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Journée mondiale du diabète : les diabétiques demandent une subvention de l'insuline - Le soleil - Sénégal - 15/11/2002

Le nombre de diabétiques suivis par le centre antidiabétique "Marc Sankalé" de l'Hôpital Abbas Ndao est passé de 200 à ces débuts à 20000 dossiers de malades. Le rythme de progression de la maladie au sein de la population (2000 cas par an) et les coûts de la prise en charge, en ce qui concerne les soins, les médicaments et surtout l'insuline ont été au centre de la célébration, hier, de la Journée mondiale du diabète à l'hôpital Abbas Ndao où se trouve le seul centre spécialisé dans le traitement du diabète du Sénégal.
Il n'existe pas encore un programme formel de prise en charge des patients diabétiques, mais, en attendant, le ministère de la santé, de l'Hygiène et de la Prévention compte créer, courant 2003, des structures de dépistage dans les hôpitaux et centres de santé à travers le pays", a indiqué le Dr Mandiaye Loum, directeur de la Santé, représentant le ministre de la Santé.

Les diabétiques, quant à eux, souhaitent la subvention par l'Etat de l'insuline. "Le ministère de la Santé a même créé une division des maladies chroniques non transmissibles, comme le diabète, et va oeuvrer dans la mise en place d'unités de dépistage au sein des structures de santé, pour les tests de base du diabète, en vue d'éviter aux populations le déplacement sur le centre antidiabétique de Dakar, où les patients venus de l'intérieur n'y seront reçus que pour les besoins d'analyses complémentaires".

Un grand public a pris part à cette manifestation qui avait lieu à l'agence internationale de la Francophonie, pour y suivre la cérémonie officielle, ainsi qu'une vidéoconférence entre spécialistes du Liban, de France, du Sénégal et de Roumanie sur le diabète. Le diabète suit une progression inquiétante au Sénégal pour atteindre un rythme de 2000 cas recensés par an, a indiqué le Pr. Saïd Nourou Diop, directeur du centre diabétique de Dakar qui a un effectif de 20 000 patients au Sénégal.

Le développement fulgurant de cette maladie est lié aux mauvaises habitudes alimentaires, à la pauvreté, aux tabous alimentaires et à l'analphabétisme, des facteurs qui font que beaucoup de personnes ne sont pas informées des risques de diabète ou de leur situation. "Nous misons ainsi davantage sur l'éducation, la sensibilisation et la formation du personnel d'encadrement, l'information des populations et le dépistage qui nous ont permis d'enregistrer ce nombre de cas", a dit le Pr. Diop.

Les malades du diabète sont de toutes les catégories sociales et de tous les âges. Il y en a des nantis et de moins nantis, comme en a témoigné la diabétologue, le Dr Awa Mbow Kane. Selon elle, "la création du ministère de la Santé, de l'Hygiène de la Prévention est un important pas franchi dans la lutte contre le diabète qui dépend essentiellement de la prévention".
"Et dans ce sens, a estimé la diabétologue, le repas du diabétique devrait être celui de l'ensemble de la population du Sénégal. Le coût du traitement de l'affection, de l'hypertension artérielle et du contrôle du cholestérol nécessite une prise en charge plus large". Face à la cherté du médicament et surtout de l'insuline qui est disponible en flacon de 100 unités et non plus en 40 unités, elle a préconisé que les pays de la CEDEAO fassent une commande globale pour alléger le coût du produit chez les patients.
"Le diabète a des formes liées, d'une part, à la suralimentation, et, d'autre part, à la malnutrition", a précisé le Pr. Ahmédou Moustapha Sow, qui a eu à diriger pendant plusieurs années le centre antidiabétique. Le caractère onéreux du coût du traitement de la maladie nécessite un éventail de solidarité assez large entre diabétiques, entre les personnes aisées et moins aisées. C'est dans cette optique que l'Association Sénégalaise des Diabétiques (ASSAD) a été créée, en 1982, pour améliorer le sort des patients et en faire des personnes sans handicap.

Selon son secrétaire général, Baye Oumar Gueye, "l'Association dispose d'un plan d'action, mais attend des pouvoirs publics une subvention du prix de l'insuline, la réalisation d'un centre digne devant l'ampleur de l'affection au sein de la population et l'exiguïté et l'inaccessibilité du centre "Mark Sankalé qui doit accueillir de plus en plus, de nombreux patients".

Saer Gueye
Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200211150097.html

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