'autre. Mais dans l'ensemble elle reste importante".
Cette maladie reste également la première cause de mortalité
et de morbidité en Afrique. C'est à la suite de ce constat,
indique le Dr Alain Brun, que l'OMS a considéré "la
lutte contre le paludisme comme une des préoccupations majeures
dans le contexte de la lutte contre la maladie".
Ayant relevé que le paludisme reste, tout au long de l'année,
endémique dans tous les pays du bloc épidémiologique
d'Afrique centrale, le responsable de l'OMS a indiqué que "des
stratégies communes peuvent dès lors être initiées,
adoptées et mises en pratique, mais mieux encore, être coordonnées".
Evaluation
C'est vers cet objectif justement que tend la rencontre de Libreville,
étant entendu que chaque programme de lutte contre le paludisme
"opère dans un contexte non seulement national, c'est-à-dire
bien particulier, mais aussi dans un cadre sous-régional, voire
régional".
A l'OMS, le suivi régulier des activités, ainsi que l'évaluation
des progrès réalisés seront de plus en plus placés
dans un contexte plus élargi.
"Sommes-.nous donc toujours dans la bonne direction ? Les ressources
que nous engageons, sont-elles utilisées rationnellement ?"
Le Dr Brun a, sous forme d'interrogations, indiqué des pistes de
réflexion aux experts de l'hôtel Atlantique.
Le représentant local de l'OMS a, enfin insisté pour qu'
"un accent particulier soit) mis sur les activités à
assise communautaire". Il s'agira essentiellement d'orienter l'information
et la sensibilisation en direction des populations les plus exposées
au paludisme. Les travaux prennent fin jeudi.
Le salut par les moustiquaires imprégnées
LE partenariat mondial "Faire reculer le paludisme (FRP)", programme
commun initié par l'OMS, le Pnud et l'Unicef en 1998, encourage
vivement l'utilisation de moustiquaires imprégnées pour
toutes les personnes exposées aux piqûres de moustiques,
agents vecteurs du paludisme. Surtout pour les enfants et les femmes enceintes,
considérées comme les cibles les plus vulnérables.
En vue de promouvoir l'usage des moustiquaires imprégnées,
le FRP s'emploie à initier un certain nombre d'actions dans des
zones d'endémie palustre : campagnes d'éducation du public,
intervention en faveur de la réduction ou de l'abolition des taxes
et des droits de douane sur les moustiquaires imprégnées,
le tulle et les insecticides, campagne de sensibilisation en direction
des entreprises locales fabricant des moustiquaires imprégnées
et les programmes de marketing social pour que ces moustiquaires soient
disponibles à un prix accessible...
Le Gabon n'est pas en reste de cette campagne menée à l'échelle
mondiale. Le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a
doté pratiquement tous les chefs-lieux des neuf provinces du pays
d'un centre d'imprégnation des moustiquaires. Cette imprégnation,
renouvelable tous les six mois, coûte seulement 1000 F CFA. A Libreville
l'hôpital de Nkembo et l'hôpital de l'Amitié sino-gabonaise
de Belle-vue sont les deux centres où se font l'imprégnation
des moustiquaires.
En diffusant un halo chimique, les moustiquaires imprégnées
repoussent ou dissuadent les moustiques. Elles raccourcissent ainsi la
durée de vie des moustiques, de sorte qu'ils soient incapables
de transmettre le paludisme à l'homme.
Source : Journal l'Union du 29/10/2002
Lire l'article original : http://www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_29102002f.htm
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