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Lutte contre la VIH/SIDA au Burkina Faso : le combat des personnes infectées pour la vie - Le soleil - Sénégal - 03/10/2002

Au Burkina Faso, le taux de prévalence du VIH/SIDA dans la population générale était de 7,17 %, en 1997, contre 1, 4 % au Sénégal, en 2001. En l'an 2000, le nombre de Burkinabè infectés par le VIH dépasse les 660.000. Jusqu'en 1999, le nombre cumulé des décès dus au SIDA est estimé à environ 50.000. Chaque jour, au moins 200 personnes sont infectées par le VIH et plus de 50 décèdent du SIDA. La voie sexuelle s'avère le mode de transmission prédominant. Environ 85 % des personnes contaminées l'ont été par contact sexuel.

La mobilisation générale est sonnée parce que, reconnaissent les autorités burkinabè, "compte tenu de l'ampleur de l'épidémie du SIDA, tous les efforts doivent être unis pour apporter une meilleure réponse à ce fléau qui compromet réellement le développement du Burkina Faso". (Brochure sur "Le SIDA au Burkina Faso : évolution et impact sur le développement" - Ouagadougou, août 2001 - Conseil national de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles, CNLS-IST)
Le programme national de lutte contre le SIDA (PNLS) a été transformé en Conseil national de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). "La création du CNLS-IST, l'approche multisectorielle et l'élaboration d'un cadre stratégique de lutte contre le VIH/SIDA 2001-2005, témoignent de cet engagement sans faille".
Les ONG, les partenaires au développement et les associations poursuivent, eux aussi, leur travail de fourmi en organisant notamment les personnes vivant avec le VIH, les malades du SIDA et les personnes affectées par le VIH/SIDA.
La semaine dernière, à Ouagadougou, une trentaine de parlementaires de dix pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre a participé à un atelier régional de renforcement de l'engagement et du rôle du parlementaire dans la lutte contre les IST/VIH/SIDA. Les parlementaires avaient, à l'initiative des organisateurs, rencontré des membres d'une association burkinabé de personnes affectées par le VIH et vivant avec.
Les membres de cette association ont témoigné de leur vécu quotidien, de leur combat contre le virus et de leur lutte pour la mobilisation de tout le monde contre le VIH/SIDA. Ils ont pris la parole pour dire qu'"il est possible de vivre positivement sa séropositivité". Pour eux, "c'est moins la maladie que les autres qui posent problème". S'appuyant sur leur propre expérience, ils ont souligné que "l'affection et la solidarité des conjoints, de la famille et de la communauté" peuvent aider les personnes vivant avec le VIH à être plus fortes face à la maladie. En somme, comme on dit au Sénégal, face à cette maladie, "l'homme est le remède de l'homme" ("Niit, Niit ay garab am").

Discrimination et stigmatisation

Les membres de l'association ont, enfin, demandé aux parlementaires, une fois de retour dans leur pays, une fois dans leur circonscription, de parler aux associations de personnes vivant avec le VIH et, surtout, de les soutenir.
En conclusion, ils ont dit que "l'adoption de lois pour mieux prendre en compte les droits fondamentaux des PVVIH devrait être accompagnée d'une sensibilisation en direction des leaders communautaires, des personnes chargées d'appliquer les lois ainsi que les communautés pour, d'une part, prévenir les cas de discrimination, mais également pour, d'autre part, faciliter leur application".
Emus par tant de témoignages, impressionnés par cette volonté de continuer "à cultiver l'espoir", les parlementaires, dans leurs interventions, ont salué le courage de ces hommes et de ces femmes qui ont accepté de parler à visage découvert de la maladie et d'ouvrir à tout le monde les portes d'un monde dans lequel tout homme, toute femme peut, du jour au lendemain, basculer. (Rapport général de l'atelier régional de renforcement de l'engagement et du rôle du parlementaire dans la lutte contre les IST/VIH/SIDA (23 - 27 septembre 2002) organisé par le Projet POLICY/USAID et le Projet Santé Familiale et la Prévention du SIDA (SFPS) en collaboration avec le Forum des parlementaires africains et arabes des pays pour la population et le développement (FAAPPD) et le Programme Majeur Population (CERPOD) du CILSS).

A l'issue des travaux de l'atelier régional de Ouagadougou, les participants avaient pris l'engagement, en s'appuyant sur des réseaux de parlementaires sur la population et le développement redynamisés et dotés de plans d'action détaillés, d'accélérer le processus d'élaboration et d'adoption de projet de loi sur les IST/VIH/SIDA.

El Bachir Sow

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=18653&index__edition=9703

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