L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Le professeur Lamine Diakhaté, directeur du CNTS : "Nous sommes loin de la satisfaction des besoins en sang à transfuser" - Le Soleil - Sénégal - 02/10/2004

Le Sénégal va célébrer, le 6 octobre prochain, la Journée africaine du don de sang. C'est sous ce prétexte que nous avons rencontré le Pr. Lamine Diakhaté, directeur du Centre national de transfusion sanguine, établissement public de santé et référence nationale dans le domaine de l'hématologie. Il a lancé un véritable cri du cœur pour appeler les Sénégalais adultes des deux sexes à contribuer à la résorption du déficit entre la demande et l'offre en matière de sang à transfuser. C'est en quelque sorte un appel national pour sauver des vies…

Le Soleil : Pouvez-vous nous faire une présentation sommaire du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) ?

Professeur Lamine Diakhaté : Le Centre national de transfusion sanguine est un service qui dépend du ministère de la santé, et dont la vocation essentielle est d'assurer la sécurité de la transfusion sanguine sur l'ensemble du territoire national. Nous avons aussi pour vocation de faire la collecte et la distribution du sang. Depuis que le centre a été érigé en établissement public de santé (EPS), il est également de notre ressort d'élaborer la politique nationale de transfusion sanguine. D'ailleurs, un document stratégique a été élaboré et il sera ultérieurement soumis aux instances supérieures pour approbation.
L'autre chose qu'il faut préciser, c'est que le sang est un liquide très précieux et il faut qu'une personne bien portante puisse en donner. Ceci pour assurer une certaine solidarité entre les hommes. Parce que vous savez que le sang est utilisé dans les hôpitaux en permanence. Par exemple, si nous prenons le cas d'un patient devant subir une opération chirurgicale, d'une femme en saignée par suite d'accouchement, ou celui d'un enfant anémié, entre autres cas cruciaux, nous sommes souvent obligés de faire appel à des bonnes volontés pour pouvoir effectuer une collecte rapide.

Le Soleil : En ce qui concerne l'offre et la demande, quelle est la situation des dons de sang au Sénégal ?

Professeur Lamine Diakhaté : Les offres sont nettement inférieures à la demande. La raison vient du fait que le centre national de transfusion sanguine n'est pas fréquenté, comme on l'aurait souhaité, par la population. Et selon les normes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour qu'un pays soit couvert sur le plan de ses besoins, il faudrait au moins que dix pour cent de la population soit des donneurs de sang. Au Sénégal, nous sommes encore loin de là dans la satisfaction des besoins. Bon an mal an, nous faisons des collectes qui tournent autour de 25 à 35000 dons de sang par an. Sur une population de dix millions d'habitants, vous comprendrez que le ratio est trop faible. Puisqu'on devrait au moins atteindre les 200000 poches de sang capables de nous propulser au niveau des minima fixés par l'Oms, afin de couvrir les besoins existants. Jusque-là, nous arrivons à faire face à la demande venant des différents hôpitaux, mais il est d'une impérieuse nécessité que la fréquentation du centre soit beaucoup plus importante. Ce qui peut nous permettre de stocker de très larges quantités de sang en vue de répondre à n'importe quelle catastrophe qui pourrait survenir.

Le Soleil : Est-ce à dire que les donneurs ne répondent pas à vos appels ?

Professeur Lamine Diakhaté : Ils ne répondent pas comme on l'aurait souhaité. S'ils fréquentent régulièrement le CNTS, c'est souvent tous les trois mois lorsqu'il s'agit d'un homme ou tous les quatre mois, lorsqu'il s'agit d'une femme. La démarche la plus judicieuse pour nous serait d'avoir des donneurs réguliers, mais également fidélisés qui puissent nous permettre de disposer toujours de sang de bonne qualité. Autrement, nous serons obligés de procéder à des analyses en passant par un traitement de laboratoire apte à nous assurer que le sang est absolument indemne de tout virus. C'est à ce moment seulement que nous le mettons en circulation.

Le Soleil : L'avènement du VIH/sida ne constitue-t-il pas un facteur d'inhibition dans la propension des Sénégalais à faire un don de sang ?

Professeur Lamine Diakhaté : Évidemment, au début de l'avènement du sida, beaucoup de gens rechignaient à venir donner du sang. Mais, c'est une situation qui reposait sur trop d'amalgame et de confusion. Et cela ne se justifiait point, puisque entre donner du sang et le sida, il n'y avait pas d'inquiétudes à se faire. Depuis, la tendance s'est inversée. Parce que les conditions de sécurité sont telles qu'il est pratiquement impossible de retomber dans ces fausses opinions. Aujourd'hui, quand le donneur de sang vient au Cnts, il est sur les fauteuils de prélèvement, lequel se fait avec du matériel absolument stérile. On ouvre devant lui le matériel tout neuf et qui n'a jamais servi. A partir de ce moment, il est édifié sur l'absence totale de risque de contamination.
Il faut dire maintenant que la réalité est tout autre. Il y a des gens qui pratiquent la politique de l'Autriche parce qu'ils ont peur de connaître leur statut sérologique, ils préfèrent rester dans le flou que de savoir qu'ils ont ou non le virus dans le sang. D'autres vont même plus loin en vous disant : si vous trouvez que j'ai le virus ne me le dîtes pas ! ! !

Le Soleil : Pourtant on remarque qu'il y a plusieurs entreprises de la place qui répondent à vos appels. Cela ne vous permet-il pas toujours de résorber la demande ?

Professeur Lamine Diakhaté : Absolument ! Je profite de l'occasion pour remercier toutes ces entreprises qui nous aident dans la recherche quotidienne de sang. Naturellement, leur aide est d'un précieux apport. Il y a à souligner également que c'est notre équipe mobile qui, le plus souvent, sillonne les différentes entreprises. Ce sont là des opérations qui se passent sans trop de difficultés. Puisque les chefs d'entreprise et les travailleurs répondent favorablement à notre appel. Ils font véritablement montre d'un grand esprit de solidarité.

Le Soleil : Quelle est la situation des banques de sang au Sénégal ?

Professeur Lamine Diakhaté : Notre politique sur le plan national est de faire en sorte que l'ensemble du pays soit couvert en besoin en sang. Comme cela se fait dans les pays développés, le Cnts fonctionne comme un organisme régulateur qui a des banques de sang dans toutes les régions. Nous travaillons également à ce que toutes les régions arrivent à un niveau d'autosuffisance en matière de produits sanguins. Autant il y a des banques de sang que de régions, autant cela nous facilite la tâche en faisant de telle sorte que ces régions ne puissent pas venir jusqu'à Dakar pour se ravitailler en sang. Actuellement les banques de sang régionales assurent une très bonne couverture. Le travail se fait également de la même manière que le CNTS au niveau des techniques de prélèvement, en matière de réactifs et de tests de laboratoire.

Le Soleil : Quels sont, au niveau structurel, les véritables problèmes que vous rencontrez dans le secteur ?

Professeur Lamine Diakhaté : Ils sont essentiellement d'ordre logistique. Nous souhaiterions naturellement être équipé de manière très moderne, parce que vous savez que les avancées technologiques offrent actuellement un large éventail de possibilités. Il est possible de procéder à ce qu'on appelle un fractionnement du sang très poussé. A partir d'une seule poche de sang, on peut fabriquer plusieurs dérivés, ensuite les préparer pour finalement les distribuer à des malades différents (ndlr : hémophiles, anémiés, drépanocytaires, etc.). Car vous savez, en fonction de la maladie, certains patients n'ont besoin que des globules rouges et non du plasma, et vice-versa. C'est dire qu'avec un fractionnement très poussé et un équipement très moderne, on pourrait régler tous ces problèmes.

Propos recueillis par Abdoulie John

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=42547&index__edition=10304


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale