Au
Burkina Faso, le taux de prévalence du VIH/SIDA dans la population
générale était de 7,17 %, en 1997, contre 1,
4 % au Sénégal, en 2001. En l'an 2000, le nombre de
Burkinabè infectés par le VIH dépasse les 660.000.
Jusqu'en 1999, le nombre cumulé des décès dus
au SIDA est estimé à environ 50.000. Chaque jour,
au moins 200 personnes sont infectées par le VIH et plus
de 50 décèdent du SIDA. La voie sexuelle s'avère
le mode de transmission prédominant. Environ 85 % des personnes
contaminées l'ont été par contact sexuel.
La mobilisation générale est sonnée parce que,
reconnaissent les autorités burkinabè, "compte
tenu de l'ampleur de l'épidémie du SIDA, tous les
efforts doivent être unis pour apporter une meilleure réponse
à ce fléau qui compromet réellement le développement
du Burkina Faso". (Brochure sur "Le SIDA au Burkina Faso
: évolution et impact sur le développement" -
Ouagadougou, août 2001 - Conseil national de lutte contre
le SIDA et les infections sexuellement transmissibles, CNLS-IST)
Le programme national de lutte contre le SIDA (PNLS) a été
transformé en Conseil national de lutte contre le SIDA et
les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). "La
création du CNLS-IST, l'approche multisectorielle et l'élaboration
d'un cadre stratégique de lutte contre le VIH/SIDA 2001-2005,
témoignent de cet engagement sans faille".
Les ONG, les partenaires au développement et les associations
poursuivent, eux aussi, leur travail de fourmi en organisant notamment
les personnes vivant avec le VIH, les malades du SIDA et les personnes
affectées par le VIH/SIDA.
La semaine dernière, à Ouagadougou, une trentaine
de parlementaires de dix pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre
a participé à un atelier régional de renforcement
de l'engagement et du rôle du parlementaire dans la lutte
contre les IST/VIH/SIDA. Les parlementaires avaient, à l'initiative
des organisateurs, rencontré des membres d'une association
burkinabé de personnes affectées par le VIH et vivant
avec.
Les membres de cette association ont témoigné de leur
vécu quotidien, de leur combat contre le virus et de leur
lutte pour la mobilisation de tout le monde contre le VIH/SIDA.
Ils ont pris la parole pour dire qu'"il est possible de vivre
positivement sa séropositivité". Pour eux, "c'est
moins la maladie que les autres qui posent problème".
S'appuyant sur leur propre expérience, ils ont souligné
que "l'affection et la solidarité des conjoints, de
la famille et de la communauté" peuvent aider les personnes
vivant avec le VIH à être plus fortes face à
la maladie. En somme, comme on dit au Sénégal, face
à cette maladie, "l'homme est le remède de l'homme"
("Niit, Niit ay garab am").
Discrimination et stigmatisation
Les membres de l'association ont, enfin, demandé aux parlementaires,
une fois de retour dans leur pays, une fois dans leur circonscription,
de parler aux associations de personnes vivant avec le VIH et, surtout,
de les soutenir.
En conclusion, ils ont dit que "l'adoption de lois pour mieux
prendre en compte les droits fondamentaux des PVVIH devrait être
accompagnée d'une sensibilisation en direction des leaders
communautaires, des personnes chargées d'appliquer les lois
ainsi que les communautés pour, d'une part, prévenir
les cas de discrimination, mais également pour, d'autre part,
faciliter leur application".
Emus par tant de témoignages, impressionnés par cette
volonté de continuer "à cultiver l'espoir",
les parlementaires, dans leurs interventions, ont salué le
courage de ces hommes et de ces femmes qui ont accepté de
parler à visage découvert de la maladie et d'ouvrir
à tout le monde les portes d'un monde dans lequel tout homme,
toute femme peut, du jour au lendemain, basculer. (Rapport général
de l'atelier régional de renforcement de l'engagement et
du rôle du parlementaire dans la lutte contre les IST/VIH/SIDA
(23 - 27 septembre 2002) organisé par le Projet POLICY/USAID
et le Projet Santé Familiale et la Prévention du SIDA
(SFPS) en collaboration avec le Forum des parlementaires africains
et arabes des pays pour la population et le développement
(FAAPPD) et le Programme Majeur Population (CERPOD) du CILSS).
A l'issue des travaux de l'atelier régional de Ouagadougou,
les participants avaient pris l'engagement, en s'appuyant sur des
réseaux de parlementaires sur la population et le développement
redynamisés et dotés de plans d'action détaillés,
d'accélérer le processus d'élaboration et d'adoption
de projet de loi sur les IST/VIH/SIDA.
El Bachir Sow
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=18653&index__edition=9703
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