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Le grand chantier de la prévention - Le soleil - Sénégal - 06/11/2002

Appelée hier en consultation à la présidence de la République, la conservation du Pr. Awa Marie Coll Seck au poste de ministre de la Santé et de la Prévention dans le nouveau gouvernement du Premier ministre Idrissa Seck, est, si elle se confirme, révélatrice d'un fait précis. Cette Femme est à sa place.
Si on revisite l'histoire, de 1960, à l'avènement de Mamadou Diop (entre 1978 et 1984), de l'occupation de ce poste ministériel (qui détient, il faut le rappeler, avec celui de l'Education nationale, la plus grande part de la demande sociale), les médecins comme le Pr. Awa Marie Coll Seck, notamment les Drs Daouda Sow, Makhtar Ndiaye, Abdoulaye Ly, Amadou Cissé Dia (rappelé à Dieu récemment) et autres, n'ont pas eu à agir comme précurseur, sur la promotion du statut des personnels de santé.

Une planification réelle du développement de la santé n'a vu le jour qu'avec Mamadou Diop, qui a eu à asseoir durablement l'implication municipale dans ce secteur et le démarrage de programme sanitaire. Suivront Assane Diop et Ousmane Ngom, qui ont eu à leur tour respectif à faire avancer les choses à travers les programmes départementaux et régionaux de développement sanitaire, puis, en octobre 1997, la grande et ambitieuse planification sanitaire par la mise en oeuvre du PDIS, premier plan quinquennal du Plan national de développement sanitaire (1998-2007).

Ce sont Abdou Fall, et jusqu'à ce jour, le Pr. Awa Marie Coll Seck qui ont fait franchir des pas sérieux et fermes à ce secteur, embourbé dans des grèves innombrables et une longue rétention des informations sanitaires activée par les syndicats de la Santé. Il est vrai que les 4500 agents environ que compte le secteur de la santé a vu la dissipation de leurs frustrations suscitées par le manque de motivation et la non-obtention d'accords sur des primes diverses.
Les difficultés avaient été campées par les assises nationales sur la santé, organisées par Abdou Fall. Le secteur sortait ainsi petit à petit d'une "torpeur". La venue à sa tête d'une des siennes, le Pr. Awa Marie Coll Seck, médecin et syndicaliste, qui s'est longtemps battue pour les mêmes revendications citées plus haut, a permis d'asseoir un dialogue social permanent.

Si on devait énumérer les réalisations de Awa Marie Coll Seck, on citerait, outre ce dialogue social permanent, la mise en place d'un plan de recrutement dans le cadre du développement des ressources humaines, d'une étude pour la motivation des personnels de santé, les avancées sur le statut des personnels de santé, la détermination de l'implication des ONG et des collectivités locales, la démocratisation de l'accès aux soins et la participation des personnels de santé à la gestion des structures de santé, notamment au sein des conseils de gestion qui devrait faire oublier l'opacité dans laquelle évoluaient les comités de santé. D'autres mesures, déjà mises en route, méritent aussi d'être citées, comme celles concernant la contractualisation grâce à laquelle des dizaines de postes de santé restées des mois voire des années fermés ont pu être (r)ouvertes, les mutuelles de santé, la visibilité dans les programmes et projet de santé, la décentralisation des ressources avec le choix de comptables régionaux, la considération des écoles de formation privées des futurs agents de santé, la carte sanitaire, le développement de l'approche communautaire, l'accès facile aux médicaments, notamment par les personnes défavorisées et du troisième âge, la promotion des médicaments génériques, etc.

La récente épidémie de fièvre jaune a un peu déteint sur ces avancées méthodiques effectuées peu à peu dans ce secteur réputé très difficile. La capacité de réaction du système de santé, reconnu d'ailleurs dans la sous-région, a permis encore une fois de contenir cette flambée épidémique, qui aurait pu être fort dommageable pour le Sénégal. Il reste que d'autres chantiers restent et des urgences pointent le nez. Les chantiers sont : la surveillance épidémiologique, la poursuite de la construction d'une forte, large et durable politique de prévention contre les maladies transmissibles et celles non transmissibles chez lesquelles on observe, depuis ces dernières années, une recrudescence exacerbée par la pauvreté, la promiscuité, la non-observance des règles élémentaires d'hygiène, etc.

Cette prévention est chère au chef de l'Etat, qui l'a d'ailleurs rappelé récemment, lors des assises à Dakar des gynécologues et obstétriciens. Il reste à mettre en place un plan national d'IEC, puis à maîtriser durablement les canaux de communication idoines pour la mise en oeuvre de ce plan, sur la base des réalités socioculturelles, démographiques, linguistiques, urbaines et rurales. La diversité des médiats peut y apporter une grande contribution. La capacité reconnue du Pr. Awa Marie Coll Seck dans le plaidoyer devrait pousser plus loin encore le développement sanitaire national, surtout dans l'organisation des secours médicalisés pré-hospitalières, le contrôle (interministériel) des produits alimentaires et des médicaments importés ou locaux, la promotion des médecines traditionnelles, la transparence dans la gestion des ressources, la médecine scolaire, la santé des enfants et des femmes, la coopération internationale bilatérale ou multilatérale, l'accès aux soins des populations des zones périphériques et surtout enclavées.

Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200211060254.html

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