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Dr Ngagne Mbaye, directeur du centre de dépistage de Pikine-Guédiawaye : «L'écrasante majorité des gens qui viennent se faire dépister sont séronégatifs» - Le sud - Sénégal - 17/10/2005
Le Dr. Ngagne Mbaye, coordonnateur du Centre de dépistage du Vih-Sida dans la banlieue de Dakar invite dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, les populations à faire le test dépistage. Il prévient que « Le fait de cacher la maladie peut avoir des conséquences sur toute une famille ».

Quel est le taux de prévalence du Vih-Sida dans la banlieue ?
Il n'y a pas de spécificité de la banlieue. On peut présumer que la banlieue n'est pas fondamentalement différente de l'intérieur du pays. C'est vrai qu'il y a des différences entre les régions, mais je pense que le taux de prévalence de la banlieue peut-être perçu comme analogue au taux de la région de Dakar. Mais il n'y a pas de statistiques précises.

Quel est le sexe dominant parmi les personnes infectées ?
Je pense que dans l'ensemble il y a plus de femmes que d'hommes. Ceci est peut-être dû au fait que je travaille plus avec les femmes enceintes dans le cadre de la prévention mère-enfant. Et ce qui est une réalité au niveau national peut être une réalité au niveau local.

Comme vous travaillez plus avec les femmes, avez-vous une idée des chiffres de la transmission du Sida mère-enfant dans la banlieue ?
Au Sénégal, il y a à peu près 3000 enfants qui vivent avec le Vih. Et ils sont localisés un peu partout dans le pays. Seulement, il devrait y avoir ici de moins en moins d'enfants infectés parce qu'il y a maintenant des stratégies de prévention de transmission du virus de la mère à l'enfant. Il suffit que la femme se fasse dépister. Et si elle est séropositive, on lui fait bénéficier gratuitement des médicaments pour qu'elle ne contamine pas son enfant.

Comment ces personnes vivant avec le Vih sont-elles prises en charge ?
Elles sont prises en charge dans le cadre de l'initiative nationale. Vous savez que la banlieue n'est pas dotée de structure adéquate dans ce domaine de la prise en charge. Il y a de plus en plus d'efforts au niveau des districts de santé pour que localement les personnes infectées puissent être prises en charge. Mais en dépit des moyens modestes, cette prise en charge se fait selon les normes du protocole en vigueur au niveau national.

Comment ces personnes ont-elles été dépistées ?
Pour le dépistage, il y a plusieurs concepts. Il y a des personnes qui veulent se faire dépister parce qu'elles sont malades; d'autres se dépistent pour connaître leur statut sérologique. Même si une personne n'est pas malade, elle a le droit de se faire dépister pour connaître son statut et voir si elle n'a aucun signe de séropositivité. Si le sujet est malade et qu'on constate des signes d'infection, le personnel soignant propose à la personne de se faire dépister. Une personne dépistée, si elle est négative, reçoit des conseils pour qu'elle prenne ses dispositions et évite de se faire infecter Une chose est importante toutefois : quel que soit le contexte de dépistage, il est toujours volontaire, gratuit et anonyme. Nous n'avions donc pas besoin de votre prénom. L'âge et le sexe suffisent pour se faire dépister. Les résultats sont gratuits. Et presque l'écrasante majorité des gens qui viennent se faire dépister sont négatifs.

Y a-t-il une politique de dépistage au niveau de la banlieue ?
Dans les centres de dépistage, il y a une politique d'information de la communauté. Au niveau de la banlieue, il y a des associations de lutte contre le Sida qui incitent les gens à se faire dépister. Les communicateurs traditionnels et modernes ont également un rôle important pour sensibiliser les populations.

Quel est le rythme de fréquence des personnes qui viennent se faire dépister dans votre centre ?
Il n'est pas ce qu'on voudrait qu'il soit. Souvent, il est de 200, 150 par jour. Mais ce n'est pas cela qu'on attend. On aimerait voir beaucoup plus de personnes de Pikine et de Guédiawaye venir se faire dépister.

Quel est le taux de mortalité des personnes vivant avec le Vih/Sida au niveau de la banlieue ?
Le taux de mortalité cause d'énormes problèmes. On ne peut pas le connaître avec certitude. Mais on sait qu'avec la prise en charge de qualité qui est en train d'être mise en place il n'y a plus de grande mortalité. Avec la prise en charge par les antirétroviraux et la prévention médicale il n'y a pas beaucoup de morts. Il faut que les gens sachent que le Sida n'est plus une contamination irrévocable.

Pourrait-on éradiquer le Sida si les femmes et les hommes se donnent le courage de faire le dépistage ?
Les femmes acceptent de faire le dépistage mais souvent elles sont découragées par leurs époux. Le Sida ne pourra jamais être éradiqué si les femmes ne se dépistent pas. Les hommes ont une entière responsabilité sur ce point. Le fait de cacher la maladie peut avoir des conséquences sur toute une famille.

Propos recueillis par Cheikh T. MBENGUE

Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/social.php

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