Le
ministre de la Santé, Faustin Boukoubi, a ouvert hier les travaux
de la réunion du comité régional d'experts en médecine
traditionnelle, convoquée à Libreville par l'OMS.
APRÈS Harare (Zimbabwe) en 2001, Libreville accueille depuis hier
matin les travaux du comité régional d'experts en médecine
traditionnelle, mis en place par le Bureau régional de l'OMS Afrique.
Venus du Burkina Faso, RD Congo, Ghana, Kenya, Madagascar, Nigeria, Ouganda,
Swaziland .., ces participants, parmi lesquels d'éminents universitaires,
vont, durant cinq jours, "Fournir des avis d'experts sur des documents
techniques spécifiques à l'institutionnalisation de la médecine
traditionnelle dans les pars de la Région africaine de l'OMS".
C'est le ministre de la Santé publique, Faustin Boukoubi, qui a
ouvert les travaux à l'hôtel Okoumé Palace Intercontinental.
C'était en présence d'un représentant de l'Union
africaine (UA), de représentants des Agences du système
des Nations unies et de quelques diplomates.
Pour le ministre Faustin Boukoubi, la convocation à Libreville
de cette seconde réunion d'experts - moins de deux mois seulement
après la réunion des ministres chargés de la Santé
et de l'Industrie des pays membres de l'OAPI sur la valorisation de la
médecine traditionnelle est un "honneur et le témoignage
de la confiance de la communauté internationale, notamment l'OMS,
place dans l'action politique du président Ornai Bongo".
A l'instar de ce qui se passe dans les autres pays de la région,
le ministre de la Santé a indiqué que le Gabon aussi a entamé
" un vaste processus d'encadrement, d'organisation et d'intégration
de la médecine traditionnelle" dans son système sanitaire.
Au nombre des actions déjà menées dans le sens de
cette valorisation à laquelle recourent en bon nombre de patients
africains, M. Boukoubi a cité la création d'un bureau chargé
de la médecine traditionnelle au sein du ministère de la
Santé publique.
Il a aussi évoqué l'organisation d'un atelier national sur
la médecine traditionnelle, le lancement, dans les tout prochains
)ours, d'une vaste opération de recensement des tradipraticiens,
mais surtout l'institution bientôt d'une journée nationale
de la médecine traditionnelle. Le ministre a également relevé
qu'un pro)et de décret sur l'exercice de la médecine traditionnelle
en République gabonaise est également en discussion au sein
de son département.
Allant au cœur du débat, le ministre gabonais de la Santé
a observe que si "la médecine traditionnelle présente
de nombreuses vertus, il n'en demeure pas moins qu'elle comporte plusieurs
points d'ombre". Au nombre des griefs fait aujourd'hui à la
médecine traditionnelle, l'intervenant a mis en accusation le charlatanisme
: "les faux tradi-thérapeutes sabordent votre profession."
M. Boukoubi a clos son intervention en invitant les experts réunis
à Libreville à faire "des propositions pertinentes
et audacieuses à nos différents pars par le biais de l'OMS,
afin de protéger la santé de nos populations et de revaloriser
la médecine traditionnelle".
Pour le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé
au Gabon, "Il s'avère donc essentiel (aujourd'hui) d'institutionnaliser
et de renforcer" les capacités organisationnelles dans la
plupart des pays de la Région africaine. Pour souligner cette nécessité
devenue impérieuse, le Dr Alain Brun a indiqué que l'OMS
estime aujourd'hui que 80% de la population vivant dans la région
africaine dépend de la médecine traditionnelle pour ses
besoins de santé.
C'est pour canaliser cette médecine, aussi utile que celle dite
moderne, que le Bureau régional de l'OMS Afrique a, en effet, mis
sur pied le comité régional d'experts en 2001.
Entre autres objectifs poursuivis par la réunion de Libreville,
les experts auront à "revoir les documents techniques élaborés
par le Bureau régional", à "proposer des mesures
pour l'institutionnalisation de la médecine traditionnelle",
...
Source : Journal l'Union du 05/11/2002
Lire l'article original : http://www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_05112002e.htm
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