Cela fera trente ans bientôt que le sida a surgi sur la planète terre. Trente années de misères. Les chercheurs et autres hommes de science ont perdu leur science devant cette mystérieuse maladie qui n’arrête pas de gagner du champ. Alors que va se célébrer ce dimanche, 1er décembre, la 15è édition de la journée consacrée à l’échelle planétaire à réfléchir sur les stratégies de lutte, le rapport 2002 de l’ONUSIDA sur le point de l’épidémie relève une progression de la maladie avec cinq millions de nouvelles infections au cours des douze derniers mois.

Les estimations faites à partir d’études dans six parties du monde réparties entre l’Asie et le Pacifique, l’Europe orientale et l’Asie centrale, l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, révèlent une nouvelle fois la fragilité de l’Afrique au sud du Sahara vis-à-vis de ce fléau. L’Afrique subsaharienne, déjà passablement affectée, se taille la part belle dans ces nouveaux cas d’infections, avec 3,5 millions de cas et un commentaire qui en dit long : “ Le nombre annuel des nouvelles infections est demeuré stable, mais il cache les tendances dynamiques de l’épidémie. Dans certains pays pourtant déjà gravement touchés, l’épidémie continue d’augmenter.

D’autres pays risquent d’être confrontés à une croissance explosive ”. En Asie et dans le Pacifique, le nombre de nouveaux cas est estimé à un million. En Europe orientale et Asie centrale qui ont “ le regrettable privilège de connaître l’épidémie du VIH/SIDA à la croissance la plus rapide du monde ”, on estime à 250 000 le nombre de nouvelles infections. L’Amérique latine et les Caraïbes sont presque au même niveau de nouvelles infections avec 210 000 personnes qui ont contracté le virus en 2002. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le rapport estime que 83 000 personnes ont contracté le virus cette année.

Il fait noter cependant, et avec regret, que “ la dénégation qui persiste parmi les responsables sociaux et politiques de certains pays (Ndlr, de cette région) offre à l’épidémie un terrain idéal pour poursuivre sa propagation ”. La pauvreté et les crises humanitaires ont des liens avec le VIH/SIDA, souligne le rapport qui relève alors que même dans les pays à revenu élevé “ l’épidémie continue son glissement vers les populations marginalisées qui n’ont pas accès aux services et à l’information nécessaires pour se protéger du VIH/SIDA ”, quand les “ conflits engendrent des conditions et des violations des droits de la personne qui permettent au VIH/SIDA de prospérer ”.

Le thème de la campagne mondiale 2002-2003 contre le sida qui sera officiellement lancé dimanche est ainsi libellé : “ Stigmatisation, discrimination associées au VIH/SIDA et droits des personnes humaines ”. La stigmatisation et la discrimination, souligne le rapport, figurent parmi les plus grands et les plus déplorables obstacles à une action efficace contre l’épidémie de sida. En Côte d’Ivoire , les manifestations officielles auront lieu à Abengourou, sous la présidence du ministre délégué chargé de la lutte contre le sida, Mme Christine Nebout Adjobi, et la présidence d’honneur de la Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo. Elles sont précédées depuis jeudi de conférences publi-ques à Abidjan. Une autre conférence publique est prévue aujourd’hui à Abengou-rou. Elle sera précédée d’une cérémonie de prière à la mosquée. ELVIS KODJO

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